Les Cités CAN construites pour l’organisation de la CAN 2023 font l’actualité depuis quelques semaines. Plusieurs équipes, dont notamment l’Algérie, le Maroc et le Mali, ont refusé de loger dans ces infrastructures. Une position parfois incompréhensible mais justifiée, qui amène toutefois à se demander pourquoi les Cités CAN sont abandonnés.
Pour accueillir la CAN 2023, la Côte d’Ivoire a investi plusieurs milliards de francs CFA. Les investissements prennent en compte, entre autres, la construction et la rénovation des stades, des hôtels, des infrastructures routières. Ce sont cinq villes désignées pour accueillir les matchs et les équipes qualifiées pour cette 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations. Les villes les moins dotées en infrastructures de haut standing restent celles de Bouaké, de San Pedro et de Korhogo. Afin d’augmenter la capacité d’accueil de ces trois villes, la Côte d’Ivoire, avec le soutien de la CAF, a opté pour la construction des Cités CAN.
Les Cités CAN, une alternative pour l’organisation
Les Cités CAN sont la trouvaille parfaite trouvée pour renforcer la capacité en infrastructures hôtelières des villes hôtes de la CAN 2023. Chaque cité est composée de 7 maisons d’équipes et 1 maison pour le chef de la délégation, a indiqué la Confédération africaine de football. D’après la CAF, chaque Cité CAN accueille quatre équipes et offre un espace commun multifonctionnel. Ces espaces communs sont composés de restaurants, d’une salle de gym, d’une salle de réunion et d’un espace de détente. Ceci afin de favoriser la cohésion et le bien-être des équipes. Les services de blanchisserie et d’entretien ménager sont conformes aux normes d’un hôtel quatre étoiles, garantissant ainsi un niveau de confort et de propreté élevé.
Les Cités CAN réunissent tous les critères qu’il faut pour répondre aux normes. Elles sont d’ailleurs validées par l’instance panafricaine ainsi que les émissaires des différentes nations, reconnaissant qu’il y a toutes les commodités. Malgré toutes les garanties requises, certaines équipes semblent ne pas y trouver tout ce qui répond à leurs exigences pour une compétition d’une telle envergure qu’est la CAN.
L’Algérie, le Maroc et le Mali n’en veulent pas
La CAF en a donné l’assurance. Toutes les Cités CAN présentent les commodités requises pour accueillir les délégations officielles de la CAN 2023. Ces cités, construites dans plusieurs villes, ont pratiquement la même configuration : 32 villas pour 4 équipes. Les pays participants n’en disent pas le contraire mais certains n’en veulent pas. Il s’agit notamment de l’Algérie, du Maroc et du Mali. Pour ces trois pays qualifiés à la compétition, les raisons sont les mêmes : la cohabitation avec les équipes adverses. Le premier a renoncé à être hébergé dans ces infrastructures, c’est le pays des Fennecs, après la visite du président de la Fédération Algérienne de Football sur les installations, à l’occasion du tirage au sort de la phase finale le 12 octobre dernier.
« Nous avons opté pour un plan B, car j’ai estimé que cet hébergement n’offrirait pas une concentration optimale. Alors, nous avons réquisitionné tout un hôtel, pas loin du stade, pour l’ensemble de la délégation algérienne qui sera mise dans les meilleures conditions», avait confié Walid Sadi. Tout comme l’Algérie, le Maroc et le Mali ont évoqué la raison de la proximité avec les adversaires. Ils ont tous décidé de loger dans un hôtel qui répond à leurs convenances et à leurs frais. Quant à la Guinée, qui devait rester à l’hôtel des parlementaires à Yamoussoukro, c’est une question de gestion de l’espace. Les émissaires estiment que l’endroit est trop « grand » pour eux.
Une situation loin d’être une première
Voir des équipes refuser des logements attribués pendant une CAN fait beaucoup polémique. Et pourtant, ceci n’est pas une situation inédite, encore moins pour un pays comme la Côte d’Ivoire. En effet, lors de la CAN 2012, le pays des Eléphants avait renoncé à son lieu d’hébergement initial, un hôtel attribué par la CAF et proche du nouveau stade de Malabo, en Guinée-Equatoriale. Les dirigeants du football ivoirien ont jugé que l’endroit allait être trop bruyant et pas propice à la concentration des joueurs. Une situation similaire s’était aussi produite au Cameroun, lors de la CAN 2021, avec le Gabon qui a préféré changer d’hôtel.
Que deviendront les Cités CAN après la compétition ?
La CAN 2023 va laisser un lourd héritage à la Côte d’Ivoire en matière d’infrastructures. Si l’avenir des stades après la compétition reste une question majeure, il n’en est pas moins pour les Cités CAN. Le COCAN a voulu anticiper sur la protection et la préservation des acquis de cette 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations à travers un atelier de réflexion. Pour ce qui est des Cités CAN, elles devront sans doute servir à l’avenir à accueillir des délégations à l’occasion d’événements majeurs en Côte d’Ivoire. Voir des villas de ces domaines rachetées par des particuliers pour y résider ou en faire des espaces hôteliers n’est pas non plus envisageable.
Source : Africafootunited.com