De joueur à entraîneur, il a franchi le cap. Djamel Belmadi, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a su gravir le échelons au point de devenir l’un des meilleurs entraîneurs sur le continent africain. Même si la qualification à la Coupe du Monde lui échappe jusqu’à présent, le sélectionneur de l’équipe d’Algérie de football brille de mille feux depuis qu’il a en charge les Fennecs. A la prochaine CAN, il sera encore présent avec les Verts dans l’objectif de décrocher un autre titre continental avec sa nation. Mais avant cette échéance qui s’approche à grand pas, Africa Foot United revient sur la longue carrière de Djamel Belmadi.
Sa quatrième place du prix The Best FIFA Football Awards (2019), son titre de meilleur entraîneur d’Afrique 2019, et bien d’autres récompenses individuelles en disent long sur le talent de l’ancien milieu de terrain en tant qu’entraineur. Même si son parcours en tant que joueur n’a pas été ce qu’il aurait voulu qu’il soit, il est l’exemple de la réussite en matière de coaching. Du Qatar en Algérie, Djamel Belmadi s’est fait un nom, un label que tout le monde respecte aujourd’hui.
Une carrière de joueur mitigée
Né à Champigny-sur-Marne en France, c’est dans sa commune que Djamel Belmadi a commencé sa carrière de footballeur, avant de rejoindre le centre de formation du PSG avec un certain Nicolas Anelka en 1992. Après avoir participé à plusieurs rencontres avec l’équipe réserve, Djamel Belmadi est promu en équipe première à ses 20 ans. Grand espoir du club, il n’a jamais su s’imposer, ne disputant qu’une seule rencontre avec les Parisiens. En manque de temps de jeu, celui qui évoluera plus tard sous les couleurs de l’Algérie rejoint Martigues en Ligue 2 française de football où il explose les compteurs en alignant de belles prestations au cours de la saison 1996 – 1997. A l’issue de cette saison où il marque 8 buts, il est appelé par l’OM. Un appel qu’il n’a pas refusé d’ailleurs. Et à l’image de sa seule et unique saison au PSG, il a eu du mal à s’imposer dans l’élite française de football, ce qui oblige le club à le prêter une nouvelle fois dans un échelon inférieur de la Ligue française de football. Il est mis à la disposition de l’AS Cannes. Une nouvelle fois, il a pu tirer son épingle du jeu en marquant 6 buts en 26 matchs.
Lors de la saison 1999 – 2000, il commence la saison avec l’OM, mais la termine en Espagne. Il est prêté par les Phocéens à Celta Vigo. Pour cette première expérience hors de la France, il joue dix matchs. De retour à l’OM, Djamel Belmadi finit par retrouver ses repères pour prendre enfin son envol. Avant de quitter définitivement la Cité Phocéenne, Djamel Belmadi fait une autre pige en Angleterre du côté de Manchester.
Pige au Qatar et fin de carrière en Europe
A l’été 2003, il quitte l’Europe pour prendre la direction du Qatar. Entre 2003 et 2025, il évolue d’abord à Al-Gharafa puis à Al Kharitiyath. Après deux saisons passées dans le Golfe en tant que joueur, il revient en Angleterre où il s’engage avec Southampton (2005 – 2007). Chez les Saints, il joue avec deux noms bien connus du football britannique que sont Gareth Bale et Theo Walcott. Sa dernière saison en Angleterre fut un chemin de croix pour lui, car il n’est pas épargné par des blessures. A l’été 2007, il revient en France, le pays où tout a commencé pour terminer sa carrière à Valencienne.
Djamel Belmadi et la sélection nationale algérienne
Né en France, Djamel Belmadi a fait le choix d’arborer les couleurs de l’Algérie. En 2000, il connaît la première des vingt sélections qu’il compte à son actif. S’il marqué les esprits après ses débuts en juillet 2000 contre le Maroc, il fera sensation en marquant contre la France en amical. La rencontre n’est d’ailleurs pas allée à son terme, car il y a eu intrusion des supporters sur l’aire de jeu à la 74è minute de jeu. L’Algérie s’est inclinée ce jour-là sur le score de 4-1. Mais il ne fera pas long feu sous la tunique des Fennecs, car son dernier match était en 2004 contre le Zimbabwe. Avant la fin de sa carrière internationale, il a pris part à la CAN 2004 avec les Verts. Au total, Djamel Belmadi compte 20 sélections pour 5 buts marqués.
Un bon palmarès en tant qu’entraineur
Si en tant que joueur, Djamel Belmadi n’a pratiquement rien collectionné comme trophée, il s’est beaucoup illustré en remportant plusieurs titres, dont le plus précieux est sans aucun doute celui de la CAN Remporté en 2019 en Egypte. Au lendemain de la fin de sa carrière de footballeur (2009), il prend en charge le club qatari de Lekhwiya, nouvellement promu dans l’élite qatarie de football. L’ancien ailier reconverti en entraîneur réalise l’exploit de remporter le titre de champion avec son club à l’issue de la saison 2011. Au prochain exercice, il récidive et réalise un doublé. Lekhwiya / Al-Duhail, participe par la même occasion pour la première fois de son histoire à la Ligue des Champions de l’AFC. Djamel Belmadi fera deux passages à la tête du club entre 2010 et 2018, remportant 4 titres de champions (2011, 2012, 2017, 2018), 2 coupes du Qatar (2016, 2018), une coupe Crown Prince, et 2 coupes Sheikh Jassem.
Un passage réussi à la tête de l’équipe du Qatar
Avec le club d’Al-Duhail, Djamel Belmadi a fait un énorme boulot. Un travail qui n’est pas resté inaperçu aux yeux des autorités en charge du football du Qatar, qui lui confient tour à l’équipe réserve de la péninsule, puis à l’équipe première. Malgré une première expérience à ce poste, il réussit aussi à s’imposer, remportant deux titres en 2014. Il a soulevé la Coupe du Golfe des Nations, puis le Championnat d’Asie de l’Ouest.
Retour à la source
Après 8 années passées au Qatar, Djamel Belmadi répond à l’appel du pays. Il prend les rênes de l’équipe algérienne dont le navire dandine, à la suite de Rabah Madjer en 2018. Après son arrivée, il réussit à qualifier les Verts pour la CAN 2019 qui s’est jouée en Egypte. Alors que personne ne les attendait, ils créent la surprise et remportent le trophée devant les Sénégal au pied des pyramides. Par la suite Djamel Belmadi aligne de très belles performances, mais va connaître une année 2022 catastrophique. Les Fennecs se font éjecter non seulement de la CAN Camerounaise dès le premier tour, mais ne vont pas réussir à se qualifier pour la Coupe du Monde 2022. Djamel Belmadi sera encore à la prochaine CAN qui se joue en Côte d’Ivoire. L’objectif est sans doute de soulever une nouvelle fois le graal suprême.
Distinctions
En dehors des titres remportés avec les clubs ou équipes nationales par lesquels il est passé, Djamel Belmadi a reçu également plusieurs titres honorifiques. En 2001, l’ancien Parisien est élu Ballon d’or algérien, et il reçoit également le prix DZFoot d’or en 2000 et 2001. En tant que joueur qu’entraineur, il est élu meilleur entraîneur du championnat Qatari en 2018, meilleur entraîneur en Algérie par El Heddaf-Le Buteur en 2018. L’année suivante (2019), il est élu meilleur entraîneur de la Coupe d’Afrique des Nation, meilleur entraineur africain de l’année 2019, quatrième meilleur entraîneur du prix The Best FIFA Football Awards. En 2021, Djamel Belmadi reçoit le prix du meilleur entraîneur national africain de l’année aux trophées IFFHS.
