Le Ballon d’Or 2024 est connu depuis lundi, et ce n’est pas Vinicius mais l’Espagnol Rodrigo Hernández qui l’a remporté. Cette distinction, considérée comme la plus prestigieuse récompense individuelle dans le monde du football, fait depuis lundi soir l’objet de contestations par plusieurs amateurs de football.
La nomination de Rodri, qui succède ainsi à Messi, marque certainement la fin de l’ère Messi-Cristiano qui aura duré plus d’une décennie. L’horizon semble désormais s’élargir pour les prétendants à ce trophée. Contrairement aux années précédentes, aucun joueur ne survole véritablement les autres de manière écrasante, ce qui ouvre la compétition à une plus grande diversité de talents et de profils.
L’ère Messi-Cristiano, une fin qui redistribue les cartes
La fin de l’ère Messi-Ronaldo a permis l’éclosion de talents capables de prétendre au Ballon d’Or. Après plus d’une décennie de suprématie partagée par ces deux légendes, les projecteurs se tournent vers des joueurs tels que Rodri, Kylian Mbappé, Erling Haaland, Vinícius Júnior ou encore Jude Bellingham, pour ne citer que ceux-là. Ces jeunes talents, qui brillent tant en clubs qu’en sélections nationales, incarnent l’avenir du football et amènent un vent de nouveauté dans les débats. Mais aucun d’entre eux n’a encore établi une domination nette sur les autres, laissant place à une compétition plus équilibrée.
Cela permet à des stars établies comme Robert Lewandowski, Kevin De Bruyne, Erling Haaland… qui auraient eu du mal à s’imposer durant l’ère Messi-Ronaldo, de voir leurs chances augmenter ces dernières années. Le sacre de Luka Modric en 2018 et de Karim Benzema en 2022, à l’âge de 34 ans, est une illustration de cette opportunité qui s’ouvre pour des joueurs d’une autre génération, sans qu’aucun ne domine de manière incontestable.
Des critères de sélection plus diversifiés
La méthodologie de sélection pour le Ballon d’Or a évolué, ce qui a permis une plus grande variété de profils et de styles de jeu parmi les candidats. La rédaction de France Football, qui est à l’origine de cette récompense, a apporté des ajustements significatifs dans les critères de vote. Aujourd’hui, l’accent est davantage mis sur les performances individuelles et collectives au sein des compétitions, la régularité des joueurs tout au long de l’année, et l’impact réel sur le jeu, sans oublier le fair-play.
Ainsi, il ne suffit plus d’être un attaquant prolifique pour séduire les votants. Des milieux de terrain créatifs, des défenseurs solides, et même des gardiens de but se retrouvent dans les discussions pour le Ballon d’Or, comme c’est le cas de Rodri, qui a surclassé Vinicius au classement général. Ce changement est crucial pour des joueurs comme Luka Modrić, vainqueur en 2018, et pour des gardiens tels que Thibaut Courtois, qui ont terminé haut dans les classements récents grâce à des performances remarquables. En l’absence d’un joueur dominant la saison de bout en bout, ces critères diversifiés permettent une évaluation plus équilibrée des candidats.
Une chance réelle pour les joueurs à vocation défensive
Le Ballon d’Or a longtemps été perçu comme un trophée réservé aux attaquants et aux milieux offensifs, ces joueurs dont les statistiques sont les plus spectaculaires. Cependant, cette tendance pourrait évoluer. En 2006, Fabio Cannavaro avait brisé cette norme en remportant le Ballon d’Or en tant que défenseur central, grâce à une Coupe du Monde exceptionnelle. De même, des défenseurs comme Virgil van Dijk ont récemment fini proches du trophée, tandis que des gardiens tels qu’Alisson Becker et Thibaut Courtois ont reçu des votes significatifs.
L’influence des gardiens et défenseurs est désormais mieux prise en compte dans l’évaluation des performances individuelles. Avec l’absence d’un joueur dominé par des statistiques offensives impressionnantes, cette évolution dans les mentalités permet à tous les postes sur le terrain de rêver légitimement au Ballon d’Or, rendant cette récompense plus représentative de l’ensemble des talents du football.