Youcef Belaïli a encore une fois fait parler de lui. Et comme c’est souvent le cas ces derniers mois, ce n’est pas à cause de ses prestations sur le terrain. Retour sur la carrière d’un joueur qui avait largement le moyen de faire mieux avec un peu plus de discipline.
Disparu depuis le mardi 25 avril, après avoir été copieusement sifflé par le public de l’AC Ajaccio contre Brest (0-0), Youcef Belaïli a poussé son club, l’ACA, de lancer une procédure judiciaire à son encontre. La séparation est d’ailleurs déjà actée entre les deux parties.
L’international algérien n’est pas à son premier dérapage avec le club corse. Début avril, il a fait un retard de 48 heures avant de retrouver son club à l’issue de la trêve internationale de mars. Le joueur a décidé de se faire soigner, tout seul, après une blessure contractée avec l’Algérie, et ses dirigeants n’ont pas voulu aller au clash. Il a été pardonné, mais pas cette fois-ci, puisque le club qui devrait évoluer en Ligue 2 la saison prochaine, a décidé de l’épingler.
Deux ans de suspension à cause de dopage en 2015
Alors qu’il n’avait que 23 ans, le talentueux Youcef Belaïli avait été suspendu pour une durée de deux ans de toutes compétitions nationales et internationales pour dopage. Joueur de l’USM Alger à l’époque, il avait été testé positif lors d’un contrôle antidopage inopiné à l’issue du match USM Alger-MCE Eulma (2-1) en juillet 2015 en Ligue des Champions de la CAF. Le joueur avait reconnu les faits devant les membres de la commission médicale de la FAF et renoncé au droit de faire analyser l’échantillon « B » comme le prévoit la réglementation.
C’était le premier véritable coup dur pour le joueur qui faisait partie de l’équipe algérienne des moins de 23 ans et qui avait été un des meilleurs éléments du Championnat d’Afrique de la catégorie en 2011, disputé au Maroc. Pressenti pour être appelé avec les A, sous les houlettes de Christian Gourcuff, il a dû patienter pour faire ses débuts officiels avec les Fennecs, jusqu’à 2018, et un match de qualification à la CAN 2019 contre le Togo (1-4).
Malgré ses deux ans de suspension, le natif d’Oran a réussi à relever la tête et revenir plus fort en décrochant un contrat avec Angers SCO en France. Il n’a finalement joué que 45 minutes avec le club d’Anjou, en Coupe de la Ligue contre Metz, et n’a eu que quelques apparitions avec la réserve (3 buts) avant de revenir en Tunisie.
Un passage raté en Arabie Saoudite et au Qatar
Malgré avoir billé avec l’Espérance Sportive de Tunis, Youcef Belaïli a choisi de rejoindre Al Ahli FC en Arabie Saoudite au lieu de revenir en Europe. Il a connu un nouveau passage à vide dans le pays du Golfe et a quitté le club en octobre 2020 après un bras de fer. N’ayant pas été payé pendant plusieurs mois, il est allé au clash avec ses dirigeants, et a finalement obtenu gain de cause.
C’est au Qatar SC que le Fennec s’est refait une santé pour rejoindre à nouveau l’Europe, où son retour en France a été encore une fois marqué par une nouvelle mésaventure.
Les incroyables folies de Belaïli à Brest
Alors qu’on pensait le voir enfin briller à son retour en France, Youcef Belaïli a encore une fois été pointé du doigt à cause de son « comportement inapproprié ». La relation entre lui et la direction du club a été tendue. Il a été accusé par plusieurs écarts de conduite. Il aurait envoyé son cousin faire ses tests médicaux à sa place. Il aurait détruit sa maison de location en y maintenant une température de près de 28 degrés sans payer les frais de réparation estimés à près de 50 000€. Il aurait détruit plusieurs chambres d’hôtels à Brest et aurait refusé de rentrer à Brest, après un match contre le PSG, avec des virées nocturnes dans la capitale, facturées au nom du club. Le club l’a aussi accusé de simuler une maladie pour ne pas venir aux photos officielles du club et de rentrer en Algérie sans la permission du club.
Des accusations qui ont été niées en bloc par le joueur lors d’une sortie émouvante après la résiliation de son contrat : « Ce n’est pas la première fois que ma carrière connaît un changement de trajectoire, sachant que c’est le propre de tout footballeur. Ma séparation avec le Stade Brestois 29 est intervenue dans un cadre tout à fait normal et dans le respect du cadre contractuel, même si certains ont voulu salir mon image m’accusant d’actes répréhensibles que j’ai d’ailleurs battu en brèche avec preuves à l’appui », avait-il déclaré.
« Je saisis, à cet effet, l’organe officiel de la Fédération algérienne de football pour apporter un démenti cinglant à toutes ces rumeurs colportées à mon encontre, ainsi qu’à toutes les déclarations mensongères qu’on veut m’attribuer. J’ai toujours eu du respect pour les clubs au sein desquels j’ai évolué, pour leurs supporters et pour leurs dirigeants. Il en est de même pour le peuple du Qatar à qui je voue également respect et gratitude pour l’accueil chaleureux et l’intérêt dont j’ai toujours bénéficié », a indiqué l’Oranais.
Une meilleure fin de carrière pour Belaïli ?
Auteur de 6 buts et 3 passes décisives en 17 matchs de Ligue 1 avec l’ACA, le joueur de 31 ans doit encore chercher un autre club. Serait-il capable cette fois-ci de se relancer ? Pourrait-il enfin avoir une fin de carrière moins polluée ?
Capable du meilleur comme du pire, autant performant sur le terrain grâce à son talent, Belaïli paie les frais d’une mauvaise mentalité. Sa réputation hors du carré vert a fait plomber sa carrière qui aurait pu être largement meilleure. Des pieds en or, mais du plomb dans la tête… Le talent algérien aurait pu faire une grosse carrière, lui qu’on s’attendait à ce qu’il soit le successeur de Lakhdar Belloumi.
Le mauvais caractère et les problèmes d’attitude ont privé Belaïli de mener une carrière digne d’un grand joueur. Comme quoi, le talent seul ne suffit pas pour atteindre les sommets…