La dernière fois que Yassine Benzia a porté le maillot des Fennecs, c’était à Lomé au Togo lors de la première victoire de l’EN Algérienne sous la direction de Djamel Belmadi (1-4). Un succès qui en appellera 34 autres d’une série entrecoupée par un sacre africain en 2019 auquel Benzia, souvent blessé et par trop migrateur, n’a pas façonné avec ses pairs.
Des blessures qui ont d’ailleurs bousillé la carrière de celui que la presse française considérait comme le nouveau Zidane. En novembre 2018, date de sa première sélection chez les Verts, Benzia jouait à Fenerbahçe, en Turquie. Une aventure qui tournera court puisque le lyonnais quittera la rive du Bosphore pour aller s’installer sur la rive hellénique pour porter l’étendard de l’olympiakos Le Pirée.
Deux aventures en dehors de la France qui contrastaient mal avec le parcours très brillant de l’international algérien à Lille où durant cinq saisons(2015-2020) la récolte aura été bonne (11 buts en 93 matches joués).
Éteint par ses virées en Turquie et en Grèce, Benzia se devait de se relancer. C’est à Dijon, qui venait de monter en ligue 1 que le meneur de jeu Algérien a posé ses valises pour réaliser une saison gâchée par son accident de buggy qui a failli mettre fin à sa carrière professionnelle dès 2020(il avait alors 26 ans). Un an d’indisponibilité et plusieurs opérations chirurgicales complexes vont être indispensables pour remettre sur pied un talent fou certainement gâché par les mauvais choix de carrière.
Comme celui de revenir en Turquie pour jouer à Hatayspor. Yassine Benzia fera un choix douloureux mais assumé. Son retour sur les terrains en 2022 et ses performances graduées dans le championnat d’Azerbaïdjan ne changeront pas l’avis de Belmadi qui était le premier à le rappeler en sélection depuis ses deux premières convocations avec Christian Gourcuff.
Malgré les buts empilés avec Qarabag FK (13), Belmadi fait la sourde oreille aux appels de pied de Benzia qui, vexé, lancera des piques au driver des Fennecs à travers des messages sur les réseaux sociaux où il écrivit : »Il est sérieux Belmadi ? Il prend des Zorgane, Boudaoui, Zerrouki, Kadri et même Aouar et pas Benzia ? Le mec enchaine, performe et tu ne le récompense pas” ou encore “Yassine Benzia, milieu algérien le plus décisif, 10 matchs de Coupe d’Europe, plus gros temps de jeu (990 minutes, NDLR), et toujours pas appelé”. La réponse de Belmadi a été furtive mais implacable. « Qu’il dise ce qu’il veut », lançait-il lors d’un point de presse en octobre dernier.
Depuis, Benzia a encore marqué des buts alors que Belmadi a été débarqué par la FAF.
Aujourd’hui, Vladimir Petkovic a donné sa chance à Benzia qui doit savourer mais surtout confirmer qu’il méritait bien un geste de… Belmadi. Le contraire enterrera ses dernières illusions de disputer une coupe du Monde avec l’Algérie comme il l’avait souhaité lorsqu’il a décidé de changer sa nationalité sportive et rendre fière sa famille.
» J’ai choisi l’équipe Nationale Algérienne pour rendre fière ma famille, la totalité de ma famille vit en Algérie et je voulais leur faire plaisir c’est pourquoi je voulais mettre l’uniforme de l’EN, l’Algérie avait aussi une bonne génération de foot et des jeunes joueurs , je suis fier de mon choix « , avait-il déclaré en février 2016. À 29 ans, le natif de Saint-Aubin-lès-Elbeuf, près de Rouen, a encore du temps pour prendre sa revanche sur le sort.