Après un tiers de parcours dans les différents championnats à l’étranger, certains joueurs algériens ont été freinés dans leur élan après avoir réussi une belle saison l’année dernière.
Croyant faire un pas en avant à même de franchir un cap en club et s’installer en sélection, de nombreux internationaux connaissent une stagnation significative de leurs difficultés d’intégration. Même si en football la vérité du jour n’est pas forcément celle du lendemain, l’exemple le plus édifiant en cette première partie de saison est celui d’Anis Hadj Moussa. Transféré en grandes pompes au Feyenoord Rotterdam à l’intersaison, l’ailier international peine à trouver ses marques et à s’imposer au sein du onze de Brian Priske. Preuve en est, le Parisien de naissance n’a pris part qu’à quatre matches sur huit en Eredivisie sans pour autant être titulaire. L’attaquant de 22 ans a, ainsi, disputé deux mi-temps complètes, la première dans le derby de la ville portuaire face au Sparta puis une seconde contre Breda. Il a, de plus, joué seulement une demi-heure face à Willem II puis une vingtaine de minutes à Nimègue face au NEC local.
Hadj-Moussa perdu à Rotterdam, Belaïd coule à Saint-Trond
En compétition européenne, l’UEFA Champions League, Hadj Moussa n’a pas non plus été lancé d’entrée, se contentant d’une demi-heure à l’occasion de la débâcle à domicile face au Bayer Leverkusen (0-4) avant de suivre du banc de touche la victoire des siens en Espagne, sur le terrain du Girona FC (2-3). En Belgique, à Saint Trond pour être plus précis, l’ancien capitaine de l’USMA Zinedine Belaïd connaît, lui aussi, un début de saison très compliqué. Et c’est un doux euphémisme au vu de son temps de jeu famélique. Pour faire court, les deux seules fois où le défenseur central était sur le terrain, son équipe a pris eau de toutes parts et a encaissé 10 buts : at home face à Charleroi (1-4) puis (6-1) contre Antwerp. Mais s’il a pu jouer 70 minutes face à Charleroi avant d’être sorti par son entraîneur, Belaïd n’a eu droit qu’à une seule petite minute seulement face au Royal. C’était sa dernière apparition sous le maillot du finaliste de la défunte Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes en 1993.
Guitane disparu des radars
Tout comme Rafik Guitane paraît avoir fait un pas en arrière depuis qu’il a quitté Praïa. Depuis son transfert au Sporting Braga, l’ailier droit de 26 ans n’a, en fait, disputé que deux minutes, le 6 octobre dernier lors de la défaite à Porto face aux Dragons (2-1). Face au Nacional ou à Rio Ave, il n’a pas quitté le banc. En Europa League, le natif d’Évreux a joué une mi-temps seulement face au Maccabi Tel Aviv le 26 septembre dernier (2-1) mais est resté sur le banc face aux Grecs de l’Olympiakos. C’est dire la détresse de celui qui avait défrayé la chronique à l’Estoril Praïa la saison dernière et sa grande difficulté à retrouver la flamme qui l’animait avant son arrivée en prêt à Braga qui a beaucoup insisté pour l’avoir. Rentré au pays après une brève expérience à Yverdon Sport, Aimen Mahious, resté sur le banc face à l’USMA, est lui aussi en manque de repères dans un championnat qu’il connaît pourtant très bien.
Belloumi commence à revenir
Pour Bachiri Belloumi, après un début assez difficile en Championship, le fils de la légende vivante du football algérien, Lakhdar Belloumi, commence à s’habituer à sa nouvelle vie. Depuis son doublé face à Cardiff le 28 septembre, pour la victoire 4-1, Bachir Belloumi n’a, en effet, plus marqué ni délivré la moindre passe décisive, mais reste tout de même un élément très important dans le dispositif des Tigers. Or, il a depuis toujours été titulaire lors des trois rencontres disputées, que ce soit lors de la victoire face Queens Park Ranger (1-3) ou lors des deux défaites face à Norwich City (4-0) puis à domicile devant Sunderland (0-1) dimanche. Son bilan compte 2 buts en 6 matches de D2 anglaise. Il a même été sacré joueur du mois de septembre dernier.
Guendouz et Touba, les contre-exemples
A l’inverse, le gardien de but Alexis Guendouz a pleinement profité de son transfert à Persepolis, en Iran, pour gagner sa place dans les cages de l’équipe nationale. Titulaire indiscutable, en championnat, la Persian Gulf Pro League et en AFC Champions League Elite, l’ancien du Chabab de Belouizdad s’est intelligemment émancipé, validant d’une manière convaincante son plan de carrière. Le défenseur central Ahmed Touba peut, également, se réjouir de son choix de retourner en Belgique. Prêté par le club turc de Basaksehir à Malines, le défenseur central enchaîné, depuis, les rencontres, empilant quatre titularisations et quatre fois 90 minutes de suite (Bruges, Genk, Louvain, Courtrai), ce qui lui rouvert les portes de la sélection qu’il a réintégrée à l’occasion du dernier stage d’octobre. Un petit recul pour mieux sauter qui devrait inspirer bien d’autres de ses compatriotes.