L’inauguration du stade de Douéra (30 km à l’ouest d’Alger), lors du match retour contre l’US Monastir, attendue comme un moment historique par tous les supporters du Mouloudia d’Alger, a tourné au drame.
Malheureusement, ce qui devait être une célébration s’est transformé en cauchemar au point où il y avait mort d’âme. La journée a commencé de manière chaotique, avec une entrée anarchique des supporters au stade de Douéra. Malgré des billets en poche, des milliers de fans ont dû faire face à un véritable parcours du combattant pour accéder aux gradins. D’ailleurs, seulement trois portails ont été réservés à l’accès des fans aux gradins, ce qui constitue déjà un calvaire sur le plan mental. Après près de trois heures d’attente, les difficultés ne se sont pas arrêtées là. Il y a eu, certes, l’usage de fumigènes, un comportement en violation des règles de la CAF interdisant les produits pyrotechniques, mais c’était dans la bonne humeur et pour le spectacle. L’atmosphère festive s’est rapidement muée en soirée explosive, au sens négatif du terme. Les forces de gendarmerie sont intervenues, usant la force sans justification.
Où se situe la responsabilité de la gendarmerie ?
Cela a déclenché une réaction de la part des supporters du MC Alger, venus pourtant fêter leur nouveau stade et éventuellement la qualification de leur équipe en phase de poules de la CAF Champions League. Des émeutes dans la tribune sud, où se trouvaient les ultras, ont éclaté. Ce contexte de confusion a engendré des actes de vandalisme, avec des centaines de sièges arrachés, offrant un spectacle désolant. Il faut savoir que des images vidéo amateur montrent des gendarmes arracher des sièges et les utiliser pour attaquer les supporters, qui étaient en position défensive, faut-il le reconnaître. Pour couronner le tout, l’usage de gaz lacrymogène a causé une détresse respiratoire chez de nombreuses personnes, en particulier des enfants, nécessitant des évacuations d’urgence vers l’hôpital de Douéra. Les supporters du MC Alger se demandent, jusqu’à maintenant, qui a donné l’ordre de tirer des bombes lacrymogènes à l’intérieur du stade.
Il n’y avait pas de raison de lancer des lacrymogènes dans l’enceinte
Il y a eu ce même projectile tiré directement vers une tribune où les supporters n’étaient pas concernés par les échauffourées. L’arbitre sud-africain a été contraint d’interrompre le match pendant plusieurs minutes avant de le terminer dans une confusion totale. Les tensions ne se sont pas limitées aux gradins, puisque des accrochages ont éclaté entre certains joueurs du MCA et ceux de l’US Monastir dans les vestiaires. Le moment le plus tragique de cette soirée a été le décès de Walid Bouaziz, un jeune supporter de 23 ans, tombé de la tribune supérieure. Son décès, attribué à la bêtise humaine, a profondément ébranlé le monde du football algérien. Tous les clubs ont rendu hommage à ce jeune homme, dont la vie a été brutalement interrompue à un moment qui aurait dû être festif. Bien que le Mouloudia se soit qualifié pour la phase de groupes de la Ligue des champions, l’inauguration du stade Ali « La Pointe » Ammar sera à jamais marquée par ce drame.
Le MC Alger ne cesse de compter ses morts !
La mémoire de Walid Bouaziz hantera les travées de ce nouveau stade, qui a accueilli une soirée tragique plutôt qu’une célébration. Le jeune supporter a été enterré hier au cimetière de Boudouaou, laissant derrière lui une atmosphère de deuil. Les responsables, joueurs et staff technique du Mouloudia d’Alger étaient hier à Boudouaou pour assister à l’enterrement du jeune supporter, Walid Bouaziz. L’émotion était à son comble lorsque le jeune fan de 23 ans a été accompagné dans sa dernière demeure. Le MC Alger n’arrête pas de compter ses morts. Quatre mois après avoir enterré le jeune Yacine Sghiri, voilà qu’une triste nouvelle vient endeuiller la famille mouloudéenne. Yacine Sghiri, victime d’un jet de pierre lors d’un match entre le MCA et le NC Magra, a succombé à ses blessures à la tête, après un mois au coma. Son décès a plongé le monde du football algérien dans une profonde tristesse, mais les responsables ne retiennent jamais les leçons.