JO Paris 2024 : Le début des années 80 était marqué par la belle épopée de l’équipe d’Algérie du football. Les Fennecs ont présenté une jeune équipe très talentueuse à l’époque. Laquelle leur a permis de marquer tous les esprits des supporters algériens et des amateurs du football. Tout ça pour finir par un titre de champion d’Afrique en 1990.
S’il y a une époque ne sera jamais oubliée par les Algériens, c’est indubitablement celle allant de 1980 à 1990. 10 ans d’attente et de régal, mais surtout de déceptions. Malgré sa belle génération dorée, l’Algérie a eu du mal à s’offrir un premier titre majeur. Avant la CAN 1980 au Nigéria, les Fennecs ont essuyé pas mal d’échecs. Souvent éliminés pendant les qualifications, ils n’ont réussi à disputer la compétition qu’en 1968. Et cette première expérience ne leur a pas souri car ils sont sortis au premier tour.
Le retour gagnant avec une génération talentueuse
C’est avec une équipe rajeunie que l’Algérie se signale aux yeux de toute l’Afrique. Des joueurs à l’avenir très prometteur s’y trouvaient. C’est le cas de Belloumi et de Rabah Madjer, plus tard ballon d’or respectivement en 1981 et 1987. Les deux font partie du groupe de 19 joueurs envoyés pour représenter l’Algérie. 12 ans après leur échec en Ethiopie, les Fennecs font ainsi leur deuxième apparition à la CAN en 1980. Le moins que l’on puisse dire est que cela n’a rien à voir avec leur premier passage dans cette compétition.
L’Algérie démarre assez timidement face au Ghana (0-0). Par la suite, elle monte en régime contre le Maroc (1-0) et s’arrache lors du troisième match en l’emportant sur la Guinée (3-2). Invaincue donc après le premier tour, la sélection des Fennecs termine leader de son groupe. Avec Belloumi et Bensaoula, auteurs de deux buts chacun, l’Algérie se lance pour les demi-finales. Lesquelles ont été difficiles face à l’Egypte (2-2 ; 4-2 tab), mais avec un dénouement heureux. En finale, l’Algérie tombe devant l’équipe du Nigéria (3-0), hôte du tournoi. D’équipe éliminée au premier tour, à un statut de finaliste à la CAN, le pas était grand. Plusieurs jeunes footballeurs ont marqué les esprits.
12 rescapés pour rééditer le coup à Moscou
Des 19 Algériens qui ont émerveillé durant la CAN 1980, seulement 7 n’ont pas été retenus pour les JO de Moscou 1980. Donc quelques mois plus tard, Bensaoula, Ali Fergani et autres ont embarqué. Dans cette compétition qu’ils découvrent pour la toute première fois, ils laissent leurs empreintes une nouvelle fois. Ils finissent 2e de leur groupe derrière l’Allemagne de l’Est. En quarts de finale, l’Algérie n’arrive visiblement pas à déjouer la Yougoslavie (3-0).
La résilience bottée en touche, les Fennecs dans la constance
Le même groupe a été conservé par la suite. Même si progressivement certains se sont retirés, les éléments clé ont continué l’aventure. Ceci toujours dans l’optique de glaner un premier titre en sélection nationale A. Mais chaque essai se solde par la même conclusion pour les Algériens. Lors des quatre éditions de la CAN qui ont suivi, ils ont atteint les demi-finales trois fois. C’est plus précisément deux médailles de bronze en 1984 et 1988, une 4e place en 1982, sans oublier l’élimination au premier tour en 1986.
Une ambition portée jusqu’à la Coupe du monde
Avant cette génération qualifiée de dorée, l’Algérie n’avait jamais réussi à disputer une édition de la Coupe du monde. Mais il ne fallait pas trop attendre. Belloumi et compagnie ont relevé le défi sans avoir à forcer. Ils qualifient l’Algérie pour sa toute première Coupe du monde en 1982. En dehors de Belloumi, on retrouve sept autres de l’effectif CAN et JO 1980. Il s’agit de Rabah Madjer, Tedj Bensaoula, Salah Assad, Salah Larbès, Ali Fergani, Mahmoud Guendouz et Chaâbane Merzekane.
Au Mondial, ceux-ci ont brillé pour confirmer leur statut d’équipe passionnante. Grâce à deux buts inscrits par Belloumi et Madjer, ils entament leurs débuts en Coupe du monde par une victoire. C’était face à l’Allemagne de l’Est (1-2). De quoi gagner plus en confiance. L’Algérie s’incline ensuite devant l’Autriche (2-0), mais se relève face au Chili (3-2). Malgré les deux victoires, elle se fait battre à la différence de but par les équipes allemande et autrichienne. Eliminés au premier tour, les Algériens quittent le tournoi la tête haute tout de même.
Plus tard, cette même sélection réussit le challenge de se qualifier pour une deuxième Coupe du monde d’affilée. Mais cette nouvelle expérience ne s’est pas du tout bien passée. L’Algérie s’est retrouvée avec deux défaites et un résultat nul. Ce qui l’élimine du tournoi en tant que dernière de son groupe.
1990, moment de gloire et de délivrance pour l’Algérie
Au fil des années, cette belle équipe s’est effritée. Mais la reconstruction au fur et à mesure a permis de maintenir un groupe toujours revanchard. Mené par Rabah Madjer, seul rescapé de la génération 80, il a su réaliser ce rêve cher à tout un peuple. Lors de la CAN 1990 à domicile, l’Algérie est allée jusqu’au bout. Les Fennecs dominent leur groupe A avec un parcours parfait réalisé face aux équipes de Nigéria (5-1), Côte d’Ivoire (3-0) et Egypte (2-0). Ils maintiennent le rythme pour battre le Sénégal (2-1) en demi-finales. Et comme par hasard, l’Algérie retrouve le Nigéria pour lui rendre la pareille. Elle bat à son tour son bourreau de 1980 pour s’adjuger le titre de champion d’Afrique 1990.
Madjer, le symbole d’une génération récompensée
Il aura fallu attendre 10 bonnes années pour voir toute une génération récompensée. Les poulains de l’entraîneur Mahieddine Khalef en 1980 ont remporté un premier titre majeur. Le trophée de la CAN 1990 soulevé par Rabah Madjer est tout un symbole pour cette troupe. Elle a bâti quelque chose sur la durée. Belloumi, Bensaoula, Fergani, tous se retrouvent à travers cette première étoile de l’Algérie.