L'incontournable du football africain
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Algérie – AGO de la FAF : Un bilan qui reflète les origines de l’instabilité

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L’assemblée générale ordinaire (AGO) de la Fédération algérienne de football, tenue samedi à Alger, continue de susciter des réactions, notamment sur les intentions du président Sadi à vouloir noircir le tableau de ses prédécesseurs.

Au micro de la télévision publique où il s’est exprimé à l’issue des travaux, le président de la FAF, Walid Sadi a affirmé que cette assemblée s’est déroulée de manière ‘’ordinaire’’ et a permis de rappeler les activités de cette instance durant l’année 2023, tout en apportant la nuance : ‘’n’oublions pas que la période de gestion de l’actuel bureau fédéral s’est limitée à trois mois seulement, mais on a assumé ce passif. Toutefois, la situation dont nous avons hérité n’est pas reluisante surtout sur le plan financier où la fédération fait face à de fortes dettes’’.

Evidemment, Sadi ne précise pas que ces dettes sont issues essentiellement des dépenses liées à l’organisation du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) 2022 et de la CAN U17 – 2023, deux événements que l’Algérie a brillamment organisés, mais dont ceux qui étaient directement en charge de l’opérationnel ont failli, à l’image de Rachid Oukali, président de la Ligue de football de la wilaya d’Alger, membre du bureau fédéral et président du COL (Comité d’organisation local), qui se trouve aujourd’hui dans de beaux draps, à pointer régulièrement au niveau de la brigade économique, en compagnie d’autres personnes impliquées.

Outre la situation financière évoquée par Sadi, le constat fait ne diffère pas de ceux établis par les trois derniers présidents qui sont passés par la FAF, en l’occurrence Kheireddine Zetchi, Amara Charaf-eddine et Djahid Zefizef, car le bilan dressé ne fait que refléter les origines de l’instabilité et d’une gestion déjà désastreuse avant 2017.

Parmi les points relevés dans le rapport moral, l’absence d’un organigramme clair et fonctionnel, aggravé par un personnel jugé pléthorique (point discutable) et une masse salariale importante, soit la même situation héritée par Zetchi en 2017 lorsqu’il a pris les rênes de la fédération.

Le bilan fait également part de l’absence d’une stratégie de développement clairement définie, notamment pour les jeunes catégories et pour le football amateur. Discutable là aussi, puisque l’après Raouroua était pire et les bureaux fédéraux qui se sont succédés ont chacun présenté un programme, mais aucun d’entre eux n’a eu suffisamment le temps nécessaire de le mettre en place et encore moins le concrétiser.

C’est justement cette politique de ‘’tout raser pour reconstruire de nouveau’’ qui a engendré cette situation anachronique d’instabilité et de perpétuelle remise en cause, à l’image d’une Direction technique nationale (DTN) qui a connu une dizaine de responsables en moins d’une décennie, alors qu’une fédération est censée rester stable dans ses structures permanentes et ses fondements.

Le bureau fédéral présidée par Walid Sadi a certainement fait pire que ses prédécesseurs en menant une véritable purge en direction d’un personnel pas forcément incompétent ou défaillant, tout en recourant ou en préservant un personnel non plus exceptionnellement compétent ou performant.

Pour se couvrir et se dédouaner, l’actuelle équipe fédérale jette une sorte de discrédit sur les ex-bureaux fédéraux, en qualifiant par exemple le système de compétition de totalement obsolète ‘’générant des conflits à l’infini’’, alors que ce n’est pas le système en lui-même qui pose problème, mais le management qui fait défaut, et c’est lui qui ne produit pas assez d’athlètes d’élite en absence d’une réelle politique de formation, dont la fédération ne souffle un mot.

De même que pour l’économie du football où, selon la fédération, c’est le système de compétition qui a généré une situation financièrement insupportable pour les clubs et les ligues. Ce qui est également faux, car il s’agit d’un environnement économique plutôt défavorable, d’une dépendance accrue aux deniers de l’Etat et d’un dysfonctionnement au sein du milieu de la balle ronde, où les investissements ne vont pas à l’amélioration des infrastructures, à l’encadrement et à la formation, mais beaucoup plus aux charges salariales en premier lieu. Ce qui explique d’ailleurs les nombreux contentieux financiers joueurs / entraîneurs / clubs qui se chiffrent à des centaines de milliards, engendrant des sanctions, notamment de la part de la FIFA.

Dans sa ‘’plaidoirie’’ devant les membres de l’AG a tenté de faire passer la pilule en faisant à chaque fois à la période entre 2017 et 2023, c’est-à-dire depuis le départ de Mohamed Raouraoua et sa venue. Or, chacun sait que le projet de professionnalisation du football algérien a été mis en place et mené par Raouraoua, dont Sadi faisait partie de son bureau fédéral. Aujourd’hui, l’Algérie du football paye lourdement ce projet mené à la hussarde, sans contrôle ni gestion, non réfléchi à cause d’une manne financière que yout le monde voulait en profiter avec le troisième mandat du président Abdelaziz Bouteflika.

La tentative de Kheireddine Zetchi de relancer la Direction de contrôle de gestion et des finances (DCGF) des clubs professionnels a été justement empêchée par ceux qui ont entretenu la fuite en avant et l’impunité destructrice du football algérien.

L’IGF est passée, des affaires en justice

Hier, membre du bureau fédéral de Mohamed Raouraoua, et donc acteur et témoin de la gabegie engendré, Sadi se veut aujourd’hui être porteur d’un programme et de projets ambitieux, nécessitant du temps (soit un nouveau mandat), beaucoup d’effort et d’engagement de la part de toutes les parties prenantes et acteurs du football (compétences et sans exclusion). Ce qui ne semble pas être le cas en réalité avec la politique d’exclusion prônée depuis sa venue.

Parmi ces projets qu’apporte Sadi dans ses valises, la mise en place d’un organigramme des structures permanentes de la fédération, la réduction des charges de fonctionnement et la signature de nouveaux contrats de sponsoring, ainsi que l’effort de recouvrement des créances (un passif à assumer) ; l’assainissement du contentieux  lié au programme FIFA / Forward relatif au projet de réalisation du Centre technique régional de Tlemcen et surtout les dettes induites par l’organisation du CHAN 2022 et de la CAN 2023 (U17) qui font l’objet d’un traitement par le MJS et des services concernés par de tels dossiers.

La mission d’inspection effectuée par les services de l’IGF (Inspection générale des finances) durant le dernier trimestre 2023 a relevé d’importantes irrégularités dans la gestion financière de la FAF, ce qui a conduit à l’implication de plusieurs responsables (l’ancien secrétaire général de la FAF, le président du Comité d’organisation du CHAN 2022, l’ancien DAG de la FAF, …).

Un autre élément a attiré l’attention, c’est celui relatif aux charges du personnel, d’un montant de plus de 850 MDA (85 milliards de centimes), que quelques sous-traitants médiatiques de la fédération ont tenté d’incomber au seul ex-sélectionneur national et son staff technique. Après vérification, les 625,5 MDA, qui représentent près de 74% de la masse salariale globale, concerne tous les staffs des différentes sélections, et non celui de Djamel Belmadi. Une autre façon détournée de vouloir discréditer le champion d’Afrique 2019, alors qu’il s’agit d’un dû contractuel ne souffrant d’aucune ambiguïté.

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