Dans l’affaire qui l’oppose à la fédération algérienne de football, l’ex-président de la Ligue régionale de football d’Annaba, Amar Bahloul, est toujours dans l’expectative puisqu’aucune décision ne lui est parvenu du Tribunal arbitral de résolutions des litiges du sport (TARSL) algérien.
Sur résolution de son bureau exécutif, la Fédération algérienne de football a décidé en novembre 2023 de suspendre définitivement Amar Bahloul, président de la Ligue régionale de football d’Annaba, lui reprochant de graves carences en termes de gestion, comme l’a affirmé cette instance dans un communiqué publié à l’époque. Et de préciser que ces carences ont été relevées par des auditeurs interne et externe à l’issue de leur mission au niveau de la LRF d’Annaba.
Or, selon Amar Bahloul, aucune mission d’audit n’a été dépêchée à la LRF d’Annaba et aucune notification ne lui a été faite au sujet de ces carences, ni au sujet d’une quelconque mauvaise gestion ; alors que le principe même de l’audit est d’inviter le gestionnaire concerné à répondre aux griefs qui lui sont reprochés.
Il n’en fut rien, d’autant que pour Amar Bahloul et de nombreux observateurs, cette affaire sent beaucoup plus le règlement de compte en relation avec la disparition de l’ancien président de cette Ligue, le défunt Ahmed Mebrek où des cercles bien précis n’ont pas hésité à accuser Bahloul d’être derrière la dégradation de son état de santé avant son décès, puisque lui aussi avait fait l’objet d’un audit qui aurait révélé, à l’époque, de sérieuses infractions ce qui a amené le bureau fédéral de l’écarter.
Des personnes, liées au clan de Mohamed Raouraoua et donc de Walid Sadi, avaient juré de lui régler son compte. Et apparemment, c’est le cas.
Face donc à la décision de la FAF, qu’il jugea arbitraire, Amar Bahloul a entamé une procédure au niveau du Tribunal arbitral de résolutions des litiges (TARSL) d’Alger.
L’accusé a mis en exergue les incohérences de cette affaire, qui est passé d’une suspension temporaire à une exclusion définitive. Depuis trois mois, l’avocat d’Amar Bahloul ne cesse de demander au TARLS de lui remettre la notification de jugement, si jugement il y a, mais il n’en est rien, alors qu’il s’agit d’un droit constitutionnel.
En juin, la fédération rajoutera une couche en révélant dans le bilan financier de l’exercice 2023 que Bahloul, et six autres ex-membres de la FAF et actuels employés doivent restituer un montant total de 1 490 392,14 DA, où la somme de 102 600 DA concernerait l’ancien président de la LRF d’Annaba. Là aussi, ce dernier rejette cette situation et ce montant et exige à ce que la fédération lui fournisse les preuves de ce qu’elle avance, tout en affirmant que c’est à la FAF de lui payer certaines indemnités toujours non-perçues à ce jour (autour de 500 000 DA) !
‘’Depuis que j’ai quitté la Fédération, je me suis résigné à ne pas réclamer ce dû, maintenant qu’on s’acharne pour me salir, je vais demander qu’on me paie d’abord mon dû, et qu’il prouve que j’ai pris de l’argent en 2021, comme ils le prétendent’’, nous dira un Amar Bahloul révolté et outré par de telles pratiques.
De son côté, l’avocat de Bahloul a saisi la fédération afin d’intercéder auprès du TARLS d’Alger pour obtenir la notification de jugement, même s’il sait d’avance que celle-ci ne le fera pas et qu’elle continuera à gagner du temps pour empêcher l’intéressé d’avoir un quelconque document lui permettant de recourir au Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, en Suisse. Sans oublier l’autre objectif, celui d’écarter l’intéressé de toute possibilité de candidater lors de la prochaine assemblée générale élective de 2025.
L’avocat de Bahloul est donc entrain de préparer un dossier solide comprenant toutes les pièces nécessaires, des articles de presse, et même des enregistrements, afin de mettre les deux instances (FAF et TARLS) devant leurs responsabilités.
Pour Amar Bahloul, c’est une affaire de principe et de nif (d’honneur), à partir du moment où la fédération est complètement sortie de son cadre procédural pour aller sur un autre terrain, portant atteinte à sa réputation et à celle de sa famille.