Cette saison, la ligue de football professionnel a décidé de réactiver la sanction du huis clos. L’expérience de l’exercice écoulé, celles de remplacer une sanction disciplinaire liée à des actes de violence ou jets de divers projectiles sur le terrain par de fortes amendes financières(1 et 2 millions de dinars) au lieu de priver les équipes de leurs supporters, n’avait pas atteint ses objectifs.
De nombreux dépassements ont été enregistrés le long de la saison 2023-2024 dont ceux qui s’étaient produits au stade Chahid Hamlaoui à Constantine lors du choc CSC–USMA. Ce jour, les deux galeries ont provoqué de graves dommages sur l’enceinte phare de la ville des Ponts suspendus qui avait été rénovée quelques mois plus tôt en perspective du CHAN organisé par l’Algérie en début de l’année dernière.
Le CSC en tête des sanctionnés
Saisis par l’importance des dégâts, les membres du bureau fédéral de la FAF ont décidé de revenir vers le système en place depuis une décennie qui sanctionne par un huis clos trois infractions commises par les supporters d’un club.
L’application d’une telle mesure n’a pas attendu le début du championnat actuel dans la mesure où après le drame de Constantine la FAF avait réinstauré ladite sanction. Ainsi, plusieurs clubs ont été pénalisés à l’exemple du CS Constantine et de l’ES Mostaganem qui ont purgé leurs sanctions durant les matches de ce début de championnat.
Le CSC, qui a eu six matches de suspension de son stade dont trois hors de la ville a du coup joué son dernier match loin de Constantine à Mila face à l’ES Mostaganem puis a reçu le MCA et le PAC au stade Hamlaoui sans ses supporters. Il purgera son ultime match de suspension ce vendredi contre l’ES Sétif.
De son côté, l’ES Mostaganem sanctionnée lors de son dernier match de la ligue 2, a joué son derby contre le MC Oran à huis clos.
Le MCA n’y a pas échappé
Pour le présent exercice, la première équipe à subir cette mesure est le MC Alger. Non pas que les Mouloudéens ont commis une forfaiture lors d’un rendez-vous local. La LFP a infligé le huis clos au MCA en raison des incidents qui ont été enregistrés lors du match de la ligue des Champions d’Afrique contre l’US Monastir.
Cette semaine, la commission de discipline de la ligue de football professionnel a prononcé le huis clos envers trois équipes, en l’occurrence le CR Belouizdad, l’US Biskra et le MC Oran. Le motif invoqué est l’ « utilisation de fumigènes et jets de projectiles sur le terrain sans dommage physique ».
L’infraction, troisième du genre pour les clubs mentionnés, a été commise par les galeries de ces trois équipes ont commis respectivement contre l’USM Alger, la JS Saoura et la JS Kabylie lors de la cinquième journée du championnat.
Aussi, les matches CRB-JSS, USB-JSK et MCO-CSC comptant pour la 7è journée auront lieu sans la présence des supporters.
Outre le huis clos, les clubs sanctionnés vont devoir payer une amende de 200.000 DA.
11 huis clos en 43 matches
Ce sont donc 11 rencontres sur les 43 matches (dont 3 pour le compte de la 7e journée) qui ont été privés de l’ambiance d’un spectacle de football.
La palme revient au CSC avec 4 rencontres (contre l’ESM, le MCA, le PAC et l’ESS), suivi par le MC Alger (contre le PAC), l’ES Mostaganem (face au MC Oran), le NC Magra (contre l’USMA) et l’ES Sétif (face à l’ESM), le CRB (face à la JSS), le MCO (contre le CSC) et l’USB (devant la JSK).
Au-delà de la perte sèche pour les clubs sur le plan financier c’est surtt une mauvaise image donnée à la pratique du football en Algérie.
Pourtant, des solutions autres que le huis clos existent n’en déplaisent à certains anciens responsables des structures dirigeantes du football algérien. L’un d’eux, écarté du circuit depuis l’arrivée de Walid Sadi, écrivait dans un post sur Facebook son « bonheur » de voir la FAF revenir à l’ancienne pratique. Lui qui, en exercice de ses fonctions à la tête d’une importante ligue, n’a pas proposé des mesures capables de soigner l’image du football algérien. Le seul où l’usage du huis clos se fait de manière massive.