Les syndicats de joueurs et les ligues européennes lancent une offensive contre la FIFA. Une plainte officielle a été déposée auprès de la Commission européenne, dénonçant la gestion du calendrier international des matches par l’instance dirigeante du football. Au cœur de ce conflit, la multiplication des compétitions et l’absence de dialogue entre la FIFA et les acteurs principaux du football, à savoir les joueurs et les ligues nationales.
Depuis plusieurs années, la FIFA augmente le nombre de tournois internationaux sans consulter les parties concernées. Cette surabondance de matchs pèse lourdement sur les joueurs, qui subissent une charge de travail intense, mettant en péril leur santé et réduisant la durée de leur carrière. Selon David Terrier, président de la FIFPRO Europe, « les joueurs poussent leur corps à ses limites » sans avoir suffisamment de temps pour récupérer. Ce phénomène n’affecte pas seulement les stars des grands clubs, mais également les joueurs évoluant dans des ligues plus modestes, confrontés à un calendrier tout aussi dense.
Les plaignants dénoncent un conflit d’intérêts au sein de la FIFA
Au-delà de la question de la santé des joueurs, les syndicats et ligues mettent en lumière un autre problème majeur. Le conflit d’intérêts de la FIFA, qui agit à la fois comme régulateur et organisateur de compétitions. La plainte, déposée devant la Direction générale de la concurrence de l’Union européenne, dénonce un abus de position dominante, la FIFA utilisant son pouvoir pour imposer des décisions unilatérales. Javier Tebas, président de LaLiga, souligne que « la FIFA agit uniquement dans son propre intérêt », au détriment des compétitions nationales et de leurs acteurs. Ce manque de concertation est considéré comme une violation des principes de gouvernance et du droit de la concurrence en Europe.
L’enjeu économique et social des compétitions nationales
Les ligues nationales, soutenues par leurs dirigeants, craignent une déstabilisation économique à long terme si la FIFA poursuit cette politique de surcharge du calendrier. Richard Masters, PDG de la Premier League, évoque un « point de bascule » pour l’avenir du football européen. Il insiste sur le fait que ce n’est pas le format des ligues qui a changé, mais bien l’expansion continue des compétitions internationales. En conséquence, les ligues nationales, qui constituent l’essence même du football dans de nombreux pays, risquent de perdre de leur valeur et de leur attractivité.
Face à ces enjeux, la plainte déposée auprès de la Commission européenne vise à restaurer un équilibre entre les compétitions internationales et nationales, en permettant aux joueurs et aux ligues d’avoir leur mot à dire dans l’élaboration du calendrier.
