C’est une première dans l’histoire du football algérien : Walid Sadi est le premier président à exclure deux anciens … présidents ! Ses prédécesseurs, Djahid Zefizef, et Amara Charaf-eddine sont passés à la trappe lors de l’AGO du samedi 25 mai 2024.
L’actuel président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi est déjà rentré dans l’histoire en étant le premier, depuis l’indépendance, à exclure de l’assemblée générale deux anciens présidents, ses deux prédécesseurs : Djahid Zefizef et Amara Charaf-eddine. Consacrant ainsi la stratégie de l’exclusion, alors qu’il ne cessait de répéter avant et au lendemain de son élection, qu’il était venu en rassembleur et qu’il tendait la main à toute la famille du football.
La raison : les deux hommes avaient démissionné de leur poste de président de la FAF. Le premier le 15 juillet 2023, à l’issue de son échec d’intégrer le Comité exécutif de la Confédération africaine de football ; et le second, au lendemain de l’élimination de l’équipe nationale du Mondial 2022 au Qatar. Sous prétexte d’appliquer scrupuleusement les statuts de la fédération, Sadi n’a eu aucune élégance ni état d’âme à mettre à la porte de l’assemblée générale deux commis de l’Etat, Présidents directeurs généraux de groupes industriels.
Si pour Amara Charaf-eddine, l’assemblée générale avait entériné cette démission, le 16 juin 2022 lors de sa propre AGO de l’exercice 2021, celle de Djahid Zefizef ne l’a, par contre, pas été, ce qui pose problème. Ayant eu vent de ce qui se trame, Zefizef a fait l’impasse sur l’AGO de ce samedi 25 mai 2024, au moment où Charaf-eddine s’est présenté au Centre national de l’Armée pour se voir interdire l’entrée ! Certains diront que c’est le secrétaire général de la fédération, Nadir Bouzenad, qui est derrière cette exécution.
Le plus décevant, ce sont la plupart des membres de l’assemblée générale qui, hier applaudissaient Charaf-eddine puis Zefizef, mais qui, aujourd’hui, votent pour leur exclusion lors d’une AGO où tous les anciens présidents ont brillé par leur absence.
En effet, ni Belaïd Lacarne ni Hamid Haddadj, tous deux malades, ni Mouldi Aïssaoui, échaudé par sa mauvaise aventure avec le bureau fédéral de Charaf-eddine, ni Mohamed Raouraoua et ni Kheireddine Zetchi n’étaient dans la salle. Encore une première !
Par contre, la présence de Mustapha Berraf, Président des Comités nationaux olympiques africains (ACNOA), honoré à l’occasion, a étonné plus d’un. Mais pas ceux qui connaissent bien le milieu du football, puisque ce dernier aurait joué un grand rôle dans l’intronisation de Sadi à la tête de la FAF. Pas étonnés également en voyant certaines personnes honorées, alors que d’autres plus méritantes ne l’ont pas été. ‘’C’est le règne des copains’’, a commenté un des observateurs assidus, présent à cette assemblée.
Autre fait ayant marqué cette AGO, c’est le procès dont a eu droit Rachid Oukali, ancien membre du bureau fédéral démissionnaire, et président du Comité d’organisation local (COL) du CHAN 2022, pour sa gestion catastrophique du dossier organisation ayant engendré une lourde ardoise de dettes et des infractions à la pelle, selon le président de la FAF. Le réquisitoire décliné par Sadi devant les membres de l’assemblée, s’est déroulé devant un Dr Yacine Benhamza de marbre, mais présent tout de même, alors qu’il était le vice-président du COL avec Oukali et surtout démissionnaire du bureau fédéral de Charaf-eddine.
Seulement, pour avoir prêter allégeance à l’actuelle équipe dirigeante de la fédération, le Président de la Ligue régionale de Saïda a été autorisé à non seulement prendre part aux travaux de cette AGO, mais il a été même chargé depuis quelques mois d’assurer l’intérim de la Ligue régionale d’Oran, après le retrait de Hadj Bensekrane.
Cependant, le plus grave demeure ce sacré coup porté à la légalité de l’assemblée générale élective (AGE) du 21 septembre 2023 qui a porté Sadi à la présidence. Car si Amara Charaf-eddine a perdu sa qualité de membre de l’assemblée générale, lors de l’AGO du 16 juin 2022, comme le prévoient les statuts de la FAF, cette AGE devrait être invalidée. Pour les mêmes motifs, à savoir non-conformité de la composante de l’AG, la FIFA n’avait pas hésité à invalider l’élection de la Fédération camerounaise de football.
Et toute cette ‘’mascarade’’ s’est déroulée sous les yeux du Ministre de la jeunesse et des sports, Abderrahmane Hammad, honoré lui aussi à l’occasion, en sa qualité de … président du Comité olympique algérien (COA).
Circulez, il n’y a rien à voir.
