Depuis le début de cette saison, une transformation subtile mais profonde s’opère du côté de Manchester City. Pep Guardiola, souvent considéré comme l’un des apôtres du jeu de possession, semble avoir engagé un virage tactique notable.
Pep Guardiola, fidèle depuis plus d’une décennie à une philosophie basée sur le contrôle absolu du ballon, surprend désormais par une approche plus directe, plus verticale, et parfois plus pragmatique. Un changement notable qui est tout aussi efficace que son ancien système. Liverpool est le dernier club qui en a fait les frais en championnat, subissant un cinglant 3-0.
Une évolution nécessaire
Pep Guardiola a appris de ses erreurs. Après une saison 2024-2025 catastrophique, l’Espagnol a compris qu’il était désormais inutile de dominer la possession. Face à l’intensité grandissante du football moderne, il a compris qu’il devait s’adapter. Les adversaires, mieux préparés et plus agressifs, anticipent désormais les séquences longues de construction et les circuits de passes millimétrés caractéristiques de ses équipes. Pour rester imprévisible, City a donc intégré davantage de transitions rapides et de passes verticales dans son jeu.
Cette évolution se traduit sur le terrain par une recherche plus rapide de la profondeur, qu’il s’agisse de trouver Erling Haaland dans l’axe ou d’exploiter les appels explosifs de Doku, Foden ou de Savinho. City n’abandonne pas totalement sa possession, qui demeure un outil et non une fin, mais Guardiola l’utilise désormais de manière plus flexible, alternant conservation, accélérations soudaines et attaques éclair.
Un City différent… mais toujours redoutable
Contrairement à l’image d’un entraîneur dogmatique, Guardiola a souvent prouvé sa capacité à se renouveler. Après avoir intégré des défenseurs hybrides, réinventé des rôles comme celui du “false fullback” et raffiné son pressing, ce passage à un jeu plus direct témoigne encore une fois de sa lecture unique du football. Si certains puristes regrettent une possession moins écrasante, force est de constater que ce City version 2025 gagne en efficacité ce qu’il perd en domination territoriale. L’équipe frappe plus vite, surprend davantage et impose un rythme moins prévisible. Guardiola démontre une fois de plus qu’il sait évoluer sans se renier, sculptant, saison après saison, l’une des identités de jeu les plus fascinantes du football contemporain.
