Après quelques semaines de compétition, le système de défense haute du FC Barcelone, autrefois considérée comme l’une des plus belles réussites tactiques de l’ère Hansi Flick, paraît aujourd’hui désorientée. Fragilisée par les blessures, les départs importants et un manque de cohésion, l’arrière-garde blaugrana montre des signes évidents de régression
En l’espace de douze mois, la défense du FC Barcelone a connu une évolution aussi spectaculaire que préoccupante. En novembre 2024, le club catalan était vanté pour la solidité de son arrière-garde : Flick avait alors imposé une discipline de fer, une ligne haute chirurgicale et un piège du hors-jeu redoutable, qui avait fait du Barça l’une des meilleures défenses d’Europe. En octobre 2024, l’équipe n’avait concédé que 10 buts en 11 matchs, et en fin de saison 2024-2025, elle avait terminé championne de Liga avec 39 buts encaissés, quatrième meilleure défense du championnat derrière le Real Madrid.
Mais un an plus tard, le tableau s’est assombri.
En 2025 après 11 matchs, le Barça a encaissé 13 buts , dont une déroute 4-1 face au Séville FC. Pire encore, la défense a affiché des signes d’inorganisation flagrante face au Club Brugge (3-3) en Ligue des Champions, confirmant une tendance lourde : la ligne arrière n’est plus en confiance.
Un départ qui change tout : Iñigo Martínez, le pilier disparu
S’il ne faisait pas les gros titres comme Pedri ou Lewandowski, Iñigo Martínez était pourtant le véritable régulateur de la défense. Arrivé en 2023, il s’était imposé en 2024-2025 comme le cerveau du dispositif de Flick : lecture du jeu, couverture intelligente, capacité à maintenir la ligne haute au centimètre près. Son départ à l’été 2025 a laissé un vide que ni Christensen, trop souvent blessé, ni Araújo, ni le jeune Pau Cubarsí n’ont su combler. Depuis, la défense barcelonaise a perdu son “chef d’orchestre”. Cubarsí, brillant par moments, manque encore de leadership, et Araújo, peine à retrouver sa constance. Résultat : la communication et le placement collectif se sont effondrés.
Analyse tactique : la ligne haute, d’arme redoutable à talon d’Achille
L’une des signatures de Flick résidait dans cette ligne défensive extrêmement haute, calquée sur celle de son Bayern 2020. En 2024-2025, ce pari tactique avait porté ses fruits : le Barça provoquait en moyenne 4,7 offsides par match, empêchant les adversaires de progresser et étouffant leurs transitions. Mais les chiffres de 2025-2026 révèlent que le chiffre s’est réduit de moitié.
Les équipes adverses ont appris à exploiter l’espace dans le dos. Les passes directes et les courses diagonales, notamment observées lors du Séville, Barça (4-1) et du Brugge, Barça (3-3) et même lors du clasico perdu 2-1 face au Real Madrid, ont mis en lumière la lenteur de réaction et le manque de coordination des défenseurs catalans.
Une fatigue mentale et physique pour cause ?
Le système de Flick repose sur un pressing constant et une rigueur extrême. Après une saison 2024-2025 marathon (Liga + Supercopa + Copa + demi de C1), plusieurs cadres semblent à bout de souffle. Cubarsí, auteur de plus de 4000 minutes l’an dernier, multiplie les fautes de concentration. Cette usure mentale se traduit par des fautes bêtes, des mauvais placements et une baisse d’intensité dans le repli.
Alors que les adversaires ont appris à contourner le piège du hors-jeu, Flick n’a pas encore adapté sa ligne défensive. Le pressing est moins coordonné, les distances entre les lignes se sont allongées, et les transitions adverses deviennent meurtrières. Le Barça subit désormais ce qu’il imposait autrefois : la vitesse et la verticalité des autres équipes comme ça été le cas contre le Real Madrid.
