Espagne Foot : Entre le Real Madrid et le FC Barcelone, la rivalité dépasse le simple cadre du sport. Chaque confrontation entre les deux géants d’Espagne électrise la planète football. Pourtant, malgré cette haine sportive viscérale, quelques joueurs ont eu le courage de porter les deux maillots. Retour sur ces trajectoires hors normes qui ont marqué l’histoire du Clasico.
Ils ont porté les deux maillots les plus lourds du football espagnol. Porter les deux maillots, c’est défier l’histoire. Dans le football moderne, ces transferts sont devenus rarissimes, tant la pression médiatique et populaire est immense. Chaque joueur qui a franchi la frontière entre le Camp Nou et le Santiago Bernabéu a écrit, à sa manière, un chapitre inoubliable du Clasico éternel.
Figo, la trahison suprême
Luis Figo demeure le symbole absolu de la rivalité transformée en scandale. En 2000, après cinq saisons de gloire au Barça, le Portugais rejoint le Real Madrid pour un montant record. Le transfert provoque un séisme en Catalogne et il est la cible des insultes, menaces, et même une tête de cochon jetée sur la pelouse du Camp Nou lors de son retour.
Malgré la polémique, Figo triomphe à Madrid, remportant la Ligue des champions 2002 et gravant son nom dans la légende des Galactiques.
Luis Enrique, le capitaine passé de l’autre côté
Avant de devenir entraîneur du Barça champion d’Europe, Luis Enrique avait porté le maillot du Real Madrid ! Milieu combatif, il passe cinq ans à Bernabéu (1991–1996) avant de rejoindre librement le rival catalan. À Barcelone, il s’impose comme un cadre respecté, capitaine, buteur dans les Clasicos et symbole de la rage catalane. Rarement un joueur n’aura si bien retourné la ferveur d’un public à son avantage.
Samuel Eto’o, le rejeté devenu bourreau
Formé au Real Madrid, Samuel Eto’o n’y jouera que quelques minutes. Prêté, puis transféré à Majorque, il explose et rejoint le Barça en 2004. La suite, c’est l’histoire d’un phénomène camerounais qui propulse le club vers les sommets : deux Ligues des champions (2006, 2009), des buts décisifs, et un tempérament de feu.
Le Real l’a laissé filer, le Barça en a fait une légende.
Ronaldo, l’explosion puis la renaissance
Il n’aura joué qu’une saison à Barcelone 1996–1997, mais quelle saison ! Ronaldo Nazário inscrit 47 buts et émerveille le monde entier. Parti à l’Inter, il reviendra en Espagne cinq ans plus tard au Real Madrid. Sous le maillot blanc, il rejoint les Galactiques composés de Zidane, Figo, Beckham et soulève la Liga 2003. Le Brésilien aura brillé des deux côtés du Clasico sans jamais trahir son amour du jeu.
Laudrup, l’élégance partagée
Michael Laudrup a d’abord illuminé le “Dream Team” de Cruyff (1989–1994), avant de rejoindre le Real Madrid en 1994 après un désaccord avec son entraîneur.
Il est champion d’Espagne avec les deux clubs, un exploit que peu peuvent revendiquer.
D’autres transfuges
Derrière les plus célèbres, d’autres noms complètent la liste : Javier Saviola, qui a enchaîné le Barça (2001–2007) puis le Real (2007–2009) ; Albert Celades, passé de Barcelone à Madrid au tournant des années 2000 ; Alfonso Pérez, formé au Real avant un court passage au Barça. Et même Ricardo Zamora, gardien mythique des années 1930, dont le nom orne encore aujourd’hui le trophée du meilleur gardien de Liga.
