Affaibli physiquement mais porté par une ferveur populaire indéfectible, Mahmoud Al-Khatib s’apprête finalement à prolonger l’histoire d’amour qui le lie à Al Ahly. Le monument du football africain, d’abord décidé à se retirer, a été rattrapé par la passion… et la pression de ses fidèles.
Mahmoud Al-Khatib n’a jamais été un homme de demi-mesure. Même affaibli par des ennuis de santé, il a tenu à s’adresser personnellement à ses supporters dans un communiqué solennel. « J’ai toujours juré d’assumer mes responsabilités, en faisant passer les intérêts d’Al Ahly avant les miens, par amour et gratitude pour cette grande entité », écrit-il, comme un rappel à son ADN : le don de soi.
Le président de 70 ans ne cache pourtant pas que les dernières années ont été éprouvantes : « Ma santé a été considérablement affectée… j’ai reçu de nouvelles recommandations et avis médicaux, qui indiquaient la nécessité de me reposer et d’éviter le stress », peut-on lire. Une mise en garde sérieuse, à laquelle il avait, pour la première fois, décidé de se soumettre. Mais voilà : impossible de laisser le trône vacant sans un dernier combat.
Des supporters prêts à le retenir de force
Car au sein du Conseil d’administration, personne ne veut entendre parler de départ. Sa volonté de renoncer à un nouveau mandat a été purement et simplement rejetée. Les dirigeants ont même refusé de publier son communiqué. Face à cette mobilisation, Al-Khatib admet avoir été « profondément touché par les sentiments et le soutien des membres du club Al Ahly et de ses grands fans ». Et de conclure, presque résigné : « Merci, membres et supporters d’Al Ahly… “Notre soutien et notre soutien” en toutes circonstances. » Entre devoir médical et devoir moral, l’ancien Ballon d’Or africain semble avoir choisi.
Un bilan royal pour une légende vivante
Difficile de tourner la page quand on laisse derrière soi un règne aussi faste. Huit ans à la tête du club le plus titré du continent, six championnats, quatre Ligues des champions, trois Coupes d’Égypte, six Supercoupes, deux Supercoupes africaines. Et même une participation historique à la Coupe du monde des clubs 2025.
En joueur comme en président, Al-Khatib n’a jamais cessé de gagner. Dix titres de champion d’Égypte, deux Ligues des champions, une CAN 1986, un Ballon d’Or africain en 1983. Et une réputation éternelle : celle d’un homme pour qui Al Ahly n’est pas un club, mais une patrie.
