À Kampala, le Niger et l’Afrique du Sud s’apprêtent à livrer un duel au parfum de destin. Les uns jouent leur dernière carte pour rester en vie, les autres veulent sceller leur qualification sans trembler.
Sans le moindre point après deux sorties, le Niger de Harouna Doulla n’a plus le droit à l’erreur. Les « Mena » savent que leur survie passe par une performance majuscule face à un adversaire solide. Malgré les revers, Doulla refuse le fatalisme : « Ce sera difficile, mais pas impossible », martèle-t-il. Portée par une génération en reconstruction, l’équipe mise sur l’énergie de ses jeunes talents, à l’image d’Abdeljelil Ahamat, 17 ans, pour inverser la tendance.
Cette jeunesse, encore en apprentissage, a laissé filer des points cruciaux, mais elle incarne l’avenir d’un football nigérien en pleine mutation. Un premier point, voire mieux, serait un acte fondateur pour cette formation en rodage.
L’Afrique du Sud veut finir le travail
Invaincus et forts de quatre points, les Bafana Bafana abordent ce rendez-vous avec l’ambition d’en finir avec les calculs. Pour Molefi Ntseki, l’objectif est clair : valider le ticket pour les quarts dès ce troisième match. « En tournoi, il faut s’adapter à l’adversaire. Le Niger est dangereux », prévient-il, refusant toute complaisance.
Un nul suffirait à conforter leur position, mais la prudence domine dans le camp sud-africain. Le capitaine Ramahlwe Mphahlele insiste sur la symbolique : jouer au stade Nelson Mandela impose un supplément d’âme. La victoire, au-delà du classement, serait un hommage à l’histoire et une preuve de maturité.
Un passif qui nourrit les espoirs
Si les chiffres plaident pour l’Afrique du Sud (2 victoires, 1 nul au CHAN contre le Niger), l’histoire offre un contre-exemple marquant : en 2011, un 0-0 avait propulsé le Niger et éliminé les Sud-Africains. Les « Mena » savent puiser dans cette mémoire pour croire à l’exploit.
Doulla mise sur la discipline défensive et l’élimination des erreurs individuelles. Ntseki, lui, cherche à exploiter les rares moments de flottement adverses. Les deux savent que le détail fera la différence.
Un match à enjeu total
Pour le Niger, c’est une question de fierté et de survie. Pour l’Afrique du Sud, c’est l’opportunité d’avancer avec sérénité vers les phases finales. Vendredi soir, à Kampala, le spectacle devrait être à la hauteur de l’urgence. Car dans ce genre de rendez-vous, les 90 minutes peuvent tout changer, ou tout anéantir.