Du 2 au 30 août, le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), fait son retour sur le continent, coorganisé par le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda. Dix-neuf sélections africaines vont se disputer un titre détenu par le Sénégal, sacré en 2022 aux tirs au but face à l’Algérie (0-0, 5-4 tab). Mais cette année, la donne pourrait changer.
Créée en 2007 et disputée pour la première fois en 2009, cette compétition est réservée aux joueurs évoluant sur le continent africain. Elle se distingue ainsi nettement de la Coupe d’Afrique des Nations, en mettant exclusivement en valeur les talents locaux. Dans ce format unique, les dynamiques habituelles sont souvent bouleversées, ce qui donne lieu à des tournois ouverts, imprévisibles et intenses.
Le format du CHAN, réservé aux joueurs évoluant dans les clubs africains, redistribue souvent les cartes. Et cette édition ne fait pas exception. Le Sénégal arrive avec le statut de tenant du titre, mais plusieurs formations semblent prêtes à lui barrer la route. Le Maroc, double champion, engagera une équipe ambitieuse. L’Algérie, finaliste malheureuse de la dernière édition, revient avec un sentiment d’inachevé. La RD Congo, déjà titrée à deux reprises, le Nigeria ou encore l’Afrique du Sud complètent la liste des prétendants.
Le Maroc, double vainqueur du CHAN, a toujours su bien négocier ce format particulier. De son côté, l’Algérie, battue en finale à domicile il y a deux ans, a obtenu sa qualification de dernière minute. Cette situation pourrait renforcer sa détermination à aller au bout. Quant à la RD Congo, ses deux sacres en 2009 et 2016 confirment son statut de nation à prendre au sérieux dans ce tournoi, au même titre que le Nigeria et l’Afrique du Sud, toujours réguliers dans les compétitions continentales.
Dans un contexte marqué par des absences notables, puisque l’Égypte, la Tunisie et la Libye ont déclaré forfait, et des éliminations inattendues lors des qualifications, le Sénégal reste la cible à abattre. Le terrain de l’Afrique de l’Est pourrait bien redistribuer les équilibres établis. L’organisation partagée entre le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda constitue une nouveauté logistique, qui pourrait avoir un impact sur les conditions de jeu et les déplacements des équipes.
Face à une concurrence renforcée et à des ambitions claires, le champion en titre aura fort à faire. Le CHAN 2024 s’annonce indécis, et les prochaines semaines diront si le Sénégal peut conserver sa couronne ou céder sa place. Plus qu’un trophée, cette édition offrira aussi une vitrine aux talents locaux, dont certains chercheront à se révéler à l’échelle continentale. La bataille est lancée.