L’académie ghanéenne Right to Dream a obtenu gain de cause devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), face à la FIFA, dans une affaire inédite liée aux frais de formation du joueur Ernest Nuamah. Cette décision marque un précédent majeur dans la défense des droits des centres de formation africains.
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a tranché en faveur de l’académie Right to Dream, contredisant une décision antérieure de la FIFA. L’affaire portait sur la répartition des contributions de solidarité liées au transfert d’Ernest Nuamah, estimé à 25 millions d’euros. Le joueur ghanéen avait été transféré en 2023 du FC Nordsjaelland, propriété de Right to Dream, au club belge du RWD Molenbeek, avant un prêt immédiat avec obligation d’achat à l’Olympique Lyonnais.
La FIFA avait initialement désigné Stadium Youth Club comme bénéficiaire principal, bien que ce dernier n’ait encadré Nuamah que jusqu’à l’âge de huit ans. Une erreur manifeste, corrigée par le TAS, qui a jugé que « les données du TMS de la FIFA étaient obsolètes » et que Right to Dream était « le véritable club formateur pendant la période réglementaire ».
Un montant significatif enfin restitué
Le TAS a ordonné la réaffectation des fonds de solidarité à Right to Dream, à hauteur d’au moins 283 919 € pour la première tranche du transfert vers Molenbeek. D’autres versements sont attendus après l’activation de l’option d’achat par Lyon.
L’équipe juridique de l’académie, dirigée par l’avocat danois Jes Christian Fisker, a fait valoir avec succès que la mauvaise attribution des fonds « privait l’académie d’un financement vital et bafouait l’esprit des règlements de la FIFA ».
Un précédent pour les centres de formation africains
Cette décision fait figure de jurisprudence. « C’est une victoire majeure pour les académies de développement en Afrique », confie une source proche du dossier. « Ce précédent pourrait encourager d’autres structures à faire valoir leurs droits face à des erreurs administratives similaires ».
Right to Dream, reconnue pour avoir formé des talents comme Mohammed Kudus et Simon Adingra, voit ainsi son rôle réhabilité dans l’ascension d’Ernest Nuamah. Ce dernier avait confirmé avoir rejoint l’académie à dix ans, après un passage par Real Soccer Angels FC, alors que Stadium Youth Club, aujourd’hui disparu, n’avait joué qu’un rôle mineur.
Une victoire morale et stratégique
Ce revers infligé à la FIFA souligne l’importance d’une gestion rigoureuse des données dans un football mondial toujours plus interconnecté. Pour les académies africaines, souvent lésées dans les montages de transferts internationaux, cette victoire constitue un signal fort : la vérité sportive peut prévaloir, même face aux plus grandes institutions.