Dimanche, le Portugal affronte l’Espagne à 19h GMT en finale de la Ligue des Nations. Entre maîtrise patiente et verticalité explosive, Roberto Martínez et Luis de la Fuente s’affrontent dans un duel d’écoles tactiques bien affirmées.
Roberto Martínez et Luis de la Fuente ont hérité d’équipes riches en talents, mais aux identités distinctes. Leur opposition en finale ne se jouera pas seulement sur le terrain, mais aussi sur le banc. Car si les deux sélections possèdent des profils techniques similaires, leur manière de les exploiter est radicalement différente.
Le Portugal de Roberto Martínez : orchestration méthodique et prise de contrôle
Depuis son arrivée, Roberto Martínez a transformé la Seleção en machine à contrôler. Fini le pragmatisme défensif de l’ère Santos : place à une approche dominante, où la possession devient une arme défensive autant qu’offensive. Avec un système souvent en 4-3-3, parfois modulé en 4-2-3-1, le Portugal cherche à imposer son tempo.
Cancelo ou Dalot et Mendes montent haut, Bernardo Silva et Vitinha ou Ruben Neves parfois dictent les phases de transition, tandis que Bruno Fernandes est utilisé comme un chef d’orchestre mobile entre les lignes. Résultat : une emprise territoriale constante, mais parfois stérile face à des blocs compacts.
Le défi pour Martínez ? Transformer cette supériorité structurelle en danger immédiat, face à une Espagne qui ne laisse pas le temps de s’installer.
L’Espagne de Luis de la Fuente : verticalité, énergie et risques assumés
Chez Luis de la Fuente, on ne confond pas possession et passivité. Si la Roja conserve son ADN de passes courtes et de domination technique, elle y ajoute désormais des éclairs de verticalité qui tranchent. En s’appuyant sur une jeunesse effervescente; Nico Williams, Lamine Yamal, l’Espagne a gagné en percussion et en imprévisibilité.
Le 4-3-3 ou 4 -2-3-1 de la Fuente s’articulait autour de Rodri, véritable tour de contrôle, mais avec la blessure du ballon d’or, Zibimendi et Fabian Ruiz ont pris le pouvoir. laissant plus de liberté aux pistons et aux attaquants. La Roja attaque à cinq, parfois six, et se projette rapidement dès la récupération.
Mais ce jeu à haut risque peut se retourner contre elle. Lors de l’Euro, comme en Ligue des Nations, l’Espagne a parfois souffert en transition défensive. Face à une équipe comme le Portugal, capable de geler le jeu et d’attendre le bon moment pour frapper, cela pourrait être fatal.
Une finale d’idéologies
Dimanche, ce ne sera pas qu’un Portugal-Espagne. Ce sera un choc de deux idées du football moderne : celle du contrôle structuré face à celle de l’impact immédiat. Roberto Martínez voudra étouffer l’Espagne, l’empêcher de courir. Luis de la Fuente cherchera à briser le rythme portugais, à créer le chaos là où il y avait ordre.
La clé ? Le milieu. Celui qui imposera sa domination dans l’entrejeu entre le Portugal et l’Espagne aura de grandes chances de dicter le scénario de la finale.