Le climat passionnel du football italien n’est pas sans conséquences pour les arbitres qui dirigent les matches du championnat de Serie A.
En effet, Marco Guida et Fabio Maresca, deux arbitres expérimentés de Serie A, ont annoncé qu’ils n’officieront plus de matches du Napoli, bien que la loi ne s’y oppose plus. La Serie A avait récemment levé la règle interdisant aux arbitres de diriger des matches de clubs situés dans leur région de résidence. Cela permettrait par exemple à un arbitre lombard de diriger des rencontres de l’AC Milan, de l’Inter ou de l’Atalanta. Toutefois, Guida et Maresca, tous deux originaires de la province de Naples, ont décidé volontairement de ne pas arbitrer les matchs du club napolitain, pour préserver leur sécurité et celle de leur famille. «Fabio et moi pourrions arbitrer les matchs de Napoli sans problème du point de vue réglementaire. Mais nous avons choisi de ne pas le faire. À Naples, le football est vécu avec beaucoup plus de passion que dans des villes comme Milan. Nous avons estimé que c’était plus judicieux ainsi», a expliqué Marco Guida à la radio CRC. Âgé de 43 ans, Marco Guida cumule plus de 200 matches en Serie A et 11 en UEFA Champions League.
Marco Guida : «Je veux pouvoir emmener mes enfants à l’école en toute tranquillité»
Il souligne que cette décision est avant tout personnelle et familiale. «Je vis dans la province de Naples, j’ai trois enfants et ma femme tient une entreprise. Je veux pouvoir emmener mes enfants à l’école en toute tranquillité. Après certaines erreurs arbitrales, il n’était pas toujours facile de marcher dans la rue ou d’aller à l’épicerie», poursuit-il, avant d’ajouter : «Imaginer qu’une erreur, comme accorder un penalty litigieux, puisse vous cloîtrer à la maison pendant deux jours, ce n’est pas une perspective rassurante. La Ligue nous donne désormais la liberté d’arbitrer n’importe quelle équipe. Mais ce choix est une question de transparence, pas d’agenda caché. Le responsable, Gianluca Rocchi, sélectionne les meilleurs arbitres pour les meilleures affiches». Cette décision illustre les pressions intenses qui pèsent parfois sur les hommes en noir dans les environnements où le football est une affaire de cœur, voire d’identité.
