Depuis quelques jours, le torchon brule entre la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) et le pays hôte de la Coupe du monde, en cause certaines décisions prises à la dernière minute par le Qatar.
Il n’y a pas très longtemps la FIFA et le Qatar faisaient front commun pour faire face à la pléthore de critiques formulées sur l’organisation de la coupe du monde 2022. Aujourd’hui les deux amis se regardent en chien de faïence. Selon le journal anglais le Daily Mail, une bataille juridique serait en cours entre le comité d’organisation Qatari et la FIFA. Le point de discorde entre les deux partenaires serait la décision prise à la dernière minute par le Royaume Qatari d’interdire la vente des boissons alcoolisées dans les stades. Le désarroi de la FIFA nait du fait que l’un des plus gros sponsors de l’instance faitière du Football, est la célèbre marque de bière américaine Budweiser. Outre les stades, le Qatar a failli interdire la vente de l’alcool dans les hôtels. Selon des sources citées par le media anglais, la FIFA, aurait tenté d’approcher sans succès le comité d’organisation de la compétition pour lui faire part des litiges contractuels occasionnés par ses différentes décisions.
Toujours selon le journal anglais, les décès des travailleurs sur les chantiers de construction des stades de la coupe du monde serait l’autre point de discorde. Notamment la mort au cours de la semaine dernière d’un travailleur philippin dans un chantier. Dans un communiqué la FIFA s’est dite « profondément attristée par cette tragédie ». « Nous avons contacté les autorités locales pour demander plus de détails », a ajouté l’organisation dans un communiqué.
Aux yeux de plusieurs, cette affaire de mort d’un travailleur semble être la goutte d’eau qui a débordé le vase, mais à y voir de près cette raison n’est qu’un paravent que la Fifa utilise pour mieux se positionner dans la revendication de ses intérêts qui ont été attaqués par le Qatar. En effet la violation des droits des travailleurs au Qatar n’est pas nouvelle, depuis l’attribution de l’organisation de la Coupe du monde à cette monarchie, les ONG de défense des droits de l’Homme n’ont eu de cesse de dénoncer les conditions des travailleurs dans ce pays. Selon les ONG, des milliers de travailleurs sont morts entre 2010 et 2020 dans les chantiers de la Coupe du monde. Malgré ces récriminations le président de la FIFA Gianni Infantino avait tissé une complicité sans précédent avec le Qatar, allant jusqu’à faire de Doha, sa principale résidence. Du jamais vu dans l’histoire des organisations des coupes du monde. « Sous ma présidence, nous avons organisé des Coupes du monde au Japon et en Corée du Sud, en Allemagne, en Afrique du Sud et au Brésil. Mais il ne me serait jamais venu à l’idée de transférer mon domicile dans l’un de ces pays », se désolait Sepp Blatter l’ancien président de la FIFA.
A Doha, Infantino a d’ailleurs bénéficié des avantages inédits qui lui empêchaient de se mettre en porte à faux envers sa mamelle nourricière, sauf bien sûr quand ses propres intérêts sont attaqués. Dire donc aujourd’hui que la mort d’un travailleur irrite la FIFA c’est mal connaitre cette organisation qui n’a d’yeux que pour ses intérêts. Tant pis les pauvres travailleurs leur mort ne compte pas ! Tant pis pour le désastre environnemental occasionné par la construction des stades !
