Cameroun Foot : L’État du Cameroun a décidé de s’acquitter d’une dette de 1 212 336 810 FCFA, résultant des condamnations judiciaires prononcées contre la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) par plusieurs instances internationales.
Cette somme couvre les indemnités dues à l’ancien sélectionneur des Lions Indomptables, Antonio Conceiçao, limogé après la CAN 2021.
L’Etat épure la dette de la Fecafoot qui représente les indemnités de licenciement de l’ex-sélectionneur des Lions Indomptables Antonio Conceiçao. Le technicien portugais, recruté en 2019, avait conduit le Cameroun à la troisième place de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021 avant d’être remplacé par Rigobert Song sur décision des autorités sportives camerounaises. Ce renvoi précipité a conduit Conceiçao à saisir la Chambre du Statut du Joueur de la FIFA, le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) et le Tribunal Fédéral Suisse, qui lui ont donné gain de cause, condamnant la Fecafoot à lui verser d’importantes indemnités.
Samuel Eto’o pointé du doigt sur le licenciement d’Antonio Conceiçao
Le licenciement d’Antonio Conceiçao par Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), a suscité plusieurs critiques. Le technicien portugais, nommé sélectionneur des Lions Indomptables en 2019, avait renouvelé son contrat jusqu’en 2023. Cependant, après l’élimination du Cameroun en demi-finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021 en février 2022, le président de la Fecafoot a décidé de le limoger pour « non-respect des clauses contractuelles ». Cette décision a été controversée pour plusieurs raisons. Le mis en cause conteste son limogeage qu’il qualifie de licenciement abusif. Il affirme que son contrat ne stipulait pas l’obligation de remporter la CAN.
De l’autre côté, l’État parle de conflit de compétences. Le ministre des Sports camerounais, Narcisse Mouelle Kombi, avait exprimé son souhait de maintenir Conceiçao à son poste. Le limogeage décidé par Eto’o a donc été perçu comme une ingérence dans les prérogatives ministérielles, entraînant des tensions entre la FECAFOOT et le ministère. Samuel Eto’o est critiqué dans cette affaire pour précipitation de la décision de licenciement, non-respect des procédures contractuelles, tensions institutionnelles engendrées et les lourdes conséquences financières pour la FECAFOOT.
L’État épingle la gestion de la Fecafoot
Si cette prise en charge par l’État permet d’éviter un bras de fer avec la FIFA, elle soulève néanmoins plusieurs questions. La FECAFOOT, dirigée par Samuel Eto’o, se retrouve dans une position délicate, critiquée pour sa gestion financière et son manque d’anticipation dans le dossier Conceiçao. En effet, le Ministère des Sports rappelle que la FECAFOOT, malgré plusieurs relances de la FIFA, n’a pas été en mesure d’exécuter sa condamnation pécuniaire. Cette défaillance financière, soulignée par l’instance mondiale du football, a conduit le gouvernement à intervenir en urgence pour préserver l’image du football camerounais et éviter une exclusion des compétitions internationales. Le paiement par l’État concerne non seulement Antonio Conceiçao, mais aussi certains de ses assistants, victimes du même traitement. Une situation qui interroge sur la gestion des contrats par la FECAFOOT et la légèreté avec laquelle elle semble prendre des décisions aux conséquences lourdes.
Un avertissement sévère à la Fecafoot
Le ton du communiqué ne laisse pas place au doute. L’État pointe du doigt la gouvernance de la FECAFOOT et l’exhorte à adopter une gestion plus rigoureuse et responsable. Le gouvernement appelle les responsables du football a se départir des décisions impulsives et précipitées car selon l’autorité, elles impactent l’image du Cameroun et engendrent des dépenses inutiles pour le Trésor public, dans un contexte économique difficile. Cette affaire s’ajoute à une série de polémiques qui entourent la gestion actuelle de la Fecafoot. Entre les tensions avec le Ministère des Sports, les accusations de mauvaise gestion et les conflits internes, l’instance fédérale traverse une période trouble qui risque de fragiliser encore plus son autorité.