Faisant suite à la décision prise en décembre dernier pour venir en aide à quatre clubs de la Ligue 1 professionnelle, devront bénéficier d’une bouffée d’oxygène durant la phase-retour du championnat.
L’annonce de venir en aide aux clubs de la Ligue 1 Mobilis qui ne sont pas détenus par des entreprises ou groupes publics remonte à octobre 2023, au lendemain de l’élection de Walid Sadi à la tête de la Fédération algérienne de football.
Depuis cette date, deux clubs ont rétrogradé en Ligue 2 amateur, à savoir l’US Souf et l’ES Ben Aknoun après une seule saison parmi l’élite et n’ont donc pas pu bénéficier de l’aide annoncée.
En décembre dernier, les pouvoirs publics ont accédé à la doléance des clubs, puisque quatre pensionnaires de la Ligue 1 ont été retenus pour être financés par quatre entités économiques. Les quatre clubs sont l’ASO Chlef, l’US Biskra, le NC Magra et le MC El-Bayadh. Seul le Paradou AC n’est pas concerné, car la fédération a considéré qu’il s’agit d’un club ‘’privé’’ et ‘’familiale’’, attitude que les dirigeants de ce club n’ont pas comprise et la qualifient même d’injuste envers une formation qui a fait ses preuves sur le plan de la formation.
D’ailleurs, les quatre clubs cités sont jusqu’à preuve du contraire des entités privées, puisqu’elles sont détenues par des sociétés sportives par actions (SSPA), régies par le Code de commerce algérien.
Toujours est-il que ces quatre clubs vont bénéficier d’une aide financière sous forme de sponsoring d’ici la fin de l’actuelle saison délivrée en trois tranches de 6 milliards de centimes, soit un total de 18 milliards (180 MDA).
L’affectation a été faite ainsi : le MC El-Bayadh sera supporté financièrement par Naftal, une filière du groupe Sonatrach ; le NC Magra par le groupe Cosider ; l’ASO Chlef par le Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA) qui est déjà présent et enfin l’US Biskra par l’opérateur de téléphonie Djezzy.
Evidemment, les clubs qui rétrograderont en Ligue 2, à l’issue de l’actuelle saison, perdront ce soutien financier et retrouveront leur statut d’amateur. Pour ceux qui parviendront à se maintenir, il y aurait une possibilité d’ouverture du capital et rachat d’actions selon les cas, même si cette option est toujours à l’étude.
Des conventions seront signées avec les SSPA et les entités économiques publiques auront un droit de regard sur l’utilisation de cette manne dans un cadre de procédures normalisé et pourront même engager des audits en cas de nécessité.
Cette option semble être provisoire car les pouvoirs publics attendent toujours des solutions viables et durables, inscrites dans une stratégie payante sur le double plan sportif et économique, sachant que la professionnalisation du football ne se décrète pas, même si l’orientation politique a été donnée par le premier magistrat du pays.
En 2013 déjà, des voix tout offusquées ici et là s’élevaient pour dénoncer les masses dérives encouragées par ceux-là même qui ont sollicité l’Etat à s’engouffrer dans cette voix et qui ont accompagné ce faux-projet vers le mur. Ceux qui avaient les pouvoirs à l’époque n’avaient rien tenté pour arrêter le ’’massacre’’ vu que la manne venant de l’Etat, évaluée par la DCGF (Direction de contrôle de gestion et des finances des clubs professionnels) en 2020 à 1 300 milliards, a profité aux joueurs ‘’professionnels’’ et à une faune de dirigeants et d’agents, y compris des journalistes et des épiciers du coin convertis dans les transferts de joueurs.
Le même constat est fait aujourd’hui, mais avec une inflation qui est passée par là, puisque les quelques joueurs qui émargeaient à 300 millions de centimes/mois de salaire, sont passés depuis à 1 milliard/mois.
Toujours en 2013, sur les 381 joueurs que comptait la Ligue 1, 127 (soit 40%) avaient un salaire se situant entre 800 000 DA et 1 000 000 DA/mois, alors que 29 joueurs (soit 9%) culminaient à plus de 3 000 000 DA/mois.
Aujourd’hui, le ministre des sports est attendu sur un réel projet avec de véritables mécanismes et surtout une application de la réglementation existante, dont la réactivation de la DCGF, dans un environnement économique spécifique et ne réunissant pas encore les conditions de réussite d’un tel projet comme c’est le cas dans d’autres pays.