Dimanche après-midi, les supporters sfaxiens ont dû sauter par les barrières pour fuir un lynchage en règle. Encore un cas de violence dans un stade africain. La CAF est appelée à prendre ses responsabilités face à ces dérives dangereuses.
En l’espace d’une semaine, deux équipes ont fait l’objet d’agressions graves lors de matchs disputés en phase de groupes de la Coupe de la CAF.
Le dimanche 08 décembre à Dakar, des altercations ont éclaté après le coup de sifflet final du match ASC Jaraaf -USM Alger entre les forces de l’ordre d’un côté, et les supporters, joueurs et membres du staff technique de l’USM Alger, de l’autre côté.
A l’origine de ces incidents déplorables, l’usage des supporters de l’USM Alger de fumigènes. Certes, c’est interdit par la CAF, mais l’intervention des forces de l’ordre pour maîtriser la situation a dégénéré en bagarres. Supporters, joueurs et membres du staff technique de l’USM Alger ont été violentés.
Une semaine après, jour pour jour, le dimanche 15 décembre, c’était au tour des supporters, des joueurs et des membres du staff technique du CS Sfaxien de subir des agressions au stade Benjamin Mkapa à Dar es Salem.
Une simple contestation et la situation a dégénéré
Si à Dakar, les supporters de l’USM Alger ont été tabassés pour avoir allumé des fumigènes, ceux du CS Sfaxien ont subi à Dar es Salam les conséquences de la contestation du staff technique de la prestation de l’arbitre du match, le Malgache Andofetra Rakotojoana.
Tout a commencé après le but de la victoire de Simba SC, signé dans la 9e minute du temps additionnel, alors qu’à la base, l’arbitre a accordé sept minutes de perte de temps. Mais il a dû attendre que Kibu Denis offre le but de la victoire à Simba pour siffler la fin des débats.
Pour les membres du staff technique, c’était l’acte de trop. Car au cours du match, précisément à la 59e minute de jeu, l’arbitre est revenu à la faute commise sur l’ailier droit sfaxien, Baraket El Hmidi, alors que ce dernier a poursuivi son chemin. Au lieu de donner l’avantage du jeu, Andofetra Rakotojoana est revenu à la faute au moment où Baraket El Hmidi se trouvait nez à nez avec le portier de Simba, Moussa Camara !
La situation a vite dégénéré sur le terrain après le but de la victoire de Simba et il est vrai que la contestation du staff technique sfaxien était virulente verbalement, mais ce n’était pas une raison pour que les quelque supporters de l’équipe présents sur les gradins stade Benjamin Mkapa, soient pris pour cible. Des supporters qui ont dû sauté les barrières pour rejoindre le terrain afin de fuir un luynchage en règle.
Avec ce qui s’est passé à Dakar et Dar es Salem, il est temps que la CAF prenne ses responsabilités pour protéger les équipes qui se déplacent en Afrique. Il n’est pas normal que joueurs, staff technique et supporters se fassent agresser au cours d’un match officiel organisé par la CAF. On est tout de même en 2024 et les stades de foot en Afrique ressemblent de plus en plus à la jungle.