L'incontournable du football africain

Visite – Algérie : Le Benzema Circus au pays de l’hospitalité parfois démesurée

[rt_reading_time label="Lecture :" postfix="min" postfix_singular="min"]
[rt_reading_time label="Lecture :" postfix="min" postfix_singular="min"]

Algérie Foot : La visite qu’effectue le footballeur international de l’équipe de France aux origines algériennes, Karim Benzema, suscite intérêt et débat sur, notamment, cette hospitalité parfois démesurée qui dérange.  

La photo a fait le tour du monde, celle d’un Karim Benzema, l’ancienne star du Real Madrid contemplant la ville d’Oran à partir du mont Murdjadjo, surplombant Santa Cruz. Une belle promotion pour la destination Algérie, et plus particulièrement la ville d’El Bahia, par l’un des fils de l’immigration algérienne en France.

Karim Benzema n’a jamais renié son algériennité et a souvent affiché, lors d’occasions particulières, son amour pour le pays de ses parents, en exhibant soit le drapeau algérien ou bien un One, tow, three viva l’Algérie.

Cette revendication et cet attachement affichés et assumés lui a toujours valu du respect, de l’affection et de la sympathie de la part des algériens, malgré que le grand footballeur qu’il était avait choisi plutôt le maillot bleu de l’équipe de France que celui des Verts. Une France qui n’était pas souvent prompte à reconnaître son immense talent et son dévouement, puisqu’il a dû souffrir d’un traitement ‘’spécial’’ dans l’affaire de la sextape avec son ex-coéquipier de la sélection, Mathieu Valbuena, et de la Fédération française de football, y compris du sélectionneur Didier Deschamps qui a dû se passe de ses services lors des deux dernières Coupes du Monde (2018 et 2022).

Benzema n’est d’ailleurs pas l’unique exemple d’un sportif d’origine algérienne qui a fait briller la France dans les plus grands événements à travers la planète, mais il fait partie d’une grande lignée où l’on retrouve les footballeurs Ali Benouna, Zinedine Zidane, Kylian Mbappé, Samir Naceri, la footballeuse Louisa Necib, les athlètes Alain Mimoun, El Ouafi Boughéra et Mehdi Baala, le boxeur Brahim Asloun, le judoka Djamel Bouras et la liste est très longue.

Seulement, il y a un petit hic, celui de cette démesure qui accompagne à chaque fois l’accueil de ces ‘’héros’’ d’une autre nation que l’Algérie au moment où d’autres, plus méritants, ne bénéficient pas de cette hospitalité parfois exagérée.

On l’a vu avec Zizou, décoré à l’époque de l’ordre du mérite par le président Abdelaziz Bouteflika, qui a fait déjà débat à ce moment-là, et aujourd’hui avec Karim Benzema qui a bénéficié d’un accueil protocolaire et populaire digne d’un chef d’Etat. Reçu par des walis et des maires, envahi par une foule débordante et gâté de cadeaux dont il cherchera de l’espace à les caser dans son jet privé, Benzema a créé l’événement, au moment où le débat en France fait rage sur l’éternel sujet de l’immigration à la veille des Européennes qui auront lieu en ce mois de juin.

Les porteurs de ce ‘’double héritage’’, comme Benzema, ne jouissent en tous les cas pas tous du même statut dans les deux rives de la Méditerranée, ce qui fait naître à chaque fois un sentiment de gêne lorsque l’hospitalité, une des vertus remarquables et spontanés des algériens, se transforme en folklore dont une bonne majorité rejette, car rappelant la sombre époque de l’aplaventrisme au régime Bouteflika.

Ce qui a fait dire à un fin observateur de la scène sportive algérienne, qu’il avait beaucoup plus apprécié un certain Franck Ribery, l’autre international français marié à une algérienne, qui n’a pas hésité à prendre un avion direct vers le Caire, en compagnie de sa petite famille, pour assister et surtout soutenir les Verts lors de la finale de la CAN 2019, que les hommes de Djamel Belmadi avaient décroché haut la main en terre égyptienne. Sans tambour ni trompettes ; ni cadre, ni burnous. Et sans faire le parallèle avec … Ryad Mahrez, également un enfant de l’immigration qui a très vite fait le choix de jouer pour l’Algérie pour devenir le capitaine de la sélection nationale, et à qui on n’a pas encore donné le burnous.

Il attendra un jour son tour, si, bien sûr, on ne le fera pas sortir entre temps par la petite porte, comme ce fut le cas pour bon nombre de footballeurs porteurs de ce ‘’double héritage’’ avant lui. 

les dernières actualités

ARTICLES SIMILAIRES

         

Accueil

         

Chrono

           

Score

            

TV