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Tournoi TDS FIFA U17 – Algérie : 3 défaites et 12 buts encaissés, à qui la faute ?

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La sélection algérienne des U17 UNAF TDS

Trois défaites, douze buts encaissés et six marqués, tel est le bilan de la sélection nationale U17 lors du tournoi Développement des talents (TDS) de la FIFA qui s’est déroulé du 3 au 8 septembre à Abidjan. 

La sélection algérienne des U17, qui prépare le tournoi de l’Union nord-africaine de football (UNAF) prévu du 10 au 19 novembre prochain au Maroc et qualificatif pour la prochaine CAN de cette catégorie, a pris part au tournoi de Développement des Talents (TDS) de la FIFA organisé du 3 au 8 septembre à Abidjan par la Fédération ivoirienne de football.

C’est au complexe sportif du Centre technique national (CTN) de Bingerville que les matchs ont eu lieu et où la sélection nationale a essuyé trois défaites successives : 4 à 7, face à l’Afrique du Sud, 0 à 1 contre la Côte d’Ivoire et 1 à 4 contre la Zambie, encaissant la bagatelle de 12 buts, soit une moyenne de 4 buts/match, et marquant 6 buts, soit 2 réalisations / rencontre.

Au-delà des scores et des buts encaissés, et du blackout imposé par la direction technique national (DTN) de la fédération algérienne de football (FAF) autour de cette équipe, de l’effectif retenu et de ce tournoi puisqu’aucun couverture digne n’a éclairé l’opinion, c’est la prestation de l’équipe et des joueurs qui suscitent de grosses inquiétudes à deux mois d’un tournoi UNAF décisif puisqu’il constituera la clé pour aller à la phase finale de la CAN.

Les poulains d’Aziz Lahoussine ont apparu bien loin de leur niveau du dernier tournoi UNAF qui s’est déroulé à Alger, en avril dernier, où ils ont terminé deuxièmes derrière l’Egypte, avec une victoire et trois matchs nuls.

Cette fois, face à des sélections de l’Afrique subsaharienne dont le gabarit est différent, l’équipe n’a pas fait le poids, notamment dans les duels et l’intensité, sans compter le volet tactique où mis à part la première mi-temps face à l’Afrique du Sud et celle contre la Zambie, les algériens n’ont rien montré de convaincants.

Certes il y a le facteur climat qui a pesé et cette prestation contre les Eléphanteaux de Côte d’Ivoire, où l’équipe était plus présente et concentrée, mais cela ne lui a pas suffi pour préserver un match nul qui aurait été plus équitable après avoir concédé un but dans les ultimes instants de la rencontre. 

Les mêmes recettes produisent les mêmes échecs !

Ceci étant, les observateurs se demandent si vraiment l’actuelle DTN possède un véritable plan efficient car à force de répéter les mêmes recettes, cela restitue les mêmes … échecs !

Faisant les frais d’une instabilité chronique au niveau institutionnel, les DTNs sont soumises, malheureusement, à des changements récurrents où aucune d’elle n’arrive à mettre en place son programme sur le moyen et long terme. Pourtant, s’il y a vraiment une structure vitale qui a besoin d’être installée dans la durée avec un encadrement de très haut niveau, c’est bien la DTN. Du travail, de la patience et du temps, ce sont au moins les trois ingrédients dont a besoin une DTN pour assoir une politique de développement, mais aussi une stratégie de formation, un volet qui représente le maillon très faible du football algérien.

Si l’on prend le cas de la catégorie U17, l’Algérie n’a jamais participé à une CAN, sur les 14 éditions initiées par la CAF, en dehors des deux qu’elle a organisées en 2009, où elle a été finaliste (défaite face à la Gambie 1 à 2), et en 2023, quart de finaliste (défaite contre le Maroc 0 à 2).

Par contre, la seule fois où elle a réussi à décrocher son billet pour la CAN, ce fut en 2021 lorsqu’elle a remporté le tournoi UNAF qu’a abrité l’Algérie, mais malheureusement la phase finale, prévue au Maroc, a été annulée à cause de la pandémie de la Covid-19.

Ce résultat, faut-il le préciser, fut le fruit d’un processus de formation entamé par la fédération, sous la présidence de Kheireddine Zetchi, au niveau de l’académie de Khemis Miliana qui, au bout de quelques mois d’un précieux travail, a réussi à fournir plusieurs éléments incarnés par la génération d’Omar Rafik à cette sélection U17 qui était sous la coupe de Mohamed Lacet.

Poursuivant la même démarche au niveau, cette fois de l’académie de Sidi Bel-Abbès, l’ex-sélectionneur national Arezki Remmane a pu bénéficier d’un bon groupe qui lui a permis d’offrir l’unique titre à l’Algérie, celui de la Coupe Arabe des nations en 2022 à Sig, dans la wilaya de Mascara, dominant des nations comme le Maroc, la Tunisie et l’Arabie Saoudite. 

Dans le tournoi UNAF, l’Algérie compte 13 participations entre 2006 et 2024, où elle n’a gagné que trois éditions, celles de 2006, 2012 et 2021. C’est dire que même à l’échelle régionale de la zone UNAF, les jeunes Fennecs ont du mal à s’imposer, payant l’instabilité régnante et l’absence d’une stratégie payante, se limitant au triptyque : plateaux de détection, sélection de joueurs et stages avec entraînements et quelques matchs pour préparer une échéance à quelques mois, avec de surcroît des joueurs dont le niveau de formation est incomplet ou présentant des déficits, d’où le recours à l’apport d’éléments évoluant à l’étranger.

Copier les autres, n’est pas une honte !

Le plus gros facteur freinant le développement de nos jeunes catégories demeure incontestablement la formation où les clubs fournissent peu de joueurs de qualité, et ce, en absence de véritables structures, telles que les académies, un terme carrément ‘’banni’’ du vocabulaire par l’actuelle équipe fédérale.

A titre comparatif, la fédération sénégalaise de football, championne d’Afrique en titre de la catégorie U17 en Algérie en 2023, s’appuyait essentiellement sur ses propres centres de formation et d’autres qu’elle contrôle sous sa coupe, à travers un plan stratégique (Plan 2017 – 2021) mis en œuvre par le DTN Mayacine Mar, en place depuis douze ans, en remplacement (en 2012) d’Amatsou Fall qui, lui, est resté au sein de la DTN, puisqu’il est chargé de la formation, compte tenu de l’expérience et du vécu qu’il a cumulé durant presque deux décennies.

La sélection championne d’Afrique comptait alors dans ses rangs 5 joueurs de l’Académie Génération Foot, 4 de Diambars, 2 d’Environnement Foot et 1 seul joueur venant de l’étranger, Abdou Salam Konaté, évoluant au FC Parme (Italie).

Tout récemment, le patron de la fédération ivoirienne de football, Yacine Idriss Diallo, a annoncé la création d’une académie nationale sous l’égide de la fédération et avec l’accompagnement de la FIFA. L’opération de détection a été déjà entamée afin de les intégrer dans cette structure et leur permettre une bonne progression, même si la difficulté jusqu’ici était de prendre des talents moins jeunes, ce qui les empêchait de subir un processus de formation complet.

Conclusion, tant que l’Algérie ne fait pas le choix judicieux de recourir à des académies de formation, au même titre que dans d’autres domaines, les sélections nationales de jeunes continueront à en subir les conséquences. Et le tournoi de l’UNAF de novembre prochain sera là pour rappeler, hélas, cette triste réalité.

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