Quarante-quatre ans se sont écoulés, mais la cicatrice reste vive. Algérie et Autriche se retrouvent aujourd’hui, plus de quatre décennies après l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire de la Coupe du monde. Il s’agit du tristement célèbre « match de la honte » de 1982.
En effet, pour sa toute première participation à un Mondial, l’Algérie réalise l’un des plus grands exploits de l’histoire du football africain. Le 16 juin 1982, à Gijón, les Fennecs s’imposent face à l’Allemagne de l’Ouest, championne d’Europe en titre, grâce à deux buts mythiques signés Rabah Madjer et Lakhdar Belloumi. Une victoire historique, un choc planétaire, et un symbole de la montée en puissance du football algérien.
La suite de la phase de groupes voit les Verts s’incliner 0-2 contre l’Autriche, avant de rebondir brillamment face au Chili (3-2). Ce dernier match, l’Algérie le mène 3-0 à la mi-temps. Si ce score avait été tenu jusqu’au bout, la qualification aurait été quasiment assurée. Mais deux buts chiliens en seconde période changent la donne et ouvrent la porte au pire scénario.
Le pacte germano-autrichien
Le 25 juin 1982, l’Allemagne de l’Ouest affronte l’Autriche. Les deux équipes connaissent déjà le score de l’Algérie contre le Chili et ce qui suit restera dans l’infamie. Dès la 10e minute, l’Allemagne marque. À 1-0, les deux nations sont qualifiées. Et à partir de ce moment-là, plus personne ne joue. Le ballon circule lentement, les duels disparaissent, les passes se font à deux mètres. Le monde assiste, incrédule, à un pacte de non-agression qui a pour objectif d’éliminer l’Algérie et d’assurer aux deux voisins alpins un ticket pour le deuxième tour.
Un scandale planétaire éclate. Les Algériens dénoncent une trahison sportive. Les supporters huent. Les journalistes s’indignent. Ce match entrera dans la légende sous le nom du « match de la honte ».
Un traumatisme, mais aussi un tournant pour la FIFA
Le choc de 1982 provoque un changement majeur dans l’organisation des Coupes du monde. À partir de 1986, la FIFA décide que les matchs de la dernière journée d’un groupe seront désormais joués simultanément pour éviter toute collusion. Un hommage indirect à l’injustice subie par les Fennecs.
Des retrouvailles au goût de revanche historique
Quarante-quatre ans plus tard, Algérie – Autriche n’est plus un simple match. Il porte un poids, celui de la mémoire, de la frustration et d’une page noire du football mondial. Pour les supporters algériens, ces retrouvailles réveillent l’épopée de 1982, ce mélange de fierté immense et d’injustice profonde. Pour les Autrichiens, l’occasion est plus diplomatique qu’émotive, mais l’histoire demeure, indélébile.
Dans tous les cas, cette rencontre remet en lumière l’un des épisodes les plus marquants du sport moderne. Car même 44 ans plus tard, on ne tourne jamais vraiment la page du match de la honte.






