Les terrains des nouveaux stades de Béchar et Ouargla devraient, si tout va bien, être dotés de pelouses hybrides avec un système AquaFlow qui réduirait la consommation de 60 à 100%
Lors de l’interview accordée récemment par Farid Boussad, patron de la société Natural Grass Africa à Africa Foot United, ce dernier faisait part de son intention de soumissionner pour la réalisation des terrains des nouveaux stades du sud algérien, à savoir Béchar et à Ouargla, où il compte proposer un système innovant pour assurer un apport en eau qui économise jusqu’à 60% de ce précieux liquide.
Le patron de Natural Grass Africa ne voulait pas en dire plus pour garder la primauté pour ses futurs projets, en mettant en valeur une main d’œuvre à 100% algérienne, mais Africa Foot United a mené ses recherches pour faire découvrir ce système breveté par Natural Grass France destiné aux pelouses hybrides de haut niveau piloté de manière intelligente et automatisé.
Pour en faire l’expérimentation et la démonstration grandeur nature, les concepteurs ont choisi le Centre de national de rugby de Marcoussis, dans l’Essonne. Un carré de gazon qui passe presqu’inaperçu, et pourtant AquaFlow est là, à côté d’une station météo pour mener toutes les mesures nécessaires.
La particularité de ce gazon, c’est que contrairement aux autres, il est arrosé par en dessous, et non pas au-dessus ! Ce sont donc les racines qui absorbent l’eau en quantité suffisante, sans déperdition. Ce système développé permet d’irriguer la pelouse par capillarité à partir d’une nappe phréatique artificielle créée spécialement.
Une technique déjà développée dans les années 70 par Cell Système fondée sur une subirrigation comme utilisée pour le sable des carrières équestres, mais qui aujourd’hui revient en force pour les terrains, notamment les gazons hybrides (pelouses naturelles renforcées avec de la fibre synthétique) où l’économie en eau et la limitation des maladies cryptogamiques en période de grande chaleur sont les premières visées.
Autre avantage, lutter contre le lessivage des engrais avec l’eau d’arrosage et permettre non seulement à la plante son quota d’eau mais également les fertilisants nécessaires. Même s’il faut assurer un contrôle des sols car lorsque les engrais sont drainés, ils peuvent se concentrer dans la nappe et deviennent toxiques.
Débutée en 2016, l’expérimentation d’AquaFlow sur le Golf national de Saint-Quentin-en-Yvelines, a donné des résultats très encourageants puisque les terrains sont restés pendant d’un mois et demi sans la moindre irrigation. Selon les régions, AquaFlow comme le souligne Bertrand Picard, fondateur et patron de Natural Grass, permettra une économie d’eau entre 60 et 100% sur un stock de 1 500 m3 d’eau sous le terrain. Le principe étant de remplacer la couche drainante, en général composée de cailloux, par AquaFlow.
Imaginons dans les régions du sud algérien où des projets de deux nouveaux stades sont prévus, l’un à Béchar et l’autre à Ouargla, les terrains peuvent être dotés de ce système où l’on n’arrosera plus puisque le gazon tirera profit de l’eau à partir des racines. Il gardera sa verdure et toutes ses facultés pour permettre à ce que le ballon roule et les joueurs fassent étalage de leurs performances. Les produits phytosanitaires seront incorporés directement dans l’eau, à condition qu’ils soient tolérés par la législation, pour permettre une subirrigation.
C’est ce que compte entreprendre Farid Boussad au cas où il décrocherait la réalisation de ces terrains selon cette technique innovante et qui répond aux exigences écoenvironnementales actuelles.