L'incontournable du football africain

Souvenir – Algérie : CAN 2019, il était une fois les … Hommes !

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Il y a cinq ans, jour pour jour, l’Algérie avait gagné haut la main son deuxième titre africain en terre égyptienne. Un moment fort d’émotion, de joie et de fierté dans un pays en plein mouvement de Hirak.    

Ce moment parait loin et tout près en même temps. Loin, car cinq ans se sont tout de même écoulés depuis cette folle soirée du 19 juillet 2019 où l’Algérie du football a réussi à décrocher sa seconde étoile africaine, et qu’après elle le Sénégal, finaliste malheureux, a réussi à se rattraper en février 2022 au Cameroun et que la Côte d’Ivoire, tout récemment en 2024, a elle aussi décroché le Graal chez elle dans des conditions abracadabrantes.

Tout près, car le souvenir est toujours frais et vivace dans les esprits. Cette joie immense qui a inondé tout un peuple, qui avait déjà investi la rue depuis plusieurs vendredis, et ce 22 février 2019 pour clamer le changement politique dans le pays, mais qui ce soir-là il est sorti célébrer plus qu’une étoile décrochée dans le ciel du Caire : des hommes, avec un grand H, qui ont brillé au firmament de leur art.  

Cinq ans se sont écoulés, le souvenir demeure impérissable surtout qu’à l’issue de ce sacre intervenant après trois longues décennies d’attente, la sélection algérienne a encore écrit l’histoire du football avec cette fameuse série de 35 matchs sans défaite, la troisième au monde (après l’Italie 37, l’Argentine 36 et ex-aequo avec le Brésil et l’Espagne) et quatre années calendaires sans connaître le goût de la défaite (2019, 2020, 2021 et 2023).

Jamais auparavant, une équipe nationale algérienne avait réalisé de telles performances, sans compter cette personnalité, cette grinta et cet engouement qui entourèrent l’équipe jusqu’au départ de son coach, Djamel Belmadi.

Un ballon-étoile venu du ciel

Le temps s’est soudainement suspendu. Baghdad Bounedjah, qui au bout d’à peine deux minutes de jeu et un débordement devant la défense sénégalaise, a tenté la frappe. Le ballon s’envole dans le ciel et avec lui les cœurs de tous les algériens, prenant tout son temps pour redescendre pour aller se loger dans la cage du gardien Gomes.

Ce fut long, comme elle fut longue cette finale que les Algériens ont voulu gagner et jouer à leur manière, préservant ce précieux acquis qui leur tendait tant les bras. Ce fut également long, comme cette longue attente qui a duré vingt-neuf ans, soit depuis le sacre de 1990 à la maison avec la bande à Abdelhamid Kermali.

La traversée du désert s’est tellement éternisée, que rares sont ceux qui ont cru à la fameuse déclaration de coach Belmadi lorsqu’il lança : ‘’j’irai à la CAN pour la gagner !’’

Les uns l’ont qualifié de fou, d’autres ont ri jaune, attendant l’homme au tournant au moindre faux-pas. Un faux-pas qui ne viendra jamais, puisque la marche des Verts a été triomphale du début à la fin, avec à chaque fois du travail bien fait, à commencer par ce mental qu’il a complètement transformé.

Fini le défaitisme. Fini les ambitions mitigées et édulcorées de phrases passe-partout, juste pour calmer l’opinion et la presse. Quand on se souvient de la dernière CAN 2017 où l’équipe était sortie dès le premier tour sans la moindre gloire, la performance était de taille.

Dans son staff, il n’y avait ni ‘’raki’’, ni imam, mais de la compétence, de la confiance et de la loyauté pour faire du bon travail. Un professionnalisme jusqu’au bout des ongles qu’ont payé d’ailleurs Harris Belkebla, remplacé par l’improbable Andy Delort, et le préparateur physique Alexandre Dellal, pour des écarts, que Belmadi jugea inacceptables pour la vie d’un groupe.

Un groupe qu’il a façonné en fonction de son caractère, sa droiture, sa culture raffinée du football et sa grinta. Les places et la confiance se gagnent sur le terrain avec le patron des Verts. Tout comme la confiance placée en lui par le président de la Fédération algérienne de football, Khireddine Zetchi qui lui donna carte blanche et les clés de la maison pour bâtir une équipe conquérante qui ne s’arrêtera pas en si bon chemin.

Rendre heureux le peuple, un sacerdoce

‘’Il n’y a pas meilleur bonheur que celui de rendre heureux les autres, et de surcroît lorsqu’il s’il s’agit de tout un peuple’’, déclarait un président Zetchi comblé de joie et de fierté, le lendemain de ce sacre qui restera pour longtemps dans les annales du football algérien.

Le parcours triomphal de la sélection nationale, avec l’art et la manière, a été salué de partout comme en témoignèrent les nombreux messages de reconnaissance et de félicitations que la Fédération algérienne de football avait reçu à l’époque.

Un sacre qui est venu récompenser le travail remarquable mené par les différents staffs, à leur tête Djamel Belmadi et ses collaborateurs que les joueurs ont admirablement concrétisé sur le terrain.

Un acquis précieux qui intervenait, faut-il le reconnaître, dans une conjoncture sociopolitique décisive pour l’Algérie, et qui ne pouvait que raffermir les liens entre l’équipe nationale, porte-drapeau de toute une nation, et le peuple algérien qui mérite d’autres succès à l’avenir.

D’où était la nécessité de construire sur cette victoire qui aura permis à l’Algérie de renouer avec le très haut niveau et d’en faire le moteur d’un renouveau de son sport-roi national. Un football qui a besoin de sérénité, de stabilité, d’injection des compétences et de bonne gouvernance à tous les niveaux.

Ce sont, entre autres, des éléments fondamentaux pour travailler davantage et de s’inscrire dans la durée afin de voir naître dans les années à venir d’autres futurs champions d’Afrique.

Avec cette deuxième étoile sur le maillot, et surtout sur les épaules, c’est aussi une lourde responsabilité à assumer pour rester le plus longtemps possible en haut de l’affiche, d’entretenir l’espoir et de faire mieux à chaque fois lors des prochaines échéances.

Maintenant que le trophée continental a pris place dans la vitrine du palmarès des Fennecs, on n’oubliera pas de sitôt ce bain de jouvence qu’a offert cette marée humaine en ce samedi 20 juillet 2019 sous un soleil de plomb, après une nuit blanche, en guise de preuve d’un amour fusionnel.

Ces images resteront ancrées dans les mémoires, qu’en déplaise à ceux qui ont tout fait pour casser cette dynamique et réduire ce sacre à sa plus simple expression, au point de cacher le beau trophée brandit par le capitaine Ryad Mahrez dans le ciel Cairote un certain 19 juillet 2019 dans une sombre armoire de la fédération !

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