Le 16 mars prochain, la 73è congrès de la FIFA se tiendra à Kigali au Rwanda. Une première dans un pays de l’Afrique de l’est qui devrait être aussi le théâtre de deux distinctions. Le roi du Maroc, Mohamed VI, et le président du Rwanda, Paul Kagame vont recevoir des distinctions exceptionnelles venant de la CAF en marge de cette activité annuelle. Un honneur aux deux hommes d’Etats africains qui suscite beaucoup de remous et d’interrogations.
Le mardi 14 mars, soit deux jours avant le 73è congrès de la FIFA, le roi Mohamed VI du Maroc et Paul Kagame, président du Rwanda recevront chacun le Prix du Président pour « réalisation exceptionnelle », une distinction attribuée par la CAF. Un geste incompréhensible selon plusieurs observateurs qui pensent que cela cache des « vérités ».
Une réalisation exceptionnelle?
La raison principale évoquée pour rendre honneur au roi du Maroc est l’implication de son royaume dans le développement du football en Afrique. En effet, ces dernières années le royaume chérifien a multiplié des partenariats avec certaines fédérations africaines en vue de faire rayonner à priori le sport roi dans ces pays là. Si l’on peut concevoir que ces efforts fournis peuvent être appelés de « Réalisation Exceptionnelle », est-ce au roi du Maroc de recevoir le prix ou Fouzi Lekjaa, le président de la fédération marocaine de football ? Encore que le produit de ses partenariats ne sont pas pour le moment visibles car il n’y a que des signatures et rien de concret pour l’heure. Un partenariat sur papier qui donne l’autorisation au Maroc de disputer tous ces matchs des éliminatoires à la maison profite à qui en réalité?
La brillante participation des Lions de l’Atlas peut être aussi une raison pour honorer le Maroc. Car les félins ont atteint un niveau qu’aucun pays africain n’a pu atteindre à une Coupe du Monde de la FIFA. Et là encore, les honneurs devraient être rendus au comité exécutif de la FRMF, au staff technique, et aux joueurs qui ont cravaché sur l’aire de jeu afin de décrocher cette quatrième place.
Kagame, qu’a-t-il fait?
Le cas du président Kagame est celui qui étonne encore plus. On se souvient qu’il a investi à Arsenal, un club de Londres. Si c’est une « Réalisation Exceptionnelle », il n’y a pas de quoi s’enorgueillir. Ou parce qu’il a accepté d’ouvrir les portes de son pays à plusieurs délégations dans le cadre du 73è congrès de la FIFA? Jusqu’à présent, Paul Kagame n’a encore rien pu faire qui impacte le football sur le continent qui soit visible. Il œuvre peut-être dans son pays et cela n’a rien d’exceptionnel. Et s’il ne le fait pas, qui le fera à sa place? C’est son devoir le plus absolu.
Au vu de ces interrogations, il convient alors de se poser la question de savoir ce que la CAF met dans « Réalisation Exceptionnelle ». C’est la grosse question à laquelle il faudra répondre. Car après avoir fait le tour des différentes raisons qui peuvent pousser la faîtière du football africain à distinguer ces deux hommes d’Etat, il y a plus de questions que de réponses auxquelles seule la CAF peut répondre. Après tout, c’est elle qui attribue sa distinction.
Consécration avant l’heure?
La CAF a-t-elle d’autres ambitions en faisant venir le roi du Maroc? C’est aussi une question sur laquelle il faudra se pencher. La cérémonie de remise de ce prix exceptionnel au titre de l’année 2022 intervient à la veille de la mise à nu du nom du ou des pays organisateurs de la CAN 2025. Et selon les rumeurs, le Maroc serait déjà choisi pour abriter la compétition. Faire venir le roi du Maroc au Rwanda serait aussi une manière de sceller le choix du royaume chérifien comme le pays qui accueille la CAN 2025 que devrait organiser la Guinée.