Le championnat libyen attire de plus en plus de joueurs étrangers, notamment algériens.
Une menace pour la compétitivité de la Ligue 1 algérienne ? Lors du dernier mercato hivernal, plusieurs joueurs algériens ont quitté le championnat local pour rejoindre la Premier League libyenne, marquant ainsi un tournant dans les tendances des transferts. Alors que le championnat algérien attirait autrefois les meilleurs talents libyens, la migration est désormais inversée, ce qui pourrait affaiblir la compétitivité de la Ligue 1 algérienne à l’avenir.
Plusieurs clubs libyens ont réussi à renforcer leurs effectifs avec des joueurs de premier plan, parmi lesquels, Ismaïl Belkacemi (ex-USM Alger), qui a rejoint Al-Ahly Tripoli, Mouad Haddad (ex-CR Belouizdad) à Al-Ahly Benghazi, Ibrahim Hachoud (ex-USM Khenchela) à Al-Hilal Benghazi… entre autres. L’intérêt des clubs libyens est passé d’un ciblage de joueurs de seconde catégorie à celui des meilleurs talents du championnat algérien, comme en témoigne le transfert de Belkacemi, meilleur buteur de la Ligue 1. Ce phénomène devrait s’amplifier au prochain mercato estival, avec d’autres joueurs algériens susceptibles de rejoindre la Libye.
Pourquoi les joueurs algériens choisissent la Libye ?
Depuis le début de l’année, la Fédération algérienne de football a mis en place une limite salariale pour contenir les dépenses excessives des clubs. De nombreux joueurs, insatisfaits de cette mesure, cherchent des contrats plus lucratifs à l’étranger, notamment en Libye. Les clubs libyens investissent des millions de dollars pour attirer des joueurs nord-africains, à l’image de la ROSHN Saudi Pro League, bien que les montants restent bien inférieurs à ceux proposés en Arabie Saoudite.
Cette stratégie vise à renforcer la compétitivité du championnat et à attirer davantage de talents étrangers.
Une adaptation facile
Les similitudes entre les cultures footballistiques algérienne et libyenne facilitent l’adaptation des joueurs. Le niveau du championnat et l’ambiance dans les stades sont proches de ceux de la Ligue 1 algérienne, ce qui permet aux joueurs de s’intégrer rapidement. En revanche, nous avons vécu un phénomène inverse les années précédentes. Le championnat algérien a longtemps accueilli des joueurs libyens de renom, comme Omar Daoud (JS Kabylie 2005-2007), Muaid Elafi (USM Alger 2018-2020), Mohamed Zaâbia (JS Kabylie et MC Oran 2013-2016). D’autres joueurs libyens, comme Zakaria Al-Harish, Abdallah Al-Orfi et Abdel-Salam Al-Tebbal, ont également évolué en Algérie. Aujourd’hui, la tendance s’inverse, et ce sont désormais les Algériens qui partent en Libye.
Un impact sur les championnats, algérien et tunisien ?
Depuis plusieurs années, la Ligue 1 algérienne fait face à une fuite de ses talents vers d’autres championnats, notamment vers la Tunisie dans les années 2010. Aujourd’hui, la boussole se tourne vers la Libye. Si cette tendance se poursuit, la qualité du championnat algérien pourrait en pâtir, mais aussi tunisien, qui enregistre chaque saison le départ de nombreux joueurs algériens vers le pays voisin de l’Est. Sauf si des réformes sont mises en place pour rendre la Ligue 1 plus compétitive financièrement. Reste à voir si la FAF et les clubs réagiront à ce nouvel exode ou s’ils laisseront la Libye devenir une nouvelle destination privilégiée pour les joueurs algériens.
