Les Lions de l’Atlas vivent une belle aventure actuellement au Qatar et sont sur le point de participer aux demi-finales de la Coupe du monde. C’est la première fois qu’une sélection africaine atteint cette étape de la compétition. Un exploit possible en partie grâce au sélectionneur Walid Regragui, mais pas que lui.
La qualification des Lions de l’Atlas en demi-finales est pour le moment l’événement de cette Coupe du monde 2022. Contre toute attente, les Marocains sont passés devant des équipes telles que l’Espagne (0-0 ; 3-0 tab) et le Portugal (1-0) pour se retrouver à ce niveau. En phase de groupes, ils sont restés invaincus contre la Croatie (0-0), la Belgique (0-2) et le Canada (1-2). Mais tout ce résultat n’est que les fruits d’une démarche entamée depuis plusieurs années.
Grâce au Maroc, tout un continent célèbre la participation aux demi-finales de la Coupe du monde. Et pour beaucoup, Walid Regragui est l’homme providentiel puisqu’il a conduit les Lions de l’Atlas à cette performance historique. Logique, mais les lauriers de l’exploit marocains devraient aller à d’autres acteurs importants qui semblent aux oubliettes aujourd’hui.
Hervé Renard à l’origine de la fondation
Nommé en août 2022, Regragui a eu très peu de temps pour pouvoir bâtir une équipe et tous les résultats obtenus vont à son grand mérite. Cependant, tout n’a pas commencé il y a seulement cinq mois, mais depuis 2016. Exactement le 16 février 2016, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) confie l’équipe des Lions de l’Atlas au Français Hervé Renard. Ce dernier a très vite fait de construire un groupe en faisant intégrer des binationaux de la France et des Pays-Bas. C’est là qu’interviennent des joueurs tels que Sofiane Boufal, Achraf Hakimi, Hakim Ziyech et plus tard Noussair Mazraoui. Yassine Bounou était le gardien de but numéro 2 à l’époque, Nabil Dirar, Mehdi Benatia et Romain Saïss étaient disponibles pour la charnière centrale. Youssef En-Nesyri et Sofyan Amrabat ne manquaient pas non plus aux appels.
Avec son équipe, Renard se qualifie à la CAN 2017, permettant au Maroc d’atteindre les quarts de finale du tournoi pour la première fois depuis 2004. Il réussit également à qualifier le Maroc pour la Coupe du monde 2018. La dernière fois que cela est arrivé remonte à 1998. C’est depuis lors que Hervé Renard a instauré un esprit de conquérant au sein de la tanière des Lions de l’Atlas. Ambitieux de pouvoir soulever des montagnes, les Marocains échouent cuisamment contre le Bénin en huitièmes de finale de la CAN 2019. Une situation qui provoque la démission de Hervé Renard pour laisser venir un certain Vahid Halilhodzic à la tête de l’équipe.
Halilhodzic pour apporter de la stabilité
En gardant pratiquement le même groupe, Halilhodzic apporte son grain de sel. Il a notamment fait venir Selim Amallah, Hamdallah, Azzedine Ounahi et bien d’autres encore. Cela lui permet d’avoir une équipe plus compétitive. Entre 2019 et 2022, l’entraîneur bosnien aura eu la chance de réaliser de bonnes choses, mais s’est mis le bâton dans les roues à un niveau donné. Il entre en conflit avec Hakim Ziyech, très sollicité par le public marocain, et ne l’invite plus aux rassemblements. Pareil pour Amine Harit et Noussair Mazraoui. N’empêche que beaucoup de joueurs sont venus en sélection sous lui. Adam Masina, Zakaria Aboukhlal, Munir El Haddadi, Aymen Barkok et Tarik Tissoudali en sont quelques exemples. La situation finit par faire partir Vahid Halilhodzic. Mais celui-ci ne quitte pas ses fonctions sans mérite. Il a réussi à qualifier le Maroc pour la Coupe du monde 2022 avec un parcours très remarquable. 25 buts marqués et 3 encaissés, c’était la meilleure performance durant les éliminatoires dans la zone Afrique.
Les efforts ont payé, Regragui apporte la satisfaction
De tout ce qui précède, on peut confirmer que le groupe des Lions de l’Atlas n’a pas été constitué du jour au lendemain. Il revêt donc d’un travail de longue haleine qui a vu trois entraîneurs cravacher à tour de rôle pour tenter de mener le Maroc au plus haut niveau. Hervé Renard a redonné l’espoir en bâtissant une équipe compétitive, Vahid Halilhodzic y a apporté de la solidité puis Walid Regragui a su trouver le bon discours pour rameuter une troupe presque endormie. C’est donc un tout qui a fait cette équipe du Maroc, aujourd’hui demi-finaliste en Coupe du monde.