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Paroles de coachs :  Ils ont façonné l’art du football

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Paroles de coachs est une rubrique du magazine Vestiaires dans sa version VCoaching qui reprend les déclarations phares de ceux, parmi les grands techniciens, qui ont façonné l’art du football.

Créé en 2009 par le journaliste Julien Gourbeyre, lui-même éducateur en club, Vestiaires est le premier magazine en France dédié aux éducateurs et techniciens de football dont la diffusion se fait selon le système d’abonnement et sur le net.  

Pour ceux qui le connaissent bien, Vestiaires est une foire-fouille de tous les sujets liés à l’entraînement, de la préparation physique et celle mental, la data, les différentes techniques d’approche, les conseils, les exercices, le management, la santé des footballeurs, l’accompagnement et bien d’autres thématiques.

La grande majorité des techniciens, notamment les francophones, en sont abonnés depuis sa création, surtout qu’il est souvent agrémenté de contributions, d’interviews et de témoignages d’entraîneurs de renommée mondiale. 

Avec ses douze numéros mensuels plus les guides pratiques, Vestiaires est l’outil de travail de référence des entraîneurs, de toutes les catégories, des pros jusqu’aux éducateurs formateurs des plus jeunes, surtout pour son approche méthodologique et pratique accessible à tous les niveaux de compétence.

Pour ses lecteurs assidus, Africa Foot United a choisi les paroles de six coachs dont la renommée n’est plus à présenter et dont les paroles se boivent comme un délicieux discours dans un vestiaire qui sent la sueur et l’effort propres aux footballeurs.  

Christian Gourcuff :’A l’entraînement, le travail tactique repose sur l’intérêt par les joueurs au exercices proposés’’

Professeur de formation, l’ex entraîneur emblématique du FC Lorient en connaissait un rayon dans le domaine de la pédagogie. Un des axes majeurs de celle-ci avance que les joueurs (ou les élèves) ont besoin de s’approprier les savoirs pour que l’on puisse véritablement parler d’apprentissages. En d’autres termes qu’il ne peut y avoir de transformation véritable des comportements qu’à partir du moment où les joueurs se sentent concernés et impliqués dans le processus. Une excellente raison pour contextualiser les situations et expliquer les raisons du choix de tel ou tel exercice à ses joueurs non ?

Marcello Lippi :’Les meilleurs joueurs ne forment pas toujours la meilleure équipe. C’est une mosaïque dont il faut assembler les pièces’’

Marcello Lippi, champion du monde 2006 à la tête de la sélection italienne, vainqueur de la Ligue des champions et champion d’Italie à 5 reprises avec la Juventus de Turin, fut assurément l’un des entraîneurs les plus novateurs et habiles sur le plan tactique et managérial. Rien d’étonnant dès lors que le technicien italien privilégie la notion de complémentarité au sein de l’équipe sur tous les autres aspects. Dans l’esprit du coach, la cohérence et l’équilibre de l’équipe doivent primer sur l’addition décontextualisée des talents. D’où le choix de cibler des joueurs experts de leurs postes et complémentaires plutôt que des solistes dont l’expression ne favorisera pas toujours l’expression collective. Une citation que les plus sceptiques réfuteront en rappelant que le coach italien a toujours essayé de faire venir les meilleurs joueurs du monde dans les clubs où il a officié…

Ottmar Hitzfeld :’Le coach qui n’a pas joué au plus haut niveau s’est sans doute posé plus de questions sur l’entrainement’’

L‘ancien coach du Bayern Munich (1998-2004 puis 2007-2008), vainqueur de 7 Bundesliga et 2 Champions League (19997 et 2007) met des mots sur ce que beaucoup pressentent mais n’osent exprimer clairement, de peur d’être rejeté par le « système ». Certes, avoir été footballeur professionnel confère un atout non négligeable.

En termes de légitimité et de respectabilité bien-sûr, mais aussi de connaissance et de maîtrise des « codes » d’un vestiaire pro. Soit ! Il n’en demeure pas moins que beaucoup de techniciens passant rapidement de l’autre côté de la barrière n’ont pas pris le temps de se former à cet « autre » métier qu’est celui d’entraîneur. Pour un Guardiola, Deschamps ou Ancelotti, combien de techniciens se contenant d’entraîner comme ils ont été entraînés… ? Se poser la question c’est un peu y répondre.

Fort heureusement, la réflexion d’Ottmar Hitzfeld – qui va de pair avec celle d’Arrigo Sacchi, qui questionnait ouvertement un jour s’il fallait avoir été un cheval pour faire un bon jockey (…) – nous rappelle que le football n’est pas qu’une science empirique, mais une science tout court, qui permet à d’autres profils d’émerger. Des personnes qui sans doute, comme le souligne l’ancien technicien bavarois, ont compensé leur absence de vécu de joueur par une étude plus poussée des mécanismes d’accès à la performance : Will Still, Fabian Hurzeler, Pierre Sage et avant eux Arsène Wenger, José Mourihno, Gérard Houllier… Qu’on se le dise, il y a de la place pour tous. Même pour vous, qui sait ?

Carlo Ancelotti :’Je n’entraine pas des joueurs, j’entraîne des hommes’’

Unanimement reconnu pour être le coach qui s’arrange le mieux des effectifs à sa disposition, la citation de Carlo Ancelotti interpelle par sa profondeur et sa justesse. L’entraineur italien souligne que la matière première du football n’est pas le joueur, pas plus le jeu, mais bien l’homme ou la femme qui le pratique. Une affirmation qui replace les choses à leur juste place et qui remet la notion de management du groupe et des hommes au premier rang des compétences de l’entraineur. Ainsi, le technicien italien accumule les trophées en considérant chacun de ses joueurs comme autant d’individus à part entière en facilitant de la sorte l’expression de chacun.

Johan Cruyff :’Jouer au foot, c’est très simple mais jouer un football simple est la chose la plus difficile qui soit’’

Lorsque l’adversaire entend faire exactement la même chose ? En s’arrangeant de deux facteurs temps et espace pour poser des problèmes à l’adversaire et résoudre ceux qu’ils ne manqueront pas de nous proposer ! Or, si l’espace de jeu, à savoir les dimensions du terrain, demeure constant, les espaces disponibles dans lesquels les joueurs vont pouvoir combiner sont, eux, toujours mouvants et en constante évolution. Ne serait-ce qu’au travers de la règle du hors-jeu qui régule la profondeur dans laquelle le jeu va pouvoir se dérouler.

Même chose avec la notion de temps disponible pour pouvoir réaliser l’action que le jeu réclame. Ainsi, si les règles du jeu sont extrêmement simples, les modalités pour les appliquer et les coordonner s’avèrent en fait formidablement complexes. Une complexité relevée par Johan Cruyff justifiant pourquoi le football demeure le jeu le plus pratiqué et apprécié de par le monde.

Pep Guardiola :’Le plus difficile au football est de défendre les grands espaces et d’attaquer les petits …’’

En une phrase sibylline, l’entraîneur espagnol résume la dynamique du jeu dans son essence. Ici, le catalan exprime la difficulté à défendre efficacement sur des adversaires utilisant la largeur et la profondeur du terrain pour se mettre en mouvement tout en relevant la complexité d’attaquer des petits espaces dans lesquels les défenseurs adverses vont se masser. 

Au travers de ce raccourci spécialement éclairant, le coach recense les opportunités et les contraintes rencontrées par toutes les formations au travers des notions d’espaces ouverts, semi-ouverts ou fermés. Pour être tout à fait factuel, il s’agit de préciser que la déclaration est incomplète puisque le technicien de Manchester City nuance tout de même : « …mais le succès d’une philosophie de jeu de l’équipe est d’abord conditionnée par la qualité des joueurs qui la compose. » Le sens de la formule quoi…

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