« Bango, Bingo, Banco », le jeune homme est déjà adopté par le peuple du Mouloudia. À peine une touche de balle et le stade du 5-juillet sautille.
L’attaquant attendu depuis belle lurette, la grande génération de Tahir et Bousri plus exactement, est peut-être arrivé au club Doyen. Il est Guinéen et faut honneur à ses aïeux, ceux des années sixties- seventies Chérif Souleymane, Papa Camara Mohamed Sylla et Amara… Bangoura. Prémonitoire destinée ou talent pur venu s’exprimer dans un club qui,en 1976, a ravi le titre africain au grand Hafia Conakry. L’incroyable destin de ce jeune attaquant, Mohamed Saliou Bangoura, est peut-être en train de s’écrire. Il y a à peine un mois, il gambadait sa tignasse sur les pelouses sèches du championnat Guinéen. Il dominait tellement ses adversaires de la tête et des épaules, qu’il ne laissera pas les courtisans de talents purs insensibles. Le championnat algérien a lui seul lançait quatre prétendants à la chasse du colosse avant-centre. L’USMA, le CRB, la JSK et surtout le MCA qui, déçu par la mauvaise expérience Delort a pesé pour l’avoir dans ses rangs dès cet hiver.
Un transfert difficile à assurer et à assumer. Le joueur et ses nombreux managers se voyaient en effet en train de négocier avec des clubs en Europe. Et la Moldavie n’était pas, pour eux, une si mauvaise destination. Mais, Hadj Redjem a fait le geste qu’il fallait. Il a investi tout l’argent du mercato hivernal sur le joueur de Hafia Conakry, club auquel il a proposé un projet sportif matérialisé par la signature récente d’un partenariat win win. Une recrue hivernale d’exception qui se faisait désirer ? Le jeune Bangoura est arrivé à Alger avec trois semaines de retard sur les délais impartis. Mieux vaut tard que jamais, semblait dire Bangoura qui,mis enfin dans le bain, et après seulement vingt minutes, envoie un missile sol-air devant lequel le gardien international du CS Constantine Zakaria Bouhalfaya a pris un selfie. Une entrée en matière pas très catholique pour les adversaires de l’actuel leader du championnat algérien. Bangoura, s’il est intégré parfaitement dans le moule à Khaled Benyahia, a les moyens de faire rompre bien de murailles. Et puis viendra le tour des Pirates…Qui sait ? Le second sacre africain du MC Alger pourrait venir des pieds d’un héritier de la victime de Betrouni et cie en 1976.
Le mois d’avril, celui des fous par excellence, n’est pas loin et d’ici-là Bangoura se serait aiguisé de la plus vorace des manières.