En l’espace de six mois, le Mouloudia d’Alger a été assombri par le décès de deux jeunes supporters, partis à la fleur de l’âge. Des pertes qui interrogent et qui pèsent lourdement sur la vie du club.
La famille du Mouloudia d’Alger est toujours affectée par les incidents de samedi dernier survenus lors du match de Ligue des Champions contre l’US Monastir. La fête a été gâchée et la joie d’une qualification pour le tour préliminaire s’est transformé en tristesse, après le décès tragique du jeune supporter Walid Bouaziz, et surtout de la colère devant les débordements qui ont marqué la fin de la rencontre.
Faisant une chute d’une des tribunes supérieures du nouveau stade Ali La Pointe de Douéra, la jeune victime de 23 ans n’a pas survécu à ses graves blessures, malgré l’intervention énergique des secours et son transfert en urgence à l’hôpital.
Walid Bouaziz rejoint, malheureusement, un autre supporter, le défunt Yacine Seghiri, qui a succombé à ses blessures lors d’un déplacement à Magra, en championnat, après avoir reçu un projectile à la tête à la sortie du stade sur le chemin de rejoindre le bus qui devait les emmener, lui et ses amis, à Alger. Là aussi, malgré deux opérations chirurgicales subies, le jeune Yacine a quitté ce bas monde laissant des parents éplorés et des amis affectés qui ont du mal à admettre que de tels événements tragiques puissent arriver en 2024 en Algérie.
Deux pertes qui viennent s’ajouter à un bilan déjà lourd, si l’on ajoute les décès du jeune U17 Wassim Djezzar du NRB Oued El-Ma (wilaya de Batna), qui s’est effondré en plein match après un choc et en absence d’une ambulance, d’Anouar Oumriche, joueur du Widad Mitidja de Boufarik, d’un arrêt cardiaque également en cours d’un match, sans oublier le gardien de but Zakaria Bouziani et l’entraîneur-adjoint Khaled Meftah du MC El-Bayadh, décédés lors d’un accident de la route.
Quel goût reste-t-il pour un football frappé de plein fouet et qu’un président de fédération, lors d’une intervention sur son site officiel ne s’est même recueillie à la mémoire de toutes ces victimes en faisant son bilan d’une année à la tête de l’instance fédérale !
A quelques heures de leur match de championnat contre le Paradou AC, ce vendredi au stade Ali La Pointe de Douéra, mais à huis-clos, les joueurs du Mouloudia fouleront la pelouse avec un sentiment affecté et une forte pensée pour Walid Bouaziz qui découvrait à peine la vie.
Ce sera un jour triste pour le Mouloudia dont les supporters sont en grogne, car parmi eux beaucoup gardent des séquelles de la soirée cauchemardesque de samedi, alors que d’autres sont toujours écroués, ce qui alimente ce sentiment de révolte qu’on peut percevoir sur les pages des différents groupes de fans.
Côté fédération et ministère de la jeunesse et des sports, c’est le mutisme total mis à part les habituelles condoléances présentées à la famille du défunt Walid Bouaziz et à ses proches, mais pas de déclarations sur les mesures à prendre ou des orientations pour tenter de lutter contre la violence dans les stades, alors qu’on est à peine en début de saison.
Désormais, la veille de chaque week-end ou journée de championnat, toutes divisions confondues, il faudra tenir son ventre et prier pour que d’autres drames ne viennent pas endeuiller des familles et rajouter une note de désolation au football national.