La nouvelle est finalement tombée : Youcef Belaïli quitte le MC Alger en direction de l’ES Tunis, un club qu’il a déjà connu, en 2018/2019, et avec lequel il a relancé sa carrière avant d’être repris par un certain Djamel Belmadi.
A l’impossible nul n’est tenu, serions-nous tentés de dire. Car ni le joueur, dont les exigences et les ambitions sont toujours débordantes, ni le club, appelé encore une fois à gérer les écarts et les extravagances de sa ‘’star’’, ne pouvaient continuer à s’aimer et à se supporter mutuellement.
Le contrat et l’idylle liant Youcef Belaïli et le Mouloudia d’Alger a pris fin une année après son engagement et une année avant son terme. Une saison et puis s’en va, car au-delà, cela aurait été la saison de trop pour l’international algérien dont la vie, sur et en dehors d’un terrain de football est plus que tumultueuse.
Si, dans un passé tout à fait récent, il y a eu la main tendue de Djamel Belmadi qui lui a permis de relancer une carrière compromise en sélection après une lourde sanction suite à la consommation de produits prohibés et que la fédération, version Mohamed Raouraoua voulait même alourdir, c’était au tour du doyen des clubs algériens d’offrir à l’enfant d’El-Bahia une nouvelle chance de rebondir en club.
Sacré champion d’Afrique avec la bande à Belmadi en 2019, puis champion Arabe de la FIFA sous la conduite de Madjid Bougherra en 2021, Youcef Belaïli a rajouté une ligne à son déjà riche palmarès, avec ce titre de champion d’Algérie 2023/2024, que les Mouloudéens ont dû attendre depuis quatorze ans. Malgré ses frasques et ses sauts d’humeur, il finira meilleur buteur du championnat, en compagnie de l’Usmiste Ismaïl Belkacemi, avec 14 buts et également meilleur passeur.
Les Tunisiens de l’ES Tunis le voulaient depuis le début de l’été, eux qui avaient perdu la finale de la Ligue des Champions face au géant égyptien du Ahly du Caire, mais qui ambitionnent de revenir encore plus forts, surtout dans la perspective d’une Coupe du Monde des clubs qui s’annonce très lucrative et attrayante.
Il est clair que le championnat algérien va certainement le regretter, et surtout les fans des Vert et Rouge, mais il était temps de tourner la page, un Belaïli saison II aurait été différent, et difficile à gérer. En Algérie, il serait attendu au tournant de chaque match et ses frasques feraient les choux-gras d’une presse trop passionnée, mais également infestée d’une frange malveillante qui n’a, d’ailleurs, pas épargné l’enfant d’Oran durant toute la saison. Surtout vis-à-vis de l’équipe nationale où même le nouveau sélectionneur, le suisse Vladimir Petkovic, l’a déclaré persona non grata !
L’artiste Belaïli laissera certainement une empreinte indélébile et pour la postérité au Mouloudia d’Alger. Dans les esprits des Mouloudéens et même de leurs adversaires, le souvenir du passage de cet Oranais à la touche Brésilienne et au goût prononcé pour la fête, ne sera pas oublié de sitôt.
En tous les cas, tout le monde a pris sa dose de bonheur et d’histoires croustillantes, y compris sur le plan des écarts, où le revers de la médaille est lui aussi bien pourvu. Ses accrochages avec les arbitres, dont Ghada Mehat en quart de finale de la Coupe d’Algérie contre le WA Tlemcen, ses chamailleries en finale de cette même épreuve populaire avec le joueur du CR Belouizdad Naoufel Khacef, sous les yeux du président de la République, son coup de sang à Sétif face à l’Entente, lui valant une suspension, ses absences aux entraînements, l’intrusion de son père, de son fils et de son frère dans la vie de son club, et bien d’autres frasques, ont marqué la saison du sacre du MCA !
A 32 ans, le fêtard Belaïli ambitionne de rallumer la flamme du côté de Tunis, avec le risque de faire un boum ou un flop, quant au Mouloudia d’Alger, il compte frapper fort dans les jours qui viennent en engageant le remplaçant de … Belaïli.
