Euro Foot : La plus prestigieuse compétition européenne qui auréole son vainqueur de la coupe aux grandes oreilles fait sans doute partie des attractions du milieu sportif les plus pourvues en audience sur la planète terre.
Déchainant passion, joie, spectacle, rivalité et fanatisme, la ligue des champions a sacré dans le temps, 23 clubs en 69 éditions disputées. Africafootunited vous dresse le palmarès des formations ayant décroché le graal de la compétition au moins une fois depuis sa création, à travers une série de chapitres séquencés.
Appelé « Coupe des clubs champions européens dans un passé lointain, et même très lointain (1955-1991), cette compétition rebaptisée plus tard en Ligue des Champions (à partir de 1992) voit l’Espagne, ou plutôt ses clubs de football s’ériger en son dominateur incontesté. Avec 20 titres remportés au total dont 15 pour l’ogre madrilène (Réal Madrid), et 5 pour son rival catalan (FC Barcelone), les clubs de football des autres pays subissent de plein fouet le diktat de la nation ibérique.
Première édition, premier sacre des Merengués (1955-1956)
La première édition de la Coupe d’Europe des Clubs Champions (1955-1956) se dispute entre 16 grands clubs, dont 7 sont champions de leur pays. Le match inaugural s’est tenu dans la capitale portugaise (Lisbonne) le 4 septembre 1955, et s’est soldé sur un nul de 3-3 entre le Sporting Portugal et le Partizan Belgrade. Le Stade de Reims atteint la finale en éliminant Hibernian FC et chute dans l’ultime bataille le 13 juin 1956 contre le Real Madrid à Paris. Les Merengues sont sortis victorieux des Reimsois 4-3 après avoir été dominés tout de même 3-2 à un moment du match.
Le Réal Madrid déroule
Au vu de la grande réussite de l’édition première, l’UEFA exige avec fermeté que chaque champion national participe. Le Real Madrid, non champion d’Espagne, y prend tout de même part en tant que formation tenante du titre. En 1957, la maison blanche bat la Fiorentina 2-0 en finale et s’adjuge une nouvelle fois le trophée sur des réalisations de Alfredo Di Stephano et Francisco Guinto. Les Merengués remportent aussi les éditions de 1958, 1959, et 1960. Dont la dernière sur une cuisante défaite (7-3) infligée à l’Eintracht Francfort, avec notamment 4 buts inscrits par Ferenc Puskás et trois buts marqués par la légende du club Alfredo Di Stéfano.
Les Portugais entrent dans la danse
La domination du Real Madrid est stoppée en 1961, lorsque Benfica avec ses étincelants catalyseurs José Águas (capitaine et avant-centre meilleur buteur de la compétition avec 11 réalisations) et Mário Coluna (meneur de jeu hors-pair) battent le FC Barcelone 3-2 en finale. L’année suivante, cette même formation de Lisbonne triomphe à nouveau, en battant le Real Madrid 5-3 grâce à un doublé d’Eusébio. Le jeune joueur Eusebio à ce moment, était loin de se douter qu’il marquerait d’une trace indélébile l’histoire du football portugais et de la sélection nationale. En 1963, la fortune n’est pas la même puisque le club lisboète se hisse en finale mais la perd contre l’AC Milan. Cette dernière laisse la place à son voisin de la même ville (Inter Milan) qui dicte sa loi aux autres clubs européens en 1964 et 1965. Les Interistes surprennent plus d’un et remportent deux finales consécutives, battant le Real Madrid et Benfica. Puis en 1966, l’éternel Réal Madrid fait son come-back et décroche le graal en finale contre Partizan Belgrade (2-1).
Manchester United s’invite, Triplé consécutif de l’Ajax et du Bayern Munich
Entre 1966 et 1976, le football européen voit l’émergence et la domination des clubs britanniques, néerlandais, et allemands. En 1967, le Celtic FC devient le premier club non latin à remporter la Coupe d’Europe, battant l’Inter Milan 2-1. L’année suivante, Manchester United s’impose contre Benfica 4-1. En 1969, l’AC Milan remporte son deuxième titre, mais la période de domination latine s’achève. Le Feyenoord Rotterdam triomphe en 1970, suivi par un triplé de l’Ajax Amsterdam entre 1971 et 1973, avec Johan Cruyff comme figure centrale. La légende néerlandaise sera élu homme du match des deux finales de 1972 grâce à son doublé et de 1973 (seul buteur de la rencontre face à la Juventus soldée 1-0). Ensuite, arrive l’heure de gloire des allemands, notamment du Bayern Munich. Le club bavarois qui à l’époque fournissait plus de 70% des joueurs de l’équipe nationale de RFA (championne d’Europe en 1972 et championne du monde en 1974) s’est appuyé sur ces ténors Franz Beckenbauer, Gerd Müller et Sepp Maier pour réaliser à son tour un triplé. La formation a soulevé la coupe en 1974, 1975 et 1976 après avoir battu respectivement l’Atlético Madrid, Leeds United, et l’AS Saint-Étienne.
La révolte des clubs anglais
De 1977 à 1985, les clubs anglais s’acaparent de la Coupe d’Europe. Liverpool remporte le titre en 1977 et 1978, mais est éliminé en 1979 par Nottingham Forest, qui gagne la compétition en 1979 et 1980. Liverpool reprend le titre en 1981, suivi par Aston Villa en 1982. Hambourg interrompt la série anglaise en 1983, mais les Reds reviennent à la charge et gagnent de nouveau en 1984. La domination anglaise prend fin en 1985 après le drame du Heysel et le sacre de la Juventus 1-0 (but inscrit par Michel Platini sur pénalty), au cours duquel 39 personnes perdirent la vie lors d’une bousculade à l’entrée du stade. Triste tragédie qui précipite l’exclusion des clubs anglais des compétitions européennes pour 5 ans.
Out les Anglais, Barcelone remporte son premier titre
Après le bannissement des clubs anglais, de nouveaux vainqueurs émergent. En 1986, le Steaua Bucarest bat le FC Barcelone aux tirs au but et est champion d’Europe. La victoire du club roumain a reposé sur la prestation XXL de leur gardien de but Helmuth Duckadam qui en vedette de soirée, a repoussé les quatre premiers tirs des Blaugranas. Simplement mémorable. Celle-ci est suivie par le succès du FC Porto en 1987 et de celui du PSV Eindhoven en 1988. L’AC Milan, avec son armada Gullit-Van Basten-Rijkaard, remporte deux titres consécutifs en 1989 et 1990 sous la conduite du technicien italien Arrigo Sacchi. Cette période passée, en 1991 l’Étoile rouge de Belgrade en son temps appartenant à la Yougoslavie (pas comme aujourd’hui devenu club de la Serbie) s’impose contre l’Olympique de Marseille aux tirs au but. Ce fut la dernière édition de la compétition avant le changement de format en 1992. Et surtout le premier sacre du FC Barcelone face à la Sampdoria.
Nouveau paradigme dès 1992
En 1992, la « Coupe des champions » devient la «Ligue des champions». Le format évolue avec l’expansion de la phase de groupes passant de 16 équipes en 1994, à 24 en 1997, et enfin 32 en 1999. Ce qui fait qu’en 2003, les huitièmes de finale remplacent la seconde phase de groupes, réduisant le nombre de matchs pour les finalistes. Initialement réservée aux champions et au tenant du titre, la compétition s’ouvre aux 2è des championnats (vice-champions) en 1997, puis aux troisièmes et quatrièmes en 1999. Un nouveau souffle insufflé qui tient toujours rigueur en grande partie jusqu’à ce jour et qui a le mérite de n’avoir diminué un seul pourcentage de la passion que procure le tournoi.
L’Italie au Sommet (1992-1997)
L’Olympique de Marseille remporte la première Ligue des champions de ce nouveau format en 1993 en battant en finale l’AC Milan sur le score de 1-0 grâce au coup de casque de Basile Boni. La folle anecdote autour de cette rencontre est que son unique buteur Basile Boli selon plusieurs interviews concordantes accordées par ses coéquipiers et même lui ont fait savoir que lors du match, il ressentait des douleurs au genou. Douleurs causées par une blessure qu’il trainait depuis fort longtemps et soignait à petit coup. Mal en point, le joueur à la 40e minute demanda à être remplacé mais l’entraîneur Raymond Goethals et le charismatique président Bernard Tapie s’y opposent par un refus accompagné d’encouragement et de motivation du joueur. 4 minutes plus tard, Basile inscrivit le but victorieux et met l’OM sur l’échiquier des clubs champions d’Europe pour au moins fois dans l’histoire du football. Cette performance inédite des phocéens face aux Rossoneris restera depuis lors, la meilleure d’un club français en C1. Et les supporteurs marseillais s’y réfèrent à tout moment et en tout temps pour chambrer leur rivaux parisiens avec la phrase mythique « À jamais les premiers ». Un an plus tard (1994), l’AC Milan prend sa revanche mais en dominant cette fois-ci le FC Barcelone 4-0, avant de perdre la finale de l’éditon 1995 contre l’Ajax Amsterdam. La formation néerlandaise remporte ce précieux titre qui s’est avéré jusqu’aujourd’hui être le dernier sacre de Ligue des Champions obtenu par un club du pays. Dès lors, en 1996, c’est au tour de la Juventus de triompher sur l’Ajax aux tirs au but. En 1997, l’exploit n’est malheureusement pas réédité puisque, le Borussia Dortmund bat cette même équipe de la Juventus, l’empêchant de conserver son titre.
Retour du Réal Madrid (1997-2003)
La Juventus atteint de nouveau la finale en 1998 mais perd face au Real Madrid, qui remporte son premier titre après 32 ans de mutisme. L’année suivante (en 1999), Manchester United renverse le Bayern Munich en finale et s’adjuge son premier titre depuis 1985. Le technicien Sir Alex Ferguson en est la principale figure de proue. Loin devant, le Real Madrid comme un rouleau compresseur revient pour dominer les années 2000 et 2002. Au cours de cette dernière édition un homme s’est distingué du lot par sa qualité technique, sa vision de jeu et son incroyable maitrise de la balle. Zinédine Zidane puisque c’est de lui qu’il s’agit a ponctué cette année 2022 mémorable le 15 Mai par un but accrobatique (demi-volée du pied gauche sur un centre venu du couloir gauche) à la 45è minute contre le Bayer Leverkusen en finale (2-1). Action sensationnelle qui mérite d’être projetée sur les écrans dans les académies de football pour les jeunes aspirant devenir footballeur professionnel. Passé cette époque, en 2003 l’AC Milan monte sur la plus haute marche du podium en battant la Juventus en finale. Ce qui dresse le tapis à des surprises inédites pour les années à venir.
Plus qu’une surprise, le miracle d’Istanbul (2003-2005)
Contre toute attente, le FC Porto de José Mourinho remporte le titre en 2004 en battant l’AS Monaco, dans une finale surprise. Le déclic d’une grande aventure pour le technicien portugais surnommé « The Special One ». Mais la plus mémorable des années et çà, beaucoup peuvent en témoigner restera à jamais (sauf nouvelle surprise) l’an 2005. Alors que les deux équipes finalistes (Liverpool et AC Milan) se sont farouchement battus pour écarter respectivement le PSV Eindhoven et les Blues de Chelsea, les amoureux du cuir rond allaient être témoin d’un scénario de « ouf » pour l’ultime match de la 50è édition du plus important tournoi inter-clubs européen de football. Nous sommes le 25 mai 2005 au Stade Olympique Atatürk d’Istanbul, 1 minute après le coup d’envoi Paolo Maldini ouvre le score pour l’AC Milan (1-0). L’avantage des Rossonoris sera corsé par deux fois avant l’heure de jeu grâce à Hernan Crespo (doublé sur des passes décisives de Ricardo Kaka), donnant aux Rouges et Noirs de Milan l’avance confortable de 3-0 à la pause. À ce moment « pile », la tristesse et la déception pouvaient se lire sur les visages des 40 000 supporteurs des Reds présent dans l’enceinte du stade bondée au total d’environ 70 000 spectateurs dont 15 000 supporteurs Rossoneri et 15 000 spectateurs neutres. Mais comme le football est magique, le retard fut rattrappé. Du retour des vestiaires, telle une seule voix chantant, le stade Atatürk résonnait « You’ll Never Walk Alone » traduit en (Tu ne marcheras jamais seul). Cette phrase chantée aura été le tremplin qui donnera à Liverpool le supplément d’âme pour revenir au score en 10 minute par l’intermédiaire de Steven Gerard, Smicer et Xabi Alonso (3-3). Incroyable ! Les poulains de Raphael Benitez sont ressucités. Mieux, dans la continuité, ils vont même assommer l’adversaire dont le groupe était dirigé par Carlo Ancelotti aux tirs aux buts et s’adjuger la Coupe aux grandes oreilles dans une totale folie de coup du sort. Il sont revenus de loin. C’était vraiment un miracle pour Liverpool. C’était tout simplement le « miracle d’Istanbul ».
La domination espagnole (2006-2018)
Cette période d’un peu plus d’une décade marque principalement la domination du FC Barcelone et de son rival espagnol le Réal Madrid. Les Blaugranas remportent quatre titres (2006, 2009, 2011, 2015). Le premier était sous l’ère Frank Rijkaard contre Arsenal. La finale disputée le 17 mai a vu la victoire des Blaugranas 2-1 sur des réalisations barcelonaises de l’international Camérounais Samuel Eto’o et Julianno Belleti. S’en sont suivi trois autres titres dont le tout dernier est remporté en 2015 après la finale 3-1 gagnée contre la vieille dame (Juventus de Turin). En ce moment, le groupe encadré par Luis Enrique était de loin l’un des meileurs d’Europe, et de tous les temps avec son trio offensif MSN (Messi-Neymar-Suarez). Trio qui, la même année a réalisé le triplé en Espagne à savoir Ligue des Champions-Championnat-Coupe du Roi. Cette décade a également vu le Real Madrid remporté quatre titres de Ligue des Champions avec notamment un triplé historique et consécutif entre 2016 et 2018 sous la direction de l’entraîneur francais Zinédine Zidane. Dans les rangs de la maison blanche, à cette époque figurait l’alter ego du trio barcelonais qu’était la BBC (Benzema-Bale-Cristiano). Les impressionnantes victoires en finale des Merengués marquées entre autres par des égalisations à l’arrachée en toute fin de partie (Sergio Ramos vs Athlético Madrid), ou encore la boulette de Karius (vs Liverpool) sont autant d’épisodes que les footeux ont vécu et s’en souviendront dans le temps. Inutile de rappeler qu’à cette époque, le football dans sa globalité a tourné entre attractions et rivalité autour d’un duo jusqu’à ce jour en vogue. Messi vs Ronaldo, même si c’est dorénavant de moins en moins.
Bras de fer ispano-anglais (2019 à aujourd’hui)
En 2019, Liverpool remporte son sixième titre après avoir battu les Spurs de Tottenham qui disputaient leur toute première finale de l’histoire de la C1. La bande de Jurgen Kloppavec ses stars africaines Sadio Mané, Mohamed Salah et Naby Keita s’est vengée de l’édition passée qui lui a filée entre les doigts par faute du Réal Madrid. En 2020, le Bayern Munich triomphe face au Paris SG dans un contexte marqué par la crise sanitaire du Coronavirus où les stades étaient vidés de leur monde. Un an plus tard en 2021, le public revient dans les arènes de jeu et Chelsea bat Manchester City dans un match qu’a tactiquement perdue Pep Guardiola. Les Blues en ont profité pour remporter la deuxième étoile du club sous l’ère de l’aristocrate russe Roman Abramovich. L’année suivante, comme d’habitude le Real Madrid n’est jamais loin, la maison blanche emmenée par une superstar française (longtemps sous-côtée) en la personne de l’international tricolore Karim Benzema remporte son 14e titre en 2022 face à Liverpool. La saison exceptionnelle de l’ancien lyonnais est couronnée par sa distinction comme lauréat du ballon d’or France Football. Un mérite qui a fait l’unanimité dans le rang des analystes, supporteurs, arbitres, entraîneurs, etc et dont les sondages effectuées selon que l’on soit fan d’un bord ou de l’autre aient convergé à un résultat semblable. Celui d’avoir été la distinction de ce prix France Football (ballon d’or) ayant fait l’unanimité sur les 10 dernières années (de 2012 à 2022) loin des tiraillements Messi vs Ronaldo. Un an plus tard, Manchester City avec le technicien espagnol Pep Guardiola relance le duel ispano-anglophone et gagne sa première Ligue des champions en 2023 avec les Sky Blues contre l’Inter Milan (1-0, but inscrit par Rodri). Enfin le signe indien est brisé par Pep qui depuis le FC Barcelone n’a plus soulevé la coupe aux grandes oreilles. Cependant l’exploit réalisé ne sera pas réédité en 2024 puisque le Real Madrid; encore le Réal Madrid effectue son come-back pour accrocher sa 15e étoile de la prestigieuse compétition à son maillot blanc après avoir disposé du Borussia Dortmund en finale (2-0).
Statistiques des clubs vainqueurs de l’UCL
Réal Madrid : 15 titres
AC Milan : 7 titres
Bayern Munich : 6 titres
Liverpool : 6 titres
Barcelone : 5 titres
Ajax : 4 titres
Inter Milan : 3 titres
Manchester United : 3 titres
Juventus : 2 titres
Benfica : 2 titres
Nottingham Forest : 2 titres
FC Porto : 2 titres
Borussia Dortmund : 1 titre
Celtic Glasgow : 1 titre
Hambourg : 1 titre
Steaua Bucarest : 1 titre
Olympique de Marseille : 1 titre
Feyenoord Rotterdham : : 1 titre
Aston Villa : 1 titre
PSV Eindhoven : 1 titre
Étoile Rouge de Belgrade :1 titre
Manchester City : 1 titre