Le champion n’a plus sa superbe d’antan. Ses débuts en championnat ressemblent plus à une équipe qui se cherche une identité. Le départ du seul Youcef Belaili semble avoir mis à mal le projet du club de monter une équipe représentative et à l’entraîneur Patrice Beaumelle de peaufiner un projet de jeu.
Cette saison, les Mouloudéens d’Alger ont certes conservé une place dans le sommet de la ligue 1 Mobilis mais cela n’a pas ramené la sérénité au sein de l’entourage du team Algérois. Les supporters sont aussi nombreux à prendre place dans les gradins et à effectuer les longs déplacements avec l’équipe mais après chaque match ils quittent le stade interrogatifs, avec le sentiment contrasté d’avoir perdu quelque chose de précieux.
Cela était le cas lors des résultats nuls concédés face au PAC, le CSC, l’O Akbou et l’US Biskra et cette impression a prévalu même après les succès ô combien difficiles contre le MC Oran, le MC El Bayadh et un degré moindre devant la JS Kabylie à Tizi Ouzou. C’était pour beaucoup le match référence sur lequel Beaumelle devait bâtir une équipe compétitive.
Or, tout ce qui a été accompli dans le joyau architectural de la ville des Genêts a fondu comme neige. Ce mercredi soir, dans le derby contre le CT Belouizdad, le Rubicon a été franchi et le champion sortant s’est complètement dénudé.
Des joueurs perdus, un entraîneur hors service
Si l’équipe a fait impression au début de ce 117e face-à-face, l’après but de Delort a été une belle copie d’élèves médiocres. Ni jeu construit, ni âme d’un ensemble homogène encore moins des hommes libres qui répondent à l’humiliation. Certains joueurs ont même trouvé le petit sourire alors que le Chabab venait de doubler la mise sur une frappe d’anthropologie de Benguit qui laissera le gaillard portier des Vert et rouge à quai. Sur cette situation, il s’en est même trouvé quelques illuminés inconditionnels pour mettre le feu dans les gradins.
Un craquage pour saluer un but adverse, il fallait le faire ! Sur le banc, Beaumelle et ses assistants n’avaient plus de répondant. Le coach français à qui devait échoir la mission de remobiliser les troupes est resté bouche-bée. Pas la moindre réaction. Jusqu’à cette fin de match où il décide,par enchantement, d’incorporer deux remplaçants à la 90e+5(Messoussa et l’ivoirien Serge Badjo). Le premier n’a pas touché de ballons et le second a offert le but du KO à Khacef (1-3). La douche écossaise a bien arrosé les esprits des Mouloudéens qui se sont mis à évoquer ses soirées merveilleuses quand « Pablo » s’amusait à haranguer partenaires et adversaires. Quatre mois après le titre national , le Doyen est tombé bien bas et a bu le calice jusqu’à la lie. Mardi prochain à Lubumbashi, le TP Mazembe ne peut que profiter d’accueillir un groupe de joueurs qui ont plus que jamais la tête dans les souliers.