C’est le monde à l’envers. Un vice-champion d’Algérie sortant, vainqueur du dernier trophée national qui, trois mois après ses exploits, se retrouve à partager le peu enviable treizième rang au classement général provisoire de la ligue 1 Mobilis avant le terme de la sixième journée.
On savait le football « traître » et malveillant mais pas au point d’envoyer un club comme le CRB, bardé de ses stars, des milliards de Madar et encouragé par ses milliers de fans aux gémonies d’un exercice lancé sur des promesses extravagantes. Aujourd’hui, à Magra, le club de Laaqiba a ajouté une lettre à son livre de (mauvais) records.
En six rencontres, quatre points et, surtout, aucune victoire. Pis, avec la deuxième plus mauvaise attaque du championnat (2 buts signés islam Slimani). Cet après-midi, le goléador des Fennecs était absent et ses coéquipiers n’ont pas été capables de mettre un ballon au fond des filets de l’équipe de Magra,autre mal classé d’un challenge très anecdotique. Et pour cause ! Entre le NC Magra et le CR Belouizdad, c’est un monde qui les sépare.
L’histoire, le palmarès, l’argent du contribuable et la popularité. N’allez surtout pas demander à un Comorien qui est le NCM du président Azzedine Bennacer. Pour lui, la réponse coule de source : en Algérie il y a le MCA, la JSK, l’ESS, l’USMA et le CRB de Lalmas. Que reste-t-il de cette légendaire reconnaissance d’un club pourtant créée au lendemain de l’indépendance mais qui a su forger une aura à travers le continent africain et ailleurs dans le monde ?
Cette saison, la direction du CR Belouizdad a recruté des vedettes sans regarder les chiffres inscrits sur les chèques. Le tout dernier, Slimani de retour au club après 11 ans passés entre le Portugal, l’Angleterre, la Turquie, la Belgique, la France et le Brésil(excusez du peu), a signé pour deux saisons. Son come-back a coûté à Madar quelques 24 milliards de centimes. Belaili que beaucoup de monde a accusé d’avoir volé en éclats les finances du club phare de la Sonatrach, n’a pas été aussi généreusement rétribué qu’un Slimani qui frôle la quarantaine.
Enfin, de quoi se mêle-t-on si cet investissement avait atteint ses objectifs ? Là, le club est perdant sur toute la ligne. Financièrement, en payant des milliards de centimes pour des joueurs et entraîneurs qui ne sont pas capables de battre Magra, Biskra, El Bayadh et qui se contentent de résultats nuls face à l’ESS et l’USMA. C’est que, quelque part, les choses ne sont pas bien adaptées. Et les règles bafouées. Corentin Martins a été bel et bien éjecté de son poste et Abdelkader Amrani l’a remplacé dans l’espoir de remettre de l’ordre à la maison.
Rabhi qui se fait insulter dans le stade et critiquer affiches à l’appui dans ses propres bureaux est quelque part responsable de cette situation. C’est lui qui a validé des choix décidés plus haut par le boss de Madar. C’est, comme on dit, le fusible qui va sauter. Le prochain match à domicile se jouera (contre la JSS) heureusement à huis clos. Rabhi n’entendra probablement d’insultes mais aura des échos de ce que Amara Charaf Eddine lui réserve dès son retour du Qatar où il assiste à l’exposition spécifique des produits Algériens à Doha dont la clôture est prévue demain.