Pelé n’est plus depuis la soirée de ce jeudi 29 décembre 2022, mais sa légende va demeurer à jamais. L’icône du football mondial a laissé une empreinte indélébile sur le terrain et à travers ses déclarations. Les Ivoiriens se souviendront pendant longtemps de son passage à Abidjan, lors d’un match amical gagné (6-1) face au Stade d’Abidjan, mais ils garderont aussi en mémoire ses jolis mots à propos de Laurent Pokou. L’ancien de Santos avait désigné la légende ivoirienne comme son successeur.
Laurent Pokou reste l’un des plus grands talents que la Côte d’Ivoire et le football africain aient connus. L’Ivoirien a notamment marqué la Coupe d’Afrique des Nations avec 14 buts en deux phases finales (1968 et 1970). Il détient d’ailleurs un record jamais battu jusqu’à aujourd’hui dans l’histoire de la compétition. Il s’agit d’un quintuplé réalisé face à l’Ethiopie à l’époque. Son talent, ses dribbles chaloupés, son instinct de buteur et sa technique ont sidéré le roi Pelé, qui s’est montré très admiratif de l’Ivoirien, au point de lâcher une phrase devenue très célèbre.
« J’ai trouvé mon successeur. Il s’appelle Laurent Pokou. Il n’a qu’un défaut, il n’est pas Brésilien », avait déclaré la légende brésilienne, après une mini Coupe du Monde de 1972, encore appelée Coupe de l’Indépendance.
La lettre personnelle de Pelé qui a tout changé
Si Pelé est reconnu comme quelqu’un ayant le compliment facile, félicitant toujours les bons joueurs du moment d’un bon mot très corporate, son admiration pour Laurent Pokou semble plutôt très sincère. Quelques mois après l’avoir désigné comme son successeur, le Brésilien a d’ailleurs adressé une lettre personnelle à l’Ivoirien en 1973, plein de conseils de réussite. « Je crois avoir dix ans de plus que toi et cela, déjà, me donne le droit de te livrer certains secrets qui te seront utiles pour ta carrière sportive. En plus de cela, il se trouve qu’avant toi, j’ai joué au football et que l’on a trouvé certaines qualités. Une carrière de sportif est chose fragile et on doit la vivre pleinement. Le métier de footballeur est comme tous les autres, il faut toujours se mettre au travail, et se préparer constamment par l’entraînement, la discipline et le respect des hiérarchies ».
« Il faut aussi être assez lucide pour, au moment opportun arrivé, savoir tirer le maximum de profit de ses dons et de son travail, le faire fructifier afin de garantir son avenir et celui des siens. Enfin, Je te souhaite beaucoup plus de réussite, toujours davantage. Je t’en sais capable, car je revois encore tes exhibitions contre le Santos à Abidjan et au sein de l’équipe africaine lors de la mini-Coupe du monde au Brésil.», a écrit Pelé dans sa lettre.
Avant cette lettre, Pokou avait refusé plusieurs offres venant de la France et même du pays du roi Pelé. Finalement après cette lettre, Pokou décide de signer avec Rennes, où il a écrit une bonne partie de sa légende, malgré le refus du Président de la République d’alors, Félix Houphouët-Boigny. « C’était un trésor national, le président Félix Houphouët-Boigny l’appelait « mon fils ». Ils étaient de la même ethnie et il savait qu’il était indispensable au club de l’ASEC Abidjan. », raconte
Jean-Yves Augel, co-auteur du bouquin Laurent Pokou : un destin de foot.