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La FIFA et la CAF laissent jouer : Botswana – Algérie à 13h GMT, 28 degrés à l’ombre et 76% taux d’humidité, en plein Ramadan

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Algérie Botswana

Le mercredi 19 mars 2025 marque le début de la 5ème journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 en zone Afrique.

Alors que les nations du continent s’affrontent pour décrocher leur ticket vers le Mondial, une réalité culturelle et religieuse vient complexifier la situation : le mois sacré du Ramadan. Pendant cette période, les musulmans jeûnent de l’aube au coucher du soleil, s’abstenant de manger et de boire. Pour les joueurs des pays à majorité musulmane, comme ceux du Maghreb ou d’autres nations africaines, jouer un match à 14 heures en pleine journée représente un défi physique et mental considérable. Malgré cela, la FIFA et la CAF n’ont pas adapté les horaires des rencontres, soulevant des questions sur le respect des réalités culturelles et la santé des athlètes. Peut-on vraiment concilier performance sportive de haut niveau et jeûne religieux ?

Le Ramadan et ses implications sur les athlètes

Le Ramadan est l’un des cinq piliers de l’Islam, un mois de jeûne, de prière et de réflexion spirituelle. Pour les joueurs musulmans, cela signifie s’abstenir de manger du lever au coucher du soleil, ce qui peut avoir un impact significatif sur leurs performances physiques. La déshydratation, la fatigue et la baisse de concentration sont des risques majeurs, surtout lors d’un effort intense comme un match de football. Des études scientifiques ont montré que le jeûne peut affecter l’endurance, la récupération et même augmenter le risque de blessures. Une étude de 2009 (Mujika et al., Journal of Sports Sciences) a révélé que le jeûne du Ramadan diminue la vitesse et la puissance de sprint chez les footballeurs, surtout lors de sprints répétés. Ces données suggèrent un impact négatif sur les performances de haute intensité.

Peut-on jouer au football à 14 heures en jeûnant ? Le cas de l’Algérie face au Botswana dans des conditions extrêmes

Alors que les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 battent leur plein, une question cruciale se pose : est-il possible de jouer un match de football à haut niveau à 14 heures en pleine journée, surtout pendant le mois du Ramadan ? Cette interrogation prend une dimension particulière ce vendredi 21 mars 2025, lorsque l’Algérie, leader de son groupe avec 9 points, affronte le Botswana, troisième avec 6 points, dans un match capital pour la qualification. Les Fennecs, qui ne peuvent se permettre une défaite, devront non seulement combattre leur adversaire, mais aussi des conditions météorologiques difficiles et les défis physiques du jeûne.

Le match entre l’Algérie et le Botswana se déroulera à 14 heures, sous un soleil de plomb. Les prévisions météorologiques annoncent une température de 28°C, un taux d’humidité de 70 % et un vent léger de 10 km/h. Ces conditions, déjà éprouvantes pour des joueurs en pleine forme, le sont encore plus pour des athlètes qui jeûnent depuis l’aube. La déshydratation, la fatigue et la baisse de concentration sont des risques majeurs, surtout dans un match où chaque détail compte. Pour l’Algérie, ce match est un tournant décisif dans la course à la qualification pour la Coupe du Monde 2026. Les Fennecs, leaders du groupe, ne peuvent pas se permettre de perdre des points face au Botswana, qui reste un adversaire coriace, surtout à domicile. Malgré toutes ces difficultés, l’entraîneur des Fennecs, Petković, préfère positiver : « La rencontre à Francistown se jouera à 14 heures, ce qui est inhabituel. Il fera très chaud, mais les deux équipes en souffriront. Nous essaierons de surmonter ces difficultés externes et de nous concentrer sur nous-mêmes. »

Ce n’est pas la première fois que la CAF programme des matchs à des heures inadaptées

La problématique des matchs programmés en pleine journée pendant le Ramadan n’est malheureusement pas une première. La Confédération Africaine de Football (CAF) a déjà été critiquée à plusieurs reprises pour ses choix d’horaires, notamment lors des éditions précédentes de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Par exemple, lors de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire et de la CAN 2022 au Cameroun, des matchs ont été programmés en début d’après-midi, exposant les joueurs à des conditions climatiques extrêmes et à des défis physiques supplémentaires. « Honnêtement, les conditions en première mi-temps étaient très difficiles. La chaleur, le terrain, ce n’était vraiment pas facile », confiait l’attaquant tunisien Naim Sliti à la fin de la rencontre Tunisie – Mali à la CAN 2022. Ces décisions ont souvent été perçues comme un manque de considération pour la santé des athlètes.

Pourquoi les commissions médicales de la FIFA et de la CAF n’interviennent-elles pas ?

Alors que les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 se déroulent en pleine journée pendant le mois de Ramadan, une question cruciale se pose : pourquoi les commissions médicales de la FIFA et de la CAF restent-elles silencieuses face aux risques évidents pour la santé des joueurs ? Ces instances, censées veiller au bien-être des athlètes et à l’intégrité du sport, semblent ignorer les défis physiques et mentaux auxquels sont confrontés les joueurs musulmans qui jeûnent. Pourtant, les preuves scientifiques et les témoignages des acteurs du terrain ne manquent pas pour alerter sur les dangers de jouer dans de telles conditions.

La commission médicale de la FIFA a pour mission de protéger la santé des joueurs, de prévenir les blessures et de garantir des conditions de jeu sûres et équitables. Elle intervient régulièrement pour émettre des recommandations sur des sujets tels que les commotions cérébrales, la gestion de la chaleur ou les protocoles de récupération. Pourtant, en ce qui concerne les matchs programmés à 14 heures pendant le Ramadan, cette instance reste étrangement muette. De même, la commission médicale de la CAF, qui devrait être en première ligne pour défendre les intérêts des joueurs africains, n’a pas non plus pris de mesures concrètes pour adapter les horaires ou sensibiliser aux risques encourus.

Les risques pour les joueurs qui jeûnent pendant le Ramadan sont bien connus. La déshydratation, la fatigue, la baisse de concentration et les crampes musculaires sont des conséquences directes du jeûne, surtout lorsqu’il est combiné à un effort physique intense comme un match de football. Des études scientifiques ont montré que la performance sportive est significativement affectée pendant le Ramadan, avec une augmentation du risque de blessures. Dans des conditions climatiques difficiles, comme celles prévues pour le match Algérie-Botswana (28°C, 70 % d’humidité), ces risques sont encore plus élevés. Le silence des commissions médicales de la FIFA et de la CAF reflète un manque de considération pour les réalités culturelles et religieuses des pays concernés. En Afrique, où de nombreuses nations à majorité musulmane participent aux éliminatoires, le Ramadan est une période sacrée qui impose des contraintes spécifiques. Ignorer ces réalités, c’est mettre en danger la santé des joueurs.

Pourquoi homologuer des stades sans projecteurs ou lumière ?

Le choix du Botswana de programmer le match contre l’Algérie à 14 heures à Francistown, en raison de l’absence d’éclairage fonctionnel dans le stade, soulève une question fondamentale : pourquoi des stades sans projecteurs ou lumière sont-ils homologués pour accueillir des matchs internationaux ? Cette information, révélée par TSA-Algérie, met en lumière un problème récurrent dans l’organisation des éliminatoires de la Coupe du Monde, où des infrastructures défaillantes contraignent les matchs à se jouer en pleine journée, même lorsque les conditions climatiques ne s’y prêtent pas.

Le stade de Francistown, choisi en raison des travaux en cours au stade de la capitale, ne dispose pas d’un système d’éclairage adéquat pour permettre des matchs en soirée. Cette lacune technique force les organisateurs à programmer les rencontres en journée, ce qui pose un problème majeur pour les équipes concernées, notamment l’Algérie, dont les joueurs jeûnent pendant le Ramadan. Le sélectionneur des Fennecs a d’ailleurs déclaré : « Nous allons nous adapter, nous n’avons pas le choix. » Mais cette adaptation se fait au détriment de la santé et de la performance des joueurs.

La question qui se pose est la suivante : comment la FIFA et la CAF peuvent-elles homologuer des stades qui ne répondent pas aux standards internationaux, notamment en matière d’éclairage ? L’homologation d’un stade devrait garantir des conditions de jeu optimales, y compris la possibilité de jouer en soirée si nécessaire. Pourtant, dans de nombreux pays africains, les infrastructures sportives restent insuffisantes, ce qui impacte directement l’organisation des compétitions et la santé des joueurs. Une inspection a bien été réalisée pour le stade du Botswana, et des anomalies ont été détectées. Mais ces défaillances ont-elles été réglées ? Rien n’est moins sûr.

Le dilemme des matchs en pleine journée pendant le Ramadan soulève des questions profondes sur l’équilibre entre les exigences sportives et les réalités culturelles et religieuses. Alors que les joueurs musulmans sont confrontés à des défis physiques et mentaux considérables, l’absence d’adaptation des horaires par la FIFA et la CAF, ainsi que l’homologation de stades inadaptés, mettent en lumière un manque de considération pour les spécificités locales. Il est temps que les instances dirigeantes du football mondial prennent des mesures concrètes pour garantir à la fois la santé des athlètes et le respect de leurs traditions. Sans cela, la promesse d’un football inclusif et respectueux des diversités restera lettre morte.

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