Lorsqu’Hannibal Mejbri foulait la pelouse du Stade Pierre-Mauroy ce mardi, ce n’est pas seulement un joueur de l’équipe tunisienne. Pour lui, c’est aussi un retour symbolique en France, son pays de naissance. Et contre le Brésil, il n’a pas déçu. Le milieu de terrain de Burnley a livré une performance de très haut niveau, guidant les Aigles de Carthage vers un résultat honorable face à l’une des sélections les plus prestigieuses du monde.
Dès les premières minutes, Mejbri s’impose comme le véritable cœur de l’entrejeu tunisien. Sa capacité à basculer le jeu, à trouver des passes précises et à casser les lignes en fait un animateur offensif redoutable. Il oscille entre phases de construction posée et accélérations promptes pour créer des opportunités. Il anticipe, distribue, oriente les attaques, joue souvent en appui, offrant des solutions aux relayeurs comme aux attaquants.
Il n’hésite pas aussi à éliminer un adversaire par un petit contrôle, un crochet, ou une passe risquée. Ces gestes créent des brèches dans une défense brésilienne pourtant solide. Quand le Brésil récupère le ballon, Mejbri joue aussi un rôle défensif, harcelant les milieux adverses, intervenant dans les duels, et relançant proprement ses coéquipiers.
Mejbri, le métronome
C’est lui qui initie plusieurs offensives tunisiennes, et on peut imaginer que certains de ses gestes ( passes franches, un ou deux tirages de défense) ont été à l’origine des moments les plus dangereux pour les Aigles de Carthage. Grâce à sa maîtrise du ballon et à son sens de l’anticipation, le natif d’Ivry-sur-Seine est sans doute l’un des artisans du nul décroché par la Tunisie face au Brésil. Son influence au milieu a permis de stabiliser l’équipe, surtout après des périodes de possession brésilienne. Le fait qu’il soit aussi un joueur de ballon, capable de conserver et de répartir, a permis à la Tunisie de rester dangereuse jusqu’au coup de sifflet final.
La performance de Mejbri va au-delà du simple rapport de force sportif. Elle symbolise son attachement à son pays de cœur. Né en France, il avait représenté les Bleus chez les jeunes avant de choisir la Tunisie sur le plan international. Ce « retour » en France revêt donc une saveur particulière : la ville de Lille, la pelouse française, mais en rouge et blanc de la Tunisie.
