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JO de Paris 2024 : Khelif & Nemour, au-delà des médailles l’éternel combat des femmes

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Les deux athlètes algériennes, Kaylia Nemour, médaille d’or en gymnastique, et Imane Khelif, déjà médaillée, en attendant d’en connaître la couleur, continuent de créer l’événement partout.

’Une Olympiade femelle serait inintéressante, inesthétique’’ ! La phrase est, tenez-vous bien, du fameux Baron Pierre de Coubertin, inventeur visionnaire des Jeux modernes, mais reconnu un vrai misogyne par les historiens pour avoir refusé la participation des femmes. D’ailleurs, sur ce coup, il est loin d’avoir été visionnaire lorsqu’on constate le chemin parcouru par le sexe dit ‘’faible’’ pour gagner sa place et atteindre une certaine parité avec les hommes, en attendant d’autres conquêtes, sachant que les futures quêtes sont toujours parsemées d’obstacles.

Les deux athlètes algériennes de ces Olympiades de Paris 2024, la gymnaste Kaylia Nemour, et la boxeuse, Imane Khelif, en connaissent un bout. Elles, qui ont déjà levé haut le drapeau algérien, mais qui ont trimé pour arriver à écrire l’une des plus belles pages de l’histoire des Jeux.

Née en France, Kaylia Nemour a longtemps bataillé avec la fédération de gymnastique de ce pays pour faire valoir ses droits en tant qu’athlète d’élite après une rocambolesque histoire de blessure et de refus de prise en charge. La jeune Kaylia (17 ans) n’a dû son salut que grâce aux origines de son papa, algérien, pour changer sa nationalité sportive et passer, avec armes et bagages, de l’autre côté de la barrière.

Heureusement, que côté algérien il y a eu de la réactivité et une reprise en main rapide par la Fédération de gymnastique et le club du CR Belouizdad où elle s’est affiliée avant de poursuivre ses entraînements et l’essentiel de sa préparation en France, notamment.

L’entraîneur de Kaylia, première gymnaste algérienne, mais également arabe et africaine à décrocher une médaille d’or aux Jeux Olympiques, le français Marc Chirilcenco, ne s’est pas trompé en déclarant après le sacre de sa favorite que cette ‘’médaille était de construction algérienne’’, un processus entamé depuis trois ans. Et l’avenir est encore porteur d’autres consécrations, compte tenu de l’âge de l’athlète et de sa marge de progression.

De son côté, Imane Khelif n’est pas en reste dans le registre de la combativité et de la résilience. Une athlète qui vient de l’Algérie profonde, une fille du peuple qui a surmonté tous les obstacles et tous les préjugés d’une certaine frange de la société envers les femmes, et surtout celles qui osent investir dans des domaines détenus jusqu’ici par les hommes.

A Paris, Khelif a porté le combat encore plus loin, contre l’injustice et la discrimination, ralliant à sa cause des opinions à travers le monde et tordant le cou à des croyances dépassées, y compris à celle du Baron de Coubertin où l’on devait protéger les corps fragiles destinés à procréer.

Hier, lors d’une conférence de presse animée par des représentants de l’International Boxing Association (IBA), des cris de colère et d’indignation se sont élevés en plein Jeux, et le Comité international olympique a une nouvelle fois enfoncé le clou à tous ces voix qui ne veulent pas lâcher l’os de la bêtise humaine.

Imane, elle, n’a d’yeux que pour son combat de ce soir face à la Thaïlandaise de 25 ans Janjaem Suwannapheng qu’elle a battu lors des derniers championnats du Monde avant d’être disqualifiée à cause de tests douteux décidés par l’International Boxing Association (IBA). Tout comme Kaylia Nemour, Imane Khelif est bien partie pour construire sa propre légende qui restera pour longtemps dans les annales du sport mondial.

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