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JO de Paris 2024 : A l’heure du bilan, les médailles ne doivent pas cacher leur revers

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La clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024 a été festive, Tom Cruise a fait une intrusion pour reprendre le drapeau olympique, nos athlètes médaillés sont rentrés au pays et les paralympiques reprendront le relais dans quinze jours.

Dans un monde qui va tellement vite, on a du mal à savourer un événement qu’un autre prenne le relais et ainsi de suite. Paris a dit adieu à ses invités lors d’une cérémonie de clôture qui s’est déroulée, cette fois, dans un stade, le Stade de France histoire de passer la flamme à une autre ville, Los Angeles aux Etats-Unis qui accueillera les Jeux en 2028, après avoir déjà abrité ces mêmes joutes en 1984.

1984, c’était justement l’année où l’Algérie avait obtenu ses premières médailles depuis son indépendance en 1962 et une participation deux ans après aux JO de Tokyo, avec le gymnaste (eh oui !) Mohamed Lazhari Yamani, le premier sportif à concourir sous la bannière algérienne. Et ce sont deux boxeurs, Mustapha Moussa, qui nous a quitté il y a seulement quelques jours en pleins Jeux de Paris, et Mohamed Zaoui, qui offrirent les toutes premières, et elles étaient en bronze.

Depuis, et en quarante ans, l’Algérie a engrangé 20 médailles, la dernière, également en bronze, celle de Djamel Sedjati dans le 800 mètres. Entre les bronzes, au nombre de neuf, on peut compter quatre en argent et surtout sept en or, dont celles de la gymnaste Kaylia Nemour et de la boxeuse Imane Khelif.

Auréolée de ces trois médailles, la délégation algérienne a regagné Alger dans l’après-midi où elle a été reçue au salon d’honneur de l’aéroport international Houari Boumediene par le ministre de la jeunesse et des sports, Abderrahmane Hammad.

Sitôt les déclarations faites, les athlètes, accompagnés de leurs familles, ont rejoint l’hôtel Aurassi pour passer la nuit, mais surtout pour se soumettre au protocole de la présidence de la République afin d’être reçus et honorés par le chef d’Etat, Abdelmadjid Tebboune quarante-huit heures avant la fin de son mandat présidentiel.

En effet, à partir de ce jeudi 15 août, Abdelmadjid Tebboune deviendra le candidat à sa propre succession avec le coup d’envoi officiel de la campagne électorale en prévision de l’élection présidentielle du 7 septembre prochain.

En attendant cette échéance, et puis celle de Los Angeles dans quatre ans, le sport algérien devra se poser et faire son véritable bilan, non seulement celui de sa participation aux JO de Paris, mais de la politique générale d’un secteur qui peut faire bien mieux que de se suffire de cette récolte, et de verser dans la démagogie et l’habituel satisfecit empreint de langue de bois.

Lors de cette édition 2024, l’Algérie a renoué avec les médailles alors qu’elle est sortie bredouille aux Jeux de Tokyo, et avec l’or après 12 ans d’attente. Evidemment, personne ne fera la fine bouche sur les trois médailles décrochées, mais en même temps il y a lieu de reconnaître que les objectifs annoncés par les responsables du secteur, notamment le Comité olympique algérien (COA), n’ont pas été tous atteints.

Il est vrai que la qualification de 46 athlètes aux JO est déjà une performance en soi, mais il est temps de voir encore plus grand et avoir les ambitions de ses potentialités et de ses ressources, car sur un plan comparatif l’opinion a besoin d’explications.

Les responsables du secteur doivent rendre des comptes sur d’abord la stratégie mise en place, les moyens et l’accompagnement mobilisés, sachant que les programmes annoncés par les différentes fédérations et par le COA sont les leurs. Sont-ils en adéquation avec le potentiel dont dispose l’Algérie qui, il y a si peu de temps, ambitionnait d’intégrer le BRICS ?

Si on compare justement ce potentiel avec celui d’autres pays, d’Afrique ou d’autres continents, ainsi que les ambitions des politiques et du peuple, il y a un sérieux décalage.

De plus, les moyens dont disposent certains athlètes, ne sont pas les mêmes que pour d’autres, une situation qu’il faudra revoir à l’avenir, et ne pas tomber dans la politique du chiffre, comme ce fut le cas la veille des JO et ce montant balancé, celui de 280 milliards, que les médias ont par la suite galvaudé à souhait. Or, ce montant mobilisé pour la préparation des athlètes durant trois ans, dont 6 milliards consacrés aux athlètes du top 10 mondial, est loin de refléter ce qui doit être réellement mobilisé pour atteindre l’objectif d’une médaille olympique, quand on sait que la seule Ligue 1 Mobilis a consommé seule plus de 500 milliards de dinars en salaires des footballeurs !

Ramené au budget du secteur de la jeunesse et des sports, qui ne représente que 1,33% du budget de l’Etat (Loi de finances 2024, avec 121 975 380 000 DA), à l’intérieur duquel le volet sport n’est que de 32 950 961 000 DA/année 2024, on peut dire qu’on est bien très loin des standards en vogue ailleurs, où l’administration à elle seule consomme 2,5 fois le budget consacré au seul volet sport.

La réussite du sport d’un pays, c’est la réussite de la politique qui est derrière, en plus des moyens en encadrement, en logistique, en technologie et recherche scientifique intégrées à mettre, en volume d’entraînement et de préparation, en nombre de stages, en compétitions et confrontations à disputer.

Il est temps pour que le secteur de la jeunesse et des sports se décarcasse, et mener sa petite ‘’révolution’’ en faisant appel aux vraies compétences, car la concurrence sera encore plus rude à l’avenir, et tenter un tant soi peu de rattraper le retard subit dans plusieurs disciplines qui nous valaient de grosses satisfactions par le passé, comme le judo, l’athlétisme, la boxe, et surtout les sports collectifs qui ont décliné lamentablement depuis des années.

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