Le Cameroun est entré dans l’histoire aux JO de Sydney en 2000. Il est la deuxième Nation africaine à remporter l’or au tournoi olympique de football après le Nigéria. Mais ce sacre porte les griffes de certains joueurs qu’on peut aujourd’hui désigner comme le quinté gagnant. Mboma et Eto’o sont quelques-uns d’entre eux.
Après la performance historique du Nigéria quatre ans plus tôt en 1996, les Lions Indomptables s’étaient rendus à Sydney pour s’offrir un beau séjour aux JO. Mais très vite, « l’appétit est venu en mangeant » pour les hommes de Jean Paul Akono. Ils ont pris goût, notamment après une entrée réussie contre l’équipe du Koweït (3-2). « Nous n’allions pas nécessairement à Sydney pour gagner. Nous partions à l’aventure » avait déclaré Patrick Suffo à ESPN. Mais l’ancien attaquant camerounais n’est pas de ceux qui ont véritablement marqué les esprits en ce temps-là.
Ils sont cinq à avoir laissé leurs empreintes sur ce sacre décroché par le Cameroun. L’équipe camerounaise a réalisé un scénario improbable en finale. Lors de cette ultime rencontre face à l’Espagne, les Lions Indomptables se font avoir rapidement et se retrouvent menés à la pause par 2-0. Mais au retour des vestiaires, Samuel Eto’o débloque la situation pour les siens à la 53e minute. Ensuite, les Espagnols marquent contre leur camp et relancent complètement l’équipe du Cameroun. Le score de 2-2 n’a pas évolué jusqu’à la séance des tirs au but. Jean Paul Akono choisit ses tireurs, ceux-là même qui forment le quinté gagnant : MBoma, Eto’o, Njitap, Lauren, Womé. Dans cet ordre, tous les 5 réussissent chacun leurs tirs, offrant ainsi au Cameroun l’occasion de décrocher la médaille d’or olympique. Ceci a fait d’eux des héros pour toujours auprès des Camerounais.
Patrick Mboma le précieux goleador
Si le Cameroun a pu exister dans la compétition, c’est en partie grâce au talent de Patrick Mboma. Celui-ci faisait partie des aînés (30 ans) du groupe à l’époque. Et ce droit d’aînesse, il l’a exprimé sur le terrain en portant son équipe à plusieurs reprises. D’entrée, celui qu’on surnomme le « Bienheureux » a inscrit le deuxième but lors de la victoire 3-2 face au Koweït. Il a redonné l’avantage au Cameroun alors que les deux équipes étaient à 1-1.
Après avoir contribué à obtenir les trois premiers points, Mboma a ensuite marqué l’unique but du match nul contre les Etats-Unis. Il a également ouvert le score contre le Brésil en quart de finale, puis a sonné la révolte à la 84e minute en égalisant face au Chili en demi-finales. Ces quatre réalisations ont permis à Patrick Mboma de terminer meilleur buteur du Cameroun à ces JO 2000.
Lauren Etame Mayer dans le rôle de lieutenant
Il vient juste après Patrick Mboma. L’ancien arrière droit a pu inscrire trois buts. Il s’est signalé d’entrée face au Koweït. A 2-2, c’est Lauren Etame Mayer qui offre au Cameroun sa première victoire dans le tournoi. Le défenseur a permis à son équipe d’y croire pour la suite. Il revient à la charge pour le troisième match de groupe en marquant l’unique but contre la République Tchèque. Il s’est distingué plus tard en demi-finales. A 1-1 contre le Chili, le Cameroun obtient un pénalty en toute fin de match. Plein de sérénité, Lauren Etame Mayer s’en charge et conclut parfaitement sa tentative. Il envoie ainsi l’équipe en finale.
Eto’o, le vrai de tous les Espoirs
Footballeur talentueux de 19 ans, Samuel Eto’o a émerveillé les Camerounais. Il a confirmé tout le bien qui se disait de lui à l’époque. Et pour ce faire, l’ancien du FC Barcelone a bien choisi son moment : la finale. Contre l’Espagne, il est celui qui a sonné la révolte pour véritablement relancer les siens. Grâce à son but au retour des vestiaires, il a redonné l’espoir à l’équipe du Cameroun. Et par la force des choses, l’aventure à Sydney se termine sur une bonne note. Le dénouement a été obtenu aux tirs au but. Et là encore, Samuel Eto’o s’est distingué en transformant sa tentative. Il aura sans doute été décisif dans cette touche finale qui a conduit au titre de champion.
Womé et Njitap, les hommes de l’ombre
Pierre Womé a aussi marqué l’histoire de cette consécration à Sydney. Rigoureux dans son rôle de défenseur, celui-ci a su limiter la casse par moment pendant les matchs. C’est fort de cette confiance qu’il s’est lancé pour les tirs au but lors de cette finale. Mieux encore, Pierre Womé a tiré le dernier. Alors que sa tentative pouvait relancer l’adversaire, il s’en est plutôt sorti avec grande réussite. Tout comme lui, le ratisseur et régulateur, Geremi Njitap, a joué un grand rôle. Souvent utile grâce à ses récupérations de balle devant la défense, il a tenu son rang jusqu’au bout. Le milieu de terrain a transformé le 3e tir au but des Camerounais ce jour-là.
