Qui mieux que l’ancien capitaine d’équipe de l’équipe nationale et de la JS Kabylie, Ali Fergani, d’évoquer la mémoire du regretté Mahieddine Khalef, une autre légende du football algérien disparu ce matin à l’âge de 80 ans.
Le temps passe et on ne se rend pas vraiment compte, tellement les événements se bousculent. Il y a à peine quelques jours, le football algérien disait adieu à Rachid Mekhloufi, l’une des légendes qui ont marqué l’histoire avant l’indépendance, notamment au sein de la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN) et durant l’âge d’or du sport-roi postindépendance.
Le destin a voulu que Mekhloufi était dans le staff de l’équipe nationale de 1982, lors de la Coupe du Monde 1982 en Espagne, en présence d’un certain Mahieddine Khalef, le grand Mahieddine Khalef qui vient de nous quitter ce matin à l’âge de 80 ans, lui aussi après une longue maladie.
Pour en parler, qui mieux qu’Ali Fergani, l’ancien capitaine de l’équipe nationale des années 80 et de la JS Kabylie. Contacté par Africa Foot United, Fergani se trouve en ce moment à Marseille pour des soins, il a été bien aimable de témoigner en hommage au défunt Mahieddine Khalef qu’il a bien connu du temps où il était joueur.
‘’Très sincèrement, je suis très affecté par le décès de Mahieddine Khalef. Je considère que sa disparition est une grande perte pour le football algérien qui, à mon sens, n’a pas su exploiter sa valeur et ses connaissances depuis qu’il a décidé de se retirer de la scène footballistique’’, dira un Fergani ému et lui aussi en petite santé en ce moment.
‘’J’ai eu l’honneur et la chance de côtoyer de grands hommes dans le football algérien, dont Mahieddine Khalef qui a marqué de son empreinte le football algérien des années 80. D’ailleurs, on ne peut pas évoquer cette période faste des Verts, surtout avec l’aventure en Coupe du Monde en Espagne ou du Jumbo Jet et son épopée sur le double plan nationale et continental, sans rappeler le rôle important joué par un entraîneur comme Mahieddine Khalef. Et pas que, car il était aussi un manager et un meneur d’hommes remarquable’’, témoigne celui qui était son capitaine d’équipe.
Puis d’enchaîner : ‘’Ceux qui ont côtoyé le plus haut niveau savent bien que les résultats ne sont pas le fruit du hasard et que derrière il y a du travail, des sacrifices, du talent, et surtout des hommes qui ont la capacité de gérer tout ça. Mahieddine était de cette trempe. Un homme de caractère et d’une grande rigueur. A la JS Kabylie il formait avec Stephan Zywotko un duo qu’on ne pourra jamais revoir de nos jours. Ils se complétaient tellement qu’on dirait qu’ils en faisaient un. Leurs compétences faisaient également leur force, ce qui a impacté positivement le travail au sein de l’équipe et lui permettre de performer et gagner plusieurs titres durant plus d’une décennie.’’
En équipe nationale, Ali Fergani se rappellera toujours de la première aventure en Coupe du Monde en Espagne où Mahieddine Khalef était le coach principal sur le banc de touche et qu’il avait cette lourde responsabilité de diriger un groupe d’excellentes individualités, mais aussi des hommes de forte personnalité. Il se remémore : ‘’C’était notre première Coupe du Monde et toute l’Algérie attendait de nous d’être à la hauteur. Le monde devait également découvrir le football algérien au plus haut niveau, et les dirigeants de l’époque avaient confié justement la mission d’emmener la sélection à un algérien, avec un staff renforcé avec Ivgueni Rogov, Rabah Saâdane et le regretté Rachid Mekhloufi. La suite, l’histoire l’a écrit en lettres d’or. Et Mahieddine Khalef avait cette capacité de manager tout le monde avec subtilité et grâce à son intelligence et ses connaissances du football.’’
Au-delà des aspects tactiques sur le terrain et le travail à l’entraînement, Khalef imposait, selon Fergani le respect et le professionnalisme, car il était le premier à donner l’exemple et imposer le tempo. ‘’Il était intransigeant sur tous les plans. C’était un professionnel né. Il ne négligeait aucun aspect sur et en dehors du terrain. Ce qui faisait d’ailleurs la force de la JSK des années Jumbo Jet.’’
Evoquer Mahieddine Khalef, l’homme et l’entraîneur, mérite des heures et des heures et même un ouvrage. ‘’Comme nombreux des grandes figures du football algérien, Khalef a souffert d’ingratitude et d’oubli, même s’il ne l’a jamais laissé transparaitre. N’oublions pas qu’il était à la tête de la sélection algérienne qui a forcé l’Allemagne et l’Autriche à combiner sur le dos de l’Algérie en 1982 pour se qualifier, ce qui a contraint la FIFA à changer les règles par la suite. Allah yerahmou et que Le-Tout-Puissant puisse donner réconfort à sa famille, à ses amis et à ses proches’’, conclura le président de l’Amicale des anciens internationaux de football (AAIF), à qui on souhaite un prompt rétablissement et un retour rapide parmi les siens.
CONOLÉANCES
Suite au décès de l’une des légendes du football national Feu Khalef Mahiedinne, l’Ex Président de l’amicale des anciens internationaux de football et tous les adhérents, présentent à sa famille ainsi qu’à celle du football Algérien ses condoléances les plus attristées. Allah Erahmou . « A Dieu Nous Appartenons et à Lui Nous Retournons « . « Puisse Dieu l’Accueillir en Son Vaste Paradis ». Pour l’Ex « AAIF ». Ali Fergani