Alors que la sélection guinéenne avait pris l’habitude ces derniers temps d’accueillir ses adversaires à Abidjan, en Côte d’Ivoire, c’est finalement au Maroc qu’elle recevra l’équipe d’Algérie le 8 septembre prochain, dans le cadre de la 8e journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Le match se tiendra au complexe Mohamed V de Casablanca, un choix pour le moins surprenant.
Sportivement, cette décision interroge. Déjà distancée au classement, la Guinée n’a plus grand-chose à espérer dans cette campagne qualificative. Dans ce contexte, la logique aurait voulu qu’elle conserve ses repères à Abidjan, où elle a récemment établi ses quartiers. Mais le revirement vers Casablanca suscite de nombreuses interrogations, d’autant plus que les relations entre l’Algérie et le Maroc sont marquées par de fortes tensions diplomatiques.
S’agit-il d’une tentative de déstabilisation symbolique à l’encontre de l’Algérie ? Selon des informations obtenues par AfricaFootUnited auprès d’une source interne à la Fédération guinéenne de football (Féguifoot), cette dernière avait initialement prévu de disputer cette rencontre en Tunisie. Une décision qui avait même été communiquée à la Fédération algérienne. Mais coup de théâtre, sur instruction du Premier ministre guinéen, Bah Oury, le choix a été brusquement réorienté vers le Maroc, écartant la Tunisie et la Côte d’Ivoire.
Ce revirement s’expliquerait par les liens étroits qu’entretient Bah Oury avec le royaume chérifien, notamment autour de la question du Sahara Occidental. En imposant Casablanca comme lieu de la rencontre, le chef du gouvernement guinéen semble vouloir adresser un geste politique fort à Rabat, au détriment de la neutralité attendue dans le cadre d’un événement sportif.
Une fois encore, le football se retrouve instrumentalisé dans des calculs diplomatiques, loin de l’esprit du sport.