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Football professionnel – Algérie : Question orale à l’APN pour le ministre de la jeunesse et des sports

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APN

Le ministre de la jeunesse et des sports, Abderrahmane Hammad, a répondu à une question orale à l’Assemblée nationale populaire (APN) sur le football professionnel et l’apport des entreprises publiques, mais sans être vraiment pertinent. 

C’est le membre de l’APN, El-Bara Bengrina, lors d’une question orale (n°1728) qui a interrogé le ministre de la jeunesse et des sports, Abderrahmane Hammad au niveau du siège de la chambre basse, qui, dès sa prise de parole, a regretté que l’attente est devenue trop longue pour que les représentants du gouvernement répondent aux interrogations des députes, passant de six – huit mois à vingt mois !

Le membre de l’APN a estimé que le dossier relatif au financement du football, et en particulier les clubs professionnels à travers les entreprises publiques est d’une grande importance, notamment en ce début de saison d’autant qu’il s’agit de deniers publics.

Tout en reconnaissant que les clubs, pour bon nombre d’entre eux ont un passé historique et un poids social auprès des jeunes, Bengrina admet que ces mêmes clubs doivent être protégés et accompagnés, mais à certaines conditions.  

Le représentant du peuple a été d’une pertinence lorsqu’il a évoqué l’efficacité et l’efficience de ce financement car il ne s’agit pas de dizaines de millions ou de milliards, mais de centaines de milliards qui sont injectés dans les caisses de certains clubs.

A travers la question orale adressée au représentant du gouvernement, le jeune député s’est interrogé sur les critères de choix de financer tel club et pas un autre, mais aussi sur les montants qu’on donne aux uns et pas aux autres

Est-ce que cet argent est orienté vers la formation et la création d’école et d’académies pour former de futurs joueurs de haut niveau ou pour d’autres chapitres ? s’est encore interrogé Bengrina. ‘’Ou sont passé les centres de formation de Khemis Miliana et de Sidi Bel-Abbès qui, apparemment, ont fermé depuis ?’’ s’est demandé le député. Puis de poursuivre : ‘’Pourquoi continue-t-on à ramener systématiquement des joueurs formés aillurs alors que nous avons un potentiel immense chez nous ?’’

Ce dernier a tenu à préciser que s’il a suscité ces questions, non pas pour arrêter le financement des clubs ou du sport en général, bien au contraire, c’est beaucoup plus pour savoir le bon usage de ces deniers publics d’en faire bon usage et leur contrôle à postériori.

Avant de finir son intervention, Bengrina a interpelé le ministre sur les décisions et les procédures prises par les pouvoirs publics pour mettre davantage d’équité et de transparence dans le financement des clubs professionnels pour mieux gérer l’accompagnement de l’Etat au mouvement sportif national.

En réponse, le ministre de la jeunesse et des sports, Abderrahmane Hammad, qui a reconnu que ces préoccupations sont partagées par plusieurs députés et des acteurs du football, a fait une longue lecture des différents textes encadrant le financement des clubs et des activités sportives en Algérie, à commencer par la Loi 13-05 du 23 juillet 2013 relative à l’organisation et au développement des activités physiques et sportives, notamment les articles 78 et 79, mais également 162, 163, 165, 166, 168 et 169.

C’est ainsi que le ministre a énuméré les articles relatifs au club sportif professionnel, qui est une société commerciale à objet sportif qui peut prendre une des formes de sociétés commerciales prévues par le Code de commerce, et son objet.

Il évoquera aussi les articles relatifs au financement par l’Etat, les collectivités locales, les entreprises, les organismes publics et privés qui assurent ou participent conformément aux lois et règlements en vigueur au financement d’une série d’activités ; en prenant en considération un certain nombre de paramètres. 

Le ministre Hammad citera par ailleurs le décret exécutif n°14-368 du 15 décembre 2014 fixant les conditions et les modalités de l’octroi de l’aide et de la contribution de l’Etat et des collectivités locales au club sportif professionnel, et le décret exécutif 15-73 du 16 février 2015 déterminant les dispositions applicables au club sportif professionnel et fixant les statuts-types des sociétés sportives commerciales.

Et enfin, le décret exécutif n°23-384 du 30 octobre 2023 fixant les conditions et les modalités d’octroi de la concession d’exploitation des infrastructures sportive relevant de l’Etat et des collectivités locales.

Le ministre de la jeunesse et des sports se contentera finalement d’énumérer l’arsenal juridique encadrant le financement du sport en Algérie, tout en louant le rôle des entreprises publiques qui, pour la plupart sont des leaders dans leurs domaines, dont certaines au niveau continental et mondial.

Ces entreprises s’appuient, dira-t-il, dans leurs stratégies et politiques d’accompagner le développement du sport, comme elles l’ont toujours fait que ce soit à l’adresse des clubs sportifs, des clubs amateurs ou des athlètes d’élite.

Certaines ont pris des actions ou devenues actionnaires majoritaires dans certaines sociétés sportives par actions, ce qui a donné une nouvelle impulsion aux clubs qui représentent l’Algérie dans les compétitions internationales

Abderrahmane Hammad soulignera que l’investissement de ces sociétés s’inscrit également dans la politique de l’Etat de renforcement et de relance des activités, à travers le financement et le sponsoring.

Quant au choix des clubs par ces sociétés, le ministre indiquera que cela se fait sur la base d’un certain nombre de critères qui leurs sont propres, comme l’histoire du club, sa popularité, son standing et les retombées économiques qu’ils peuvent générer.

En conclusion, le député a remercié le ministre pour son intervention, mais il ne semblait pas être convaincu par les réponses généralistes et les contenus des textes de loi, alors que la réalité est toute autre.

Un club comme le MC El-Bayadh a vu ses joueurs emprunter des taxis pour rentrer à la maison après leur belle victoire face au plus riche club d’Algérie, le CR Belouizdad (3 à 2), samedi soir au stade Nelson Mandela de Baraki.

Le MC El-Bayadh n’a aucune entreprise qui le soutient ou qui le sponsorise, alors que le Chabab est la propriété du mastodonte groupe industriel Madar. Ainsi, va le football professionnel en Algérie.

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